Malo’ en interview : « Je veux être aussi généreux que Jean-Louis Aubert a pu l’être »

À l’occasion de la sortie de son nouvel album Be/Être, Malo’ nous en raconte la genèse. Découvrez notre entretien sur aficia !

Malo’ aura mis un peu plus de quatre ans à concevoir son nouvel album Be/Être, donnant suite à The Old Way (2012) et au succès de son duo avec Noa Moon « Paradise (Mon chemin) » (2013). Ce jeune homme de 23 ans a mis tout son cœur et son histoire dans ses nouvelles chansons qu’il présente comme étant très personnelles. De prestigieuses collaborations y figurent, faisant de cet album un petit bijou, abouti et censé. Malo’ nous en parle, l’occasion aussi de revenir sur son parcours.

Si tu devais faire le bilan de tes cinq dernières années, comment les définirais-tu ?

Que dire ! Que ça a été cinq années de bonheur, remplies de plaisir. Je dirais surtout que j’ai vraiment passé des moments inoubliables au fil de mes rencontres avec des personnes vraiment extraordinaires.

Tu as commencé très tôt la musique. C’était inné chez toi, au point de mettre tes études de côté ?

Disons que j’ai commencé à écrire à l’âge de sept ans et le fait que mon père soit musicien m’a très vite plongé dans ce milieu. Il m’a transmis sa passion, son envie de composer et d’écrire. J’ai quitté les études à une période où j’avais déjà reçu des propositions de maisons de disques. Donc oui, c’était une envie qui date… (Sourire)

« C’est un album assez personnel qui retrace une partie de mon enfance »

Quelles ont été les épreuves que tu as traversées pour arriver là où tu en es, et comment appréhendes-tu le métier ?

La fermeture de mon ancien label qui s’appelait Atmosphériques (Abd Al Malik, Wax Tailor, Charlie Winston…), auquel j’étais très attaché, m’a beaucoup peiné. En tant qu’artiste, c’est toujours délicat de vivre un moment pareil. Mais je suis toujours resté très positif. J’ai ensuite eu beaucoup de chance de rencontrer ma nouvelle équipe, Columbia (Jain, Julien Doré…). Ils me suivent, ils me font confiance. On démarre une histoire, qui, je l’espère, durera longtemps. Je ne me pose pas trop de questions. J’essaye de rester le plus optimiste possible.

Dans quel état d’esprit as-tu travaillé sur cet album ? 

J’ai bossé dessus pendant presque quatre ans, non consécutifs. Ça s’est fait en plusieurs étapes de réalisation. Le feeling sur cet album, c’est vraiment la jeunesse. Une jeunesse heureuse et libre. C’est l’histoire d’un jeune garçon qui est parti à la rencontre de sa mère à l’âge de 15 ans. C’est aussi la recherche identitaire. C’est un album assez personnel qui retrace une partie de mon enfance. Selon moi, c’était nécessaire d’écrire sur des propos qui m’ont questionné. J’espère que les personnes qui ont vécu la même chose que moi pourront s’y retrouver et que mes titres leur permettront de relever la tête lorsqu’ils traversent une dépression, ce qui a été mon cas. J’avais vraiment besoin d’échanger, de partager ça avec les gens. C’était important pour moi de faire un point dans ma vie !

L’une des rencontres les plus inattendues est celle avec Jean-Louis Aubert. Comment cette collaboration a pu avoir lieu ? 

Ma rencontre avec lui s’est faite totalement par hasard en fait. Avant ça, j’ai rencontré Bénédicte Schmitt dans son studio d’enregistrement, Labomatic, situé tout près des Champs-Élysées. C’est un studio relativement connu car un bon nombre de chanteurs de variété y sont passés, dont Jean-Louis Aubert. Quand je suis rentré là-dedans, j’ai enregistré un titre, et ce même titre lui a été transféré. Il se trouve que Jean-Louis Aubert me connaissait déjà car il avait écouté mes anciens projets réalisés en Australie. Par la suite, on est entré en contact, on s’est rencontré sur Paris. On a parlé toute la nuit et c’est naturellement qu’il m’a proposé d’écrire quelques morceaux de l’album. J’ai découvert en lui une personne vraiment extraordinaire. Cet homme est un exemple car pour moi, c’est quelqu’un qui est resté très simple au fil des années et très généreux avec le public. C’est exactement ce que je souhaite faire.

