Interview de Grand Corps Malade

Après le slam, Grand Corps Malade se tourne vers les films d’animation. En effet, il a été choisi par Mathias Malzieu pour interpréter Joe, le méchant pas si méchant, de son premier film d’animation : Jack et la mécanique du cœur.

C’est à l’occasion de la sortie du film sur vos écrans qu’Aficia Info vous propose une interview du chanteur Grand Corps Malade qui nous explique un peu son personnage, Joe.

Entretien avec Grand Corps Malade

Expérience inédite

«Avant même d’avoir fini l’écriture du livre, Mathias m’a raconté l’histoire et m’a proposé le rôle de Joe. J’ai non seulement été emballé par ce conte féerique mais j’étais aussi tenté par l’idée de composer un texte à partir d’un ouvrage existant.
C’était une expérience nouvelle et je n’ai pas hésité une seconde à donner mon accord. Ensuite, on a enregistré un disque et on a organisé un grand concert au Zénith avec presque tous les artistes de l’album. C’était un moment magnifique mais qui avait comme un goût d’inachevé : il nous manquait l’aventure du film d’animation…»

Pas si méchant que ça !

«Mathias me voyait dans le rôle du méchant à cause de ma grosse voix. Mais très vite, il m’a expliqué que c’était un méchant de circonstance qui semble redoutable parce que le fi lm adopte le point de vue de Jack. C’est un personnage beaucoup plus attachant et humain qu’il n’y paraît et qui, en outre, a une certaine classe et une bonne dose d’humanité. En voyant les premières images, je me suis rendu compte que c’était un beau gosse, un peu froid et dur : il est grand et élancé, avec un large front et des yeux bleus, il me ressemble un peu physiquement, sans être pour autant dans la caricature».

Entre naturel et composition

«C’est grâce aux images que j’arrive à comprendre les intentions des auteurs et que je sais si Joe est plus ou moins doux ou en colère à tel ou tel moment. Mathias me donnait des conseils sur de tout petits détails, comme des intonations de voix : il fallait exprimer l’état d’esprit du personnage, tout en gardant un maximum de naturel. Il s’agissait donc de trouver le juste équilibre entre incarner Joe et rester moi-même. Pour y parvenir, on était constamment dans l’échange avec Mathias : il m’encourageait à prendre du recul par rapport à ses directions et à vivre les situations. Par exemple, lorsque Joe se fait crever l’œil, on ne peut pas se contenter de rester fi gé devant le micro – il faut interpréter la scène, comme si j’étais filmé».