Le rap français : streaming contre ventes physiques. Qui l’emporte ?

S’ils font un carton sur les sites de streaming, nos rappeurs français semblent avoir plus de mal avec les ventes physiques de leurs albums. On fait le point avec aficia !

Un rapport récent du SNEP, Syndicat national de l’édition phonographique, mentionnait que 43% des titres les plus écoutés en streaming en France proviennent de la musique urbaine et du rap. Un véritable carton pour nos rappeurs tricolores qui ne se répercute malheureusement pas toujours en termes de ventes.

L’écart se creuse

C’est là tout le paradoxe de l’industrie musicale et le fossé qui se creuse entre le marché du numérique et le marché du physique. Si l’un connaît une progression constante, l’autre ne cesse de s’effondrer petit à petit.

Sur la période 2015, le marché du disque, CD et Vinyles, connaissait une chute de 18% tandis que celui du numérique augmentait de 42,7%. Les revenus générés par les sites d’écoute représentent à l’heure actuelle près de « la moitié du chiffre d’affaires des ventes physiques » selon le SNEP. Une part importante des revenus qui permettent seulement depuis peu de combler les pertes subies dans le secteur des ventes physiques.

Et cet écart provient du fait qu’on retrouve pour nos rappeurs qui cartonnent sur les sites de streaming mais dont les ventes d’albums ne suivent pas la même évolution. Si certains s’en tirent honorablement comme Black M, plus de 650.000 unités pour LYPGQLM, Maître Gims, plus de 530.000 ventes pour MCAR, ou Soprano, plus de 430.000 exemplaires pour Cosmopolitanie, il n’en est pas de même pour les autres.

Des artistes plus écoutés qu’achetés

Des artistes talentueux et reconnus tels que MHD, SCH, Nekfeu, Rohff, $-Crew, Casseurs Flowters ou encore Big Flo & Oli, voient leurs ventes qui peinent à décoller alors que leurs écoutes sur les sites de streaming se comptent en millions. Cette popularité sur les sites de diffusion numérique et les plateformes vidéos est-elle véritablement intéressante pour ceux-là ?

Il est bien évident, et c’est là le nœud du problème, qu’un utilisateur, qui peut profiter gratuitement des titres des artistes sur YouTube, ou moyennant un simple abonnement sur des sites comme Spotify, Deezer et autres, sera beaucoup moins tenté de se diriger vers l’achat d’un single ou d’un album.

Des supports pourtant indispensables

D’un autre côté, si ces diffuseurs n’existaient pas, ces mêmes artistes seraient peut-être beaucoup moins connus et vendraient probablement encore moins. C’est là toute la difficulté de trouver un équilibre entre les différents supports pour que chacun y trouve son compte, comme le prouve la bataille rangée que se livrent actuellement les artistes et les labels avec les hébergeurs.

Quoi qu’il en soit, la musique urbaine et nos rappeurs cartonnent, ce qui représente avant tout une belle prouesse pour un style musical qui est longtemps resté marginalisé voir stigmatisé chez les médias et le grand public. Une belle revanche.