Sonia Lacen en interview : portrait d’une femme simple, drôle et talentueuse

C’est à l’occasion de sa participation au RFM Music Live qu’aficia a rencontré la pétillante Sonia Lacen, une artiste sincère, drôle et talentueuse. Entre le tournage de clips et la sortie de son album de reprises Vol SL01, Sonia nous présente son univers, les sonorités qui ont fait la femme qu’elle est aujourd’hui.

C’est lors de sa participation à la première saison de The Voice que Sonia Lacen avait signé son grand retour. L’occasion de nous rappeler tout le talent de cette jeune femme au grand cœur. Aujourd’hui, elle nous revient avec une cover de « Je serai là », de Teri Moïse, très sensible, mettant en valeur tout le grain de sa voix. Elle partage avec nous son parcours, ses doutes, ses envies et nous présente son album Vol SL01.

Sonia Lacen, l’interview…

Bonjour Sonia !

Bonjour !

Tu vas bien ? Prête pour le RFM Music Live de ce soir ?

Oui, très bien, merci.  Oui prête et impatiente !

Tu appréhendes le plateau de ce soir ?

Non, je n’appréhende pas. Je suis excitée, ça me plaît. J’adore ça, en plus je fais 3 titres de l’album !

Lesquels ?

Je vais faire « Je serai là » qui est le premier extrait sorti, « Bang Bang » dont l’instru est géniale et « Calling You » dans un super cadre, avec un super son !

Oui, car, ce soir, tu joues sous le chapiteau du cirque Imagine à Lyon !

C’est parfait, c’est vraiment adorable comme endroit et l’équipe est top ! On va s’amuser ce soir !

« Ce qui compte c’est le fond et pas la forme ! »

Tu as attaqué la présentation de ton nouvel album Vol SL01 qui sortira cet été, tu peux nous en dire quelques mots ?

Il est né d’une volonté de me présenter un peu plus que ce que l’on connaît déjà. J’ai voulu présenter les ambiances que j’aime, les sons que j’aime, les titres qui m’ont inspiré, qui m’ont influencé, qui ont bercé mon enfance et ma vie de jeune femme. On a commencé à travailler dessus il y a environ deux ans. On a fait un long travail de sélection parce que, bien sûr, mes influences ne se résument pas à douze titres ! J’avais presque envie de faire un triple album, tellement il y en avait et tellement on avait du mal à choisir ! (Rires) On a tout maquetté, tout essayé avec Paco… Et voilà, tout ce travail a abouti à cet album ! Les titres sont des titres que j’aime beaucoup et qui ont bercé mon enfance. Ils viennent d’un peu tous les univers, que ce soit temporel ou au niveau du style. Ils se servent vraiment bien les uns les autres dans l’album, avec des arrangements qui sont vraiment le son que j’aime, et que je ferai plus tard sur mon album d’inédits… Donc, voilà, je pense que l’on connaîtra un peu plus de moi après cette écoute…

Tu prépares déjà ton prochain album ?

Non, pas vraiment, mais j’écris et je compose beaucoup. Il y a d’ailleurs un inédit sur cet album qui donne un premier aperçu de mon écriture.

Comment s’appelle cette chanson ?

« Combien de jours ? ». C’est un de mes premiers titres. Je suis très fière des arrangements que l’on a fait dessus !

Donc une belle carte de visite pour te présenter…

C’est ça… Et en le faisant, ça m’a lancé pour la création du deuxième. J’ai envie de continuer cette quête de « Ce qui compte c’est le fond et pas la forme » ! J’aimerais collaborer avec plein de gens différents, qui viennent d’univers complément différents…

Comme qui par exemple ?

Je préfère ne pas dire, je suis superstitieuse, j’aurais peur que ça ne se passe pas… (Rires). Mais des gens qui ont roulé leur bosse, comme des jeunes… Je voudrais des trucs très classiques avec des gens du milieu urbain. Je voudrais vraiment tout mélanger, un peu comme j’ai fait avec ces reprises…. Un grand écart… Et montrer encore une fois que la musique n’a pas de frontière, que ce qui compte, c’est le fond et pas la forme.

Tu as sorti le clip de « Je serai là » en même temps que le morceau. C’est un très beau clip ! C’est toi qui en as eu l’idée ?