J’ai été fasciné par le professionnalisme de Jean-Louis Aubert

Comment est-ce qu’on travaille avec un artiste aussi populaire ?

Je ne l’ai pas tellement appréhendé. Je vais plutôt te dire que je me suis laissé guider. Je lui ai fait confiance tout de suite. C’est quelqu’un de très sage, de bienveillant… Ensuite, j’ai été totalement impressionné par son sens du rythme. Il a posé quelques mots sur « La colline » et « Les rêves ». J’adore sa façon d’écrire. C’est très imagé. C’est un peu comme regarder un film ou lire un beau livre. On voyage avec lui.

Découvrez le titre « La colline » de Malo’ : 

Avec qui d’autres as-tu travaillé sur ce nouvel album, et pourquoi ?

J’ai eu la chance de travailler avec Charlie Winston. Pareil, c’est une rencontre qui s’est fait très simplement à Lyon, entre deux concerts, lorsque j’étais en tournée avec Noa Moon. Il y a eu un énorme feeling qui est passé entre lui et moi. Je ne serais te le décrire. Il m’a invité à Londres pour que je lui parle plus amplement de mon histoire. Et puis un soir, il était en train d’écrire et tout d’un coup, il arrive avec quelques accords et sa guitare. Ensemble, on a composé « A Light (Day) » pour son album Curio City. Le feeling est passé tellement bien que je lui ai confié la réalisation de quatre morceaux de couleurs anglaises pour mon projet. Et la dernière partie, c’est Pierre Guimard, qui est l’autre moitié, la face cachée de Lilly Wood & The Prick, qui s’est occupé de la réalisation de « My Half » ou « Carry On ».

Par conséquent, ces différentes collaborations donnent forcément lieu à un album très éclectique. Comment est-ce qu’on emboîte toutes ces créations ?

Tout à fait. Il y a plusieurs couleurs sur cet album. Ce n’est pas exactement comme « I Believed ». C’est pour cela que je suis très content d’avoir collaboré avec trois producteurs différents, même si au final on a quand même un résultat relativement homogène. On a des titres plus variété, d’autres plus rock, on a de l’électro, de la pop anglaise… Ce n’est pas incohérent selon moi.

(Re)découvrez le clip « I Believed » de Malo’ :

Sur la pochette de ton album Be/Être, on y aperçoit deux faces, l’une blanche et l’autre rouge. Serait-ce les deux personnalités qui sommeillent en toi ?

Effectivement, cette pochette montre bien que cet album est scindé en deux. Elle exprime ma double culture entre la France, par mon père, et l’Australie, où j’y ai rejoint ma mère. Deux couleurs, deux identités. Il y a six titres anglais et six titres en français. Et ce qui est marrant, c’est que rien n’a été calculé. L’écriture et les textes s’est vraiment faite avec spontanéité.

« I Believed » est un titre honnête et plein d’espoir

Si je te demande de me donner trois arguments pour écouter ou acheter ton single « I Believed », tu me réponds ?

Je dirais qu’il y a trois grands arguments principaux, à savoir l’honnêteté, puisque c’est un titre que j’ai écrit avec la colère, la joie et bien évidemment de l’espoir. Comme je l’ai déjà dit, il y a vraiment de la spontanéité dedans, car c’est un titre que j’ai bouclé en une journée. Mais il y a aussi la recherche de la quête identitaire.

Quand on touche un aussi large public avec « Paradise », ton duo avec Noa Moon, est-ce qu’au fond de nous, on n’a pas envie de renouveler cette expérience ? 

Bien sûr. Quand on fait de la musique, il y a toujours un moment donné où l’on a envie de communiquer avec un plus large public et partager des bons moments avec un artiste. Faire ce duo avec Noa Moon, ça a été un moyen de rencontrer et communiquer avec beaucoup de gens. Certains d’entre eux m’ont d’ailleurs suivi ensuite sur ma tournée solo… Si jamais on arrive à avoir un succès similaire avec « I Believed », ce serait merveilleux.