Laurent Lamarca en interview : « Travailler avec Fréro Delavega, ça laisse entrevoir de nouvelles opportunités ! »

À l’occasion de la sortie de son album Comme un aimant ce 6 avril, Laurent Lamarca a bien voulu nous parler de lui, de son nouveau bébé et de ses futurs projets. Confidences sur aficia…

Il a écrit « Le coeur éléphant » pour les Frero Delavega, parcouru les plus grandes salles de France en faisant les premières parties d’artistes prestigieux (Julien Clerc, La Grande Sophie…) et a publié un premier album baptisé Nouvelle fraîche il y a maintenant plus de quatre ans. Laurent Lamarca, c’est tout ça à la fois.

Ce vendredi 6 avril, le chanteur influencé par des légendes comme Rolling Stones ou encore Bob Dylan proposera son nouvel album Comme un aimant. Ayant le cœur sur la main, l’artiste dégaine un album optimiste avec une folk enthousiaste et positive. Mais nous n’allons pas vous dévoiler tout immédiatement…

L’interview

Pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas forcément, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je m’appelle Laurent Lamarca. J’aime bien dire que je suis auteur-compositeur-interprète, je fais de la folk en français. Je fais essentiellement de la musique pour les gens. Je suis tombé dans la musique parce que mes parents sont musiciens amateurs, de vrais amateurs purs et durs. Mon père plus particulièrement a fait de l’électro-acoustique, de la country et de la chanson, alors que ma mère s’est mise à l’accordéon. J’ai plein de potes qui sont venus à la maison, tout le temps, pour faire de la musique. C’est comme ça que la musique est arrivée dans ma vie.

Tu sembles être quelqu’un de très sage, de très simple… tu confirmes ?

[Rires] Ça dépend ! Dans la vie, en général, je vais te dire que je suis quelqu’un de très joyeux, très humaniste aussi, ça c’est sûr. Après, au quotidien, ma femme pourra te confirmer que je suis quelqu’un qui bouge beaucoup ! Tout dépend du cadre en fait !

Cette personne apaisée que tu es, c’est ce que tu montres un peu dans ton nouvel album ? Les titres comme « Le vol des cygnes », « On est des milliards ». Des titres pop, légers et optimistes sur la vie…

C’est l’idée de cet album oui. Grâce à mon entourage et aux médias notamment, je dresse un peu le constat d’un monde où beaucoup de choses ne vont pas. Je trouvais qu’il n’y avait pas beaucoup de paroles pour enjoliver tout ça. Du coup je me suis posé un peu la question « Qu’est-ce que j’aime chez l’Homme, dans la vie ? » J’avais envie de cultiver ça. J’ai écrit plein de chansons dans ce sens-là.

Découvrez le clip « Le vol des cygnes » de Laurent Lamarca :

Ces sonorités estivales. C’est en partie ce qui tranche avec ton premier album Nouvelle fraîche paru il y a plus de quatre ans ? Quatre années de réflexions et une maturité plus marquée ?

Ouais carrément ! Oui, c’est assez marrant parce que, disons que je me suis vraiment concentré sur les textes dans cet album et ensuite, dans la continuité, j’ai voulu habiller tout cela avec des sonorités chaleureuses avec des instruments acoustiques, même s’il y a un peu de tout. C’est assez folk, ensoleillé au final, pour aller dans le sens de ce propos.

Lorsque tu as publié ce premier album, tu étais encore très jeune. Depuis, tu as changé de label de musique, pris une nouvelle direction artistique… Peut-on regretter une sortie d’album qui, de surcroît, ne rencontre pas son succès ?

Non, pas du tout [Rires] ! Cela pourrait être le premier constat en effet, mais en fait c’est une chance inouïe car j’ai eu la possibilité de faire plein d’émissions sur France Inter, des émissions TV etc. J’ai beaucoup appris. Je n’aurais pas pu faire cet album-là sans le premier en fait ! Sur le premier, j’ai dit pas mal de choses qu’il fallait que je dise pour arriver à celles-ci. J’ai conscience que ce nouvel opus est beaucoup plus pensé que le premier. À l’époque, cet album était un peu une compilation des meilleurs morceaux que j’avais à ce moment-là [Rires] ! Mais c’est vrai que j’avais besoin de ce temps-là pour me construire.