Merci ! Oui, c’est moi. J’ai une équipe qui m’a laissé la liberté de complètement penser la chose. La petite anecdote : je suis partie voir un spectacle un peu en moonwalk… Je n’avais pas super envie d’y aller… (Rires) Mais un ami m’a forcé… Et finalement, il a vraiment bien fait parce que je suis tombée amoureuse des chorégraphies de ce spectacle ! J’ai trouvé que la danse transcendait la danse… C’était vraiment devenu de l’expression corporelle. Et tout d’un coup, j’ai tout le visuel du clip qui s’est dessiné. Quand je suis rentrée chez moi, je me suis mise à écrire, à chercher des références. J’ai pris rendez-vous avec ma maison de disque et je leur ai expliqué mon enthousiasme et l’idée que j’avais eu… Jusqu’au nom de l’album d’ailleurs… J’avais fait une annonce, quand j’étais hôtesse de l’air, de boarding (d’embarquement), mais c’était surtout : « Bienvenue à bord de mon vol ! ». Tout s’est dessiné avec la maison de disque, j’ai une équipe extraordinaire… Je leur ai suggéré toute ces choses, je leur ai donné toutes mes notes…. On s’est fait un ping-pong d’idées, ils ont complément rebondi sur mon idée qu’ils ont trouvé sympa… ils ont contacté les chorégraphes….

Tu dansais avant ?

Timidement, chez moi (Rires).

Pas si timidement que ça quand même ?

C’était dur quand même (Rires). C’était dur parce que j’ai choisi des gens, Carmel Loanga et Rizlaine Terraz, de l’équipe de Marion Mottin, qui sont vraiment dans l’expression corporelle et qui sont dans ce qu’ils appellent le « lâcher-prise » et ça, moi, c’est un gros souci le lâcher-prise… Je suis une perfectionniste… Dans tout ce que je fais, j’aime faire les choses extrêmement bien… Donc, quand je suis arrivée, il n’y avait pas vraiment de chorégraphie « carrée », on me demandait beaucoup de choses qui venait de moi… J’arrêtais pas de pleurer… Je leur disais : « Mais ça, c’est des années de psychothérapie ! Je ne suis pas capable de faire ça ! » (Rires). J’avais l’impression d’être une folle, je me disais : « Si on voit ça, on va me faire interner ! » (Rires). Et elles m’ont poussé… J’adore ces nanas ! Et je vais les voir encore, maintenant, pour prendre des cours de danse. Ça m’a complètement motivé et je trouve que ça aide à sortir un peu de soi. C’est une belle découverte ! J’ai adoré le faire. Et le danseur qui est avec moi dans le clip est extrêmement généreux, j’ai eu beaucoup de chance de l’avoir. Il est très talentueux. Quand je regarde la vidéo, je ne regarde que lui. On a pas besoin de comprendre les mots quand on le regarde danser.

« Je suis une fonceuse, dans le moment présent… »

On ne perçoit pas du tout, dans le clip, que la préparation a été coûteuse pour toi…

Le jour J, les chorégraphes m’ont envoyé un petit texto pour me dire : « Aujourd’hui, tu lâches les chiens ! ». Je leur ai répondu : « Oui ! La semaine dernière, j’ai vécu un cauchemar, mais aujourd’hui, j’y suis, alors je fonce ! ». Je suis une fonceuse, donc je n’ai pris que du plaisir. Je suis dans le moment présent. J’adore profiter de ce qui m’arrive. J’ai cette chance d’être consciente que tout est éphémère et que tout passe trop vite. Je suis assoiffée, affamée de vivre le moment présent. Je ne me suis pas du tout laissée déborder par ce que je pouvais ressentir ou ce que j’ai ressenti dans les répétitions. Je trouve que ces moments de souffrance, il doivent exister en amont… Et quand on est sur le moment, il faut juste kiffer, sinon on n’arrive pas à transmettre de message. C’est comme là, en répétitions, on teste le son, etc… On fronce les sourcils mais, quand on y est , le soir, on s’amuse !

Tes projets pour les mois à venir ?

Je vais défendre bec et ongles mon bébé, cet album que j’ai fait avec tout mon cœur et j’espère que la réception sera positive, que ce sera une jolie carte de visite pour inviter les gens à me voir sur scène, parce que c’est le but !

