Christelle Chollet en interview : « Ma fille croyait que France Gall avait 20 ans »

Au théâtre du Palais Royal de Paris et prochainement en tournée avec son nouveau spectacle « Comic-Hall », l’humoriste et chanteuse Christelle Chollet s’est livrée à aficia.

Le public en redemande ! Christelle Chollet a visiblement réussi à imposer son style, mélangeant le chant et l’humour à travers des one-woman-show qui fédèrent à chaque fois plusieurs centaines de milliers de personnes. Cette fan d’Edith Piaf et de Renaud, également actrice et comédienne, triomphe actuellement dans la capitale avec son troisième spectacle « Comic-Hall ». Si elle ne veut pas choisir entre le rire et le chant, elle profite néanmoins de cet entretien pour parler musique et évoquer notamment ses coups de cœur.

Au regard de votre parcours, j’ai l’impression que tout est possible dans le milieu artistique. Mais faire original, n’est-ce pas aussi emprunter un chemin semé d’embûches ?

Je ne cherche pas à faire d’une manière ou d’une autre. Lorsqu’une personne décide de créer quelque chose, c’est forcément original. C’est forcément quelque chose de différent. En ce qui me concerne, je pense que mon originalité est multiple. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai pas choisi de faire ce que je fais. Je suis comme ça. J’ai toujours aimé chanter, danser et jouer la comédie. J’ai toujours rêvé de lier les trois sur scène.

En commençant d’ailleurs par passer des castings de comédies musicales… ?

Oui, mais ce n’était pas forcément fait pour moi parce que j’avais un tempérament de ‘drôlette’. Donc je ne décrochais quasiment jamais les rôles. Je me suis dit qu’il fallait que je teste des choses pour voir si ça marchait ou pas. Et c’est là qu’est arrivé mon premier spectacle « L’EmPIAFée », et le succès qui a suivi. Donc que le chemin soit semé d’embûches ou pas, ce ne sont pas vraiment mes préoccupations. (Sourire) Je recherche simplement la liberté artistique.

Vous avez récemment déclaré pour Paris Match « Pourquoi choisir entre faire rire, danser ou chanter ? ». Croyez-vous qu’en 2016 les différents domaines artistiques soient encore fermés les uns aux autres ?

Je ne sais pas. Mais c’est un sujet qui revient très régulièrement… (Rire) La question qui revient dans chaque interview, c’est « Qu’est que vous préférez faire ? Chanter ou faire rire ? ». Je comprends bien que ce n’est pas la question que vous me posez. Mais pour vous dire, moi je leur réponds « Je ne préfère pas choisir ». Le choix serait impossible pour moi de toute façon. Il y en a peut-être qui pensent que c’est cloisonné… Mais c’est vrai que d’avoir plusieurs cordes à son arc c’est très anglo-saxon. C’est normal pour ne pas dire banal aux États-Unis de chanter et de faire des claquettes en même temps.

« Je suis une inconditionnelle de Renaud »

Hormis ceux qu’on peut entendre dans votre nouveau spectacle, quels sont les classiques qui ont bercé votre jeunesse ?

Il y a Elvis Presley. Il y aussi toutes les chansons que mes parents écoutaient, comme Piaf évidemment. Il y a eu Nougaro et Aretha Franklin sur laquelle je me suis arrêtée un moment. Ça a été une vraie révélation pour moi. Et puis, en grandissant, j’ai commencé à découvrir le rap. Je suis assez curieuse de tous les courants musicaux.

Et parmi les titres plus récents, ceux de 2016 même, quels sont ceux qui ont retenu votre attention ?

Je dois dire que j’écoute de tout. En ce moment, avec ma fille on écoute beaucoup Jain. on trouve ça vraiment génial. On était allé la voir en famille en concert à Musilac. C’est un formidable festival. On a d’ailleurs vu aussi Elton John, Les Insus et Nekfeu. On s’est vraiment éclaté ! J’ai la chance d’avoir des enfants qui grandissent et du coup je suis les tendances. Je passe par toutes les phases ! (Sourire)

Quel sera votre prochain concert ?