Entre ces deux albums, il s’est écoulé presque cinq ans. Qu’as-tu fait ? 

J’ai sorti un EP en 2012 et fait énormément de premières parties ! J’ai pu ouvrir les concerts des Frero Delavega, Francis Cabrel, La Grande Sophie, Renan Luce, de Rose. J’ai énormément joué, j’ai beaucoup rencontré de personnes. J’ai composé des morceaux pour d’autres aussi, comme les Frero Delavega, Louis Delort, Rose… En fait, je n’ai pas vraiment eu le temps de m’ennuyer !

Comme un aimant semble être un album introspectif. Tu te livres énormément sur cet opus.

Je pense que c’est intéressant quand un artiste se livre entièrement. En l’occurrence ici c’est complètement le cas. Je me suis appuyé sur mon éducation, toutes les valeurs que m’ont enseignées mes parents et tout ce que je voudrais être. C’est pour cela que j’ai composé un album en suivant une ligne directrice : les quatre saisons. Ça commence en été avec trois morceaux qui représentent l’adolescent primaire, quelque chose d’assez juvénile. Moi j’étais comme ça étant enfant, quelqu’un de très joyeux, très solaire. Ensuite, il y a l’automne où on arrive un peu à adolescence, mais plutôt vers la fin, ce moment où ça pique un peu et où ça devient plus dur. Puis il y a l’hiver, j’ai pris un peu la vie en pleine gueule, j’avais plein d’idéaux, plein d’utopie qui se sont un peu écroulés. Ça été un peu dur pour moi. Enfin, les trois derniers morceaux représentent le printemps. Ils sont le reflet de ce que j’ai l’impression de vivre en ce moment, c’est-à-dire quelque chose de très joyeux, plus sage et plus réfléchi, avec quelques plaies. Donc oui, je pense que c’est un album qui me représente.

Ces quatre saisons dont tu parles, c’est un véritable concept. Aurais-tu pu sortir cet album sans ce concept ?

Personnellement, j’adore les concepts car je suis très sensible à l’art contemporain en soit. Je n’aime pas forcément me piéger face à ça, mais ce qui est marrant en réalité, c’est que le concept est venu qu’au moment de la conception de l’album. J’écris une chanson, puis deux, puis trois, puis on a eu l’idée de faire un album progressif pour aller vers quelque chose de salvateur. Les saisons me paraissaient une chouette idée. Il faut dire que je suis très sensible aux saisons ! C’est un truc qui déteint sur mon humeur. En avril, je suis comme un dingue, car l’été approche et j’adore l’été ! Mais qui n’aime pas l’été d’ailleurs ? [Rires] Ça m’a porté ! Mais c’est vrai que je suis allé loin quand même ! En fait, c’est du sous-texte. Cet album est alimenté d’un fil conducteur, qui est le chiffre 4 avec donc ces 4 saisons, et puis chaque chanson est affilié à un mois.

Comment appréhendes-tu cette sortie d’album ? 

Déjà, je suis très fier de cet album. En fait, j’ai été très sensible à la critique sur mon premier album étant donné que je ne fais pas que des chansons pour moi. C’est aussi pour les autres. J’ai cette envie de bien faire. Je me suis rendu compte qu’en faisant les choses qu’on aime profondément, on était beaucoup moins sensible à la critique. On accepte le fait que les autres puissent ne pas comprendre ou ne pas aimer, mais cela ne change rien en notre façon d’aimer le projet. Mais voilà, j’ai fait cet album avec plaisir. Ça a d’ailleurs été la marche à suivre dans la conception de cet album. Je voulais à aucun instant qu’il y ait des moments chiants. De la composition, au studio, à l’enregistrement et même la promo… Je voulais juste passer de bons moments. Quand c’était tendu, on a fait une pause et puis on est allé voir ailleurs pour mieux revenir. Pour la pochette d’album j’ai fait venir des copains pour qu’on s’amuse. C’est un album qui inspire à ça, donc je trouvais cela important ! Que la conception soit dans l’idée de l’album.