Sonia Lacen, sa playlist exclusive…

C’est la coutume : à chaque rencontre avec un artiste, on lui demande de partager avec nous ses coups de cœur musicaux du moment. Entre le tournage de son dernier clip de « Je serai là » et la sortie de son albumVol SL01, Sonia écoute toujours beaucoup de musique : on peut y trouver «Paradis perdus » repris par Christine and the Queens dont elle adore tout l’univers, James Bay avec son morceau préféré « If You Ever Want To Be In Love ».

Sonia aime beaucoup la world music, surtout le soir pour se détendre, commeCalexico « Edge Of The Sun » ou encore Susheela Raman avec « Ganapati ». La belle brune aime également beaucoup les B.O. de films un peu vintage comme celle de Death Proof de Quentin Tarentino. On trouve également dans sa playlist des morceaux aussi différents que « Wish You Were Here » dePink Floyd, « Despair, Hangover & Ecstasy » de The Dø  ou « The Love You Save (May Be Your Own) » de Jo Texqu’elle écoute en boucle…

Sonia Lacen : sa Playlist exclusive !

Sonia Lacen, l’interview décalée…

Le Fact checking – le vérificateur de faits

Sonia, on a pu lire que tu étais très « fleur bleue » :

Oui, je suis carrément « fleur bleue » ! (Rires) Je suis hypersensible. Même sans les mots, je ressens des énergies qui peuvent me bouleverser… Mais je travaille à ne pas me laisser envahir par ce que je peux ressentir, parce que ça peut être handicapant dans certaines situations… Après, je pense qu’on a les défauts de nos qualités… C’est juste une question d’équilibre… C’est la maturité qui me guette ! (Rires).

Tu te souviens de ton premier baiser ?

Oui ! Mon premier baiser, c’était tout mignon ! C’était à l’anniversaire de l’une de mes cousines… On était tout petit… Ce qui est marrant, c’est que le garçon en question, c’est un ami aujourd’hui ! Et de temps en temps, on s’en parle et on rit tous les deux de nos attitudes… On avait tellement peur je crois… Ma cousine et des amis nous avaient enfermé dans la salle de bain pour être sûrs qu’on le fasse, ce bisou (Rires).

Comme ça, tout le monde était au courant !

Oui ! C’est ça les boums dans le sud de la France ! On est presque passé dans le journal (Rires).

Tu te souviens de ton premier chagrin d’amour ?

Je n’ai jamais eu de chagrin d’amour… J’ai ce truc-là, depuis toute petite… Je suis beaucoup dans le moment présent. J’ai vécu à fond toutes mes relations. J’ai eu la chance dans avoir des très longues et des très belles. Et souvent, quand ça s’est terminé, j’ai jamais eu de regret parce que j’avais vraiment tout donné pendant la relation… J’ai la chance d’être très forte pour ça…

Quel surnom les gens te donne et que tu détestes ?

(Rires) Je pense à un truc… (Rires) J’ai aucune pudeur à ce niveau-là ! Ma mère va lire ça, et elle va m’appeler pour me dire : « Mais tu es nulle ! Pourquoi tu as dit ça ? » (Rires). Quand j’étais toute petite, j’étais un petit peu boulotte et on était très fans d’Elie Kakou. Et tu dois te souvenir du sketch de Fortuné Sarfati : 1,20 m de hauteur sur 1,20 m de largeur… (Rires). J’avais mes cousins et mes beaux-tontons qui savaient que ça me blessait, mais qui m’appelaient Fortuné ! (Rires). Ça me mettait hors de moi ! Mais ça me fait tellement rire aujourd’hui ! J’adore ce sketch ! (Rires). Le truc que j’ai en commun avec Fortuné aujourd’hui, c’est que j’ai toujours pas de mari et ma mère est à deux doigts de m’envoyer dans un kibboutz pour en trouver un !!! (Rires) Mais je suis très bien toute seule, je reçois tellement d’amour ! Et puis, je n’ai pas peur d’être seule avec moi-même… Jai plein de passions… comme l’aviation !

L’aviation ?