Ce sera Renaud ! C’est le chanteur que nous aimons le plus mon mari et moi. Les enfants ont l’habitude de l’écouter depuis qu’ils sont petits. Je n’avais jamais vraiment eu l’occasion de le voir en concert. Donc je compte bien profiter de la nouvelle tournée pour aller l’applaudir.

Qu’avez vous pensé de son dernier album ?

Je l’ai adoré. J’ai mis un petit peu de temps à entrer dedans, parce que j’avais un peu peur de ce que j’allais entendre. J’ai trouvé que Renaud était là, dans ce qu’il dit et dans la manière dont il le dit. Pour moi, le poète est de retour. Il emploie des mots de tous les jours, des mots coup-de-poing et des phrases incroyables. Surtout sur le titre pour son fils, « Ta batterie ». Je suis une inconditionnelle de Renaud.

Quels sont les artistes qui vous accompagnent au quotidien ?

J’ai une playlist dans mon téléphone que je branche régulièrement dans ma voiture et qui fait beaucoup rire les enfants, car elle commence avec de très très vieux titres. Et puis on vogue vers du jazz, Billie Holiday, de la soul, les Jackson 5, Etta James… Des valeurs sûres ! On trouve également du tango, et sans doute des trucs que plus personne n’écoute. Et puis il y a aussi les Kids United. J’ai découvert avec ma fille, qui voulait absolument que je lui achète leur deuxième album. Et là j’ai découvert leur reprise de Marie Myriam, « L’oiseau et l’enfant ». Je me suis dit à ce moment-là que la boucle était bouclée. Je trouve que c’est bien parce qu’avec eux les jeunes découvrent des choses vachement sympas. Il faut juste leur expliquer que ce ne sont pas eux qui composent. (Sourire)

« La comédie musicale ‘Oliver Twist’ n’a rien à envier à Broadway »

Est-ce que vous restez connectée à l’actualité musicale pour faire évoluer votre spectacle ?

Pas à proprement parler, même si on peut faire des petits clins d’œil. J’ai des sketchs qui parlent de Black M et de Maître Gims par exemple. Forcément, j’actualise un peu, mais les chansons phares du spectacle restent les mêmes. Depuis le début du spectacle, on a quand même changé cinq fois la chanson d’ouverture.

Vous avez évoqué à plusieurs reprises un projet pour Broadway. Ça se concrétise ?

Absolument ! C’est un rêve qui pourrait bien se réaliser. Il se trouve que mon style intéresse des producteurs de Broadway. On est en train de travailler sur un spectacle en anglais. On risque même d’aller vivre un petit temps là-bas. On est en pleine réflexion. Ça va prendre quelques mois ou même années. Maintenant, ça se fera, ça ne se fera pas… On verra bien. Mais en tout cas, c’est une ouverture. C’est du sérieux.

On ne peut pas parler de Broadway sans parler comédie musicale. Quelles sont les dernières qui vous ont marquée ?

Je suis justement allé en voir une la semaine dernière, « Oliver Twist ». C’est super ! On s’est régalé. C’est du beau spectacle ! Ça n’a rien à envier à Broadway justement. On y retrouve tout ce qu’on peut attendre d’une comédie musicale. Ils sont tous exceptionnels, mais plus particulièrement Prisca Demarez. J’espère que ce sera l’une des révélations de l’année. Nous étions trois, deux petites et une adulte, et toutes avons bien aimé. C’est pour tous les publics. Je dois aussi aller voir « Les 3 Mousquetaires » et « Résiste ». Je ne peux pas encore trop en parler, mais « Résiste » je trouve en tout cas l’idée chouette. Et puis j’aime bien la troupe. Ma fille est fan de France Gall. Elle pensait d’ailleurs l’an dernier qu’elle avait 20 ans. (Sourire) Elle regardait tous les clips et elle voulait absolument aller la voir en concert.