Peut-on affirmer que tu es quelqu’un qui va redonner le sourire à ceux qui vont écouter cet album, que tu es une sorte de messager ?

Alors, je n’ai pas envie de tourner autant dans la prétention parce que je préfère ne pas répondre à ça. Ce serait contradictoire avec ce que je vais te dire. Par contre, j’ai bien envie de plaider. J’imagine que ce que j’ai traversé, d’autres personnes le traversent et peut-être de façon plus intense. Mais du coup j’aime bien l’idée de travailler sur cette compétence. Tout le monde ne sait pas le faire. Certains font du pain, d’autres font des chansons [Sourire]. Du coup, j’aime bien dire que ça servira à d’autres. Le mot « messager » est pas mal, ça fait passer un message. Ça ne dit pas s’il est bien ou pas.

Dans cet album, il y a un côté très ensoleillé et un côté plus hivernal avec des chansons plus engagées, plus profondes aussi comme « Je ne dors plus » ou « Du tout au rien » où tu évoques la disparition de ton oncle. C’était essentiel d’exprimer ce côté plus sombre de toi au public ?

En fait, « Du tout au rien » est une chanson joyeuse si l’on se penche dessus car c’est une chanson qui fait, selon moi, le constat de la non-importance de la vie, et qui l’a rend magique. Je trouve cela important d’avoir conscience de ça pour en profiter plus fortement. Par contre, là où tu as raison, c’est avec « Je ne dors plus » qui est un peu l’exception qui confirme la règle dans cet album. J’ai hésité à l’insérer parce qu’elle est l’inverse de l’album et ça me fait entendre l’album avec de la profondeur. C’est un peu le trou noir de cet opus [Rires]. C’est comme si elle mettait finalement en valeur les autres chansons pour montrer la différence, l’étendue de son action. Même musicalement parlant, elle n’a rien à voir avec les autres. Du coup, ce fut une de mes directives pour cet album. J’ai dit à mon équipe « Lâchez-vous ! ». Au final, je suis très content de cette chanson, elle me procure quelque chose.

Découvrez « On est des milliards » en acoustique :

Sur cet album, il y a également un duo avec Jeremy Frérot du groupe Frero Delavega sur la chanson « Le pouvoir des gens » frémissante de vérité. Un joli duo singulier et 100 % amical si j’ai bien compris ? 

Déjà la rencontre avec les Frero, Flo et Jerem’, ce fut un grand moment de ma vie en 2015 car ce sont des personnes incroyables qui ont vraiment pu me donner un grand coup de main musical. Ce qui est drôle, c’est que cette chanson je l’ai écrite pendant ma première tournée que j’ai faite avec eux. Ensuite, j’ai fait une deuxième tournée en première partie avec eux en Zénith, mais cette fois, je chantais ! C’est une chanson qui s’adresse à un nouveau né, un papa ou une maman qui tente de raconter un peu le monde comme il le voit avec des mots simples. Durant mes premières parties, Jeremy me disait qu’il trouvait cette chanson vraiment belle. Dans un autre temps, j’ai appris qu’il allait être papa ! Je me suis dit qu’il y avait trop de signes pour passer à côté. Je lui ai proposé, et il ne m’a pas dit oui, il ne m’a pas dit non, il a simplement souri [Rires]. On ne s’est même pas parlé, c’est chouette !

Une véritable amitié est née ?

Oui, surtout avec Jeremy que je vois beaucoup en ce moment sur Paris. Ce sont des gars super.

Découvrez le duo entre Laurent Lamarca et Fréro Delavega :

Est-ce que s’entourer avec des célébrités comme Jeremy offre d’autres opportunités par la suite ?