Oui, j’ai volé pendant longtemps en tant qu’hôtesse de l’air, puis j’ai commencé à prendre des cours de pilotage… Et puis The Voice m’est tombé dessus… Et comme je prône le fait de ne pas courir plusieurs lièvres à la fois pour être vraiment efficace, j’ai tout mis en stand by pour faire ma musique. Mais c’est dans un coin de ma tête et j’espère qu’après le 2ème ou le 3ème album, si ça marche bien, je retournerai à l’école pour passer mon diplôme…

C’est vraiment une passion !

J’aime trop ça ! Quand je suis dans un avion, je ne peux pas dormir ! J’inspecte tout, je regarde tout ! J’ai envie de demander un uniforme pour moi ! (Rires). J’adore ça ! Pour peu qu’il y ait des pilotes sympas qui me laissent entrer dans le cockpit… Je suis vraiment fan d’aviation !

The Voice, je n’en ai pas parlé… Un grand moment pour toi ?

Carrément ! C’est l’une des plus grandes choses qui me soit arrivée ! Sans ça, je n’aurais peut-être jamais osé remettre le pied à l’étrier ! Trop d’orgueil… Ou peut-être que je suis quelqu’un de tellement simple… J’ai quitté ce métier pendant 10 ans et j’étais tellement heureuse dans ma vie d’hôtesse de l’air… Et derrière, je faisais plein de scènes undergrounds, je chantais dans des caves, dans des discothèques… Je n’ai jamais senti de manque… Ce que je recherche dans ce métier, ce n’est absolument pas la lumière… C’était juste chanter quoi… Je n’avais pas besoin d’y retourner… Et puis c’est un directeur de casting qui m’a contacté… Et j’en suis très reconnaissante aujourd’hui ! Il m’a très bien expliqué le projet, il m’a vraiment convaincue de le faire, parce que j’avais peur de la notoriété…

Ce n’était pas compliqué de revenir dans une émission où il faut être sélectionné ?

Non, parce que, moi, je ne l’ai pas vécu comme ça. Je l’ai vraiment pris comme un tremplin, pas comme un concours… Je me suis dit que c’était un beau plateau et que je n’avais rien à perdre. J’avais chanté pour les castings une chanson d’Alanis Morissette, du rock, alors que je n’avais jamais fait ça… Le Bonnie Tyler, sur le plateau, un titre que je chantais quand j’avais 13/14 ans… Ça m’avait rappelé plein de bons souvenirs…

« Total Eclipse of the Heart » aurait pu être sur ton album ?

Carrément ! J’y ai pensé… Comme le titre d’Alanis pour les pré-castings…

Du coup, même quand tu es contactée, tu dois passer les pré-castings ?

Oui ! J’ai dû en passer 2 ou 3…. Je me rappelle, le tout premier, c’était le jour de mon anniversaire !

Qui est le ?

Le 3 novembre…

Donc un grand virage pour toi, The Voice ?

Oui ! Comme d’habitude, je fermais les yeux pendant que je chantais (je sais, ce n’est pas bien !) (Rires)… Et quand les coaches ont buzzé, quand ils se retournent, il y a une espèce de grande lumière et c’est comme ça que je me suis rendue compte que quelque chose se passait… J’ouvre les yeux… Et je les vois… Parce qu’ils ont buzzé en même temps…, d’un côté, il y avait la moitié de ma compagnie aérienne qui était venue me voir, et de l’autre, les gens du métier… Ça m’a complétement chamboulé… Je me suis dit que je me retrouvais partagée entre deux choses que j’adore… Et je me suis rendue compte à quel point ça m’avait manqué finalement… Sans m’en être jamais rendue compte… De sentir des choses aussi fortes

Tu associes beaucoup la musique à des films non ?

Oui, tu as raison, beaucoup ! Je n’arrive pas à dissocier l’image du son… Quand j’écris ou que je compose, j’ai tout de suite des images qui me viennent… Aujourd’hui, si je devais tourner le clip de « Combien de jours ? » par exemple, j’ai exactement les images en tête depuis que le titre est né… J’ai du mal à dissocier les deux… Je suis beaucoup dans le texte et beaucoup dans l’imagerie. J’utilise souvent l’application Shazam, que ce soit dans les centres commerciaux ou en regardant les films pour tout de suite identifier la musique (Rires).

Merci beaucoup Sonia, un dernier mot pour les lecteurs d’aficia ?

Un grand merci à tous pour le soutien et tous les petits mots gentils et j’espère à très bientôt !