Oui, c’est évident que rencontrer les Fréro Delavega, ça donne envie d’aller de l’avant, je ne vais pas te dire le contraire, et d’ailleurs ils le savent. C’est pour ça qu’ils m’ont filé un coup de main. Après, je ne suis pas attaché à cette façon de faire et cette célébrité. Ça fait partie du métier, mais ce n’est pas forcément quelque chose que j’ai envie de cultiver. Ce qui est sûr c’est que c’est génial de rencontrer des artistes avec qui tu peux partager ton quotidien. Il y a des choses tellement géniales dans ce métier-là, tellement différentes d’un mode de vie normal, que c’est cool de partager des moments comme ceux là avec de tels artistes.

Du coup, ton album arrive peu après le printemps et peu avant l’été. Un timing idéal non ?

Mais totalement ! [Rires] C’est compliqué de tenir un planning, de travailler sur des temps de sorties et sur un artiste pas très connu comme moi. On ne peut pas vraiment faire ce qu’on veut. J’ai fait confiance. Je voulais vraiment que cet album sorte au printemps, c’est la logique pure de cet album. Et en même temps je ne voulais pas m’imposer. Je suis tellement content ! En fait, à la base, il devait sortir plus tôt, mais je n’avais pas envie [Sourire] ! Je suis vraiment très content qu’il sorte le 6 avril ! C’est parfait !

Dernière question : as-tu des rêves ? 

J’en ai plein ! Heureusement ! On ferait quoi si on en avait pas ? Je pourrais t’en faire une liste ! Mon rêve le plus cher serait de pouvoir chanter mes chansons, toute ma vie. Moi je me régale là-dedans. Après, j’ai d’autres rêves, moins essentiels. Que mes enfants vivent heureux … Il y en a tellement ! Je pourrais t’en donner un par jour ! Il y a un rêve, ça peut paraître un peu bête mais… c’est un kiff total qui peut paraître totalement ouf, j’aimerais bien que quelqu’un sorte une chanson sur le réchauffement climatique et que cette chanson soit un peu l’étincelle pour que ça fasse en sorte que l’humanité s’entende. Ce serait fou, l’ironie du sort total, une chanson un peu dégueulasse qui se transforme en quelque chose d’assez positif. C’est une utopie de folie, mais ce serait un joli rêve.

Laurent Lamarca D-K-Lé !

Si demain tu devais enregistrer un duo avec une personne vivante ou non, ce serait avec qui ? John Lennon ou Vianney.

Si tu avait la possibilité de te réincarner en une personnalité ?  Moi ! Je ne suis pas une personnalité, mais je m’en fous (Rires) !

La chanson qui te fait danser ? «  Womanizer » Britney Spears, je l’ai réécouté il n’y a pas longtemps, ça m’a fait marrer !

Ton dernier coup de cœur musical ? L’album La fête est finie d’OrelSan.

Tu rencontres des Martiens, comment tu décris ta musique en trois mots ? Terrien, bienveillance et soleil.

Si tu étais une invention ? Un pont !

Quelque chose que tu changerais dans le monde ? C’est quand que l’on invente la téléportation quoi ?!

Ta devise dans la vie ? « Tout ce qui m’arrive est adorable ! » Et j’ai en une deuxième : « Il faut être le monde que l’on voudrait voir ». Ce sont les paroles d’une de mes chansons, mais bon !

As-tu un TOC ? Je trifouille une de mes petites mèches ! Je suis en train de le faire d’ailleurs ! C’est vrai ! Sur ma tempe gauche, j’ai une mèche de cheveux, je n’arrive pas à… Je l’appelle touille-touille ! Et tout le monde se fout de ma gueule, mais je m’en fous, car je l’aime trop ! [Rires]

Si Laurent Lamarca avait la libre parole pour parler à son public, il lui dirait quoi ? Je leur dirais merci d’être venu et revenez ! Je rajouterai « merci » parce que ce qu’il m’arrive est plutôt chouette et c’est grâce à eux !