ABBA - © T Calvero Polar Music
ABBA - © T Calvero Polar Music

ABBA, une légende toujours bien vivante !

Si le climat des pays scandinaves est plutôt froid, l’ambiance va très vite se réchauffer avec l’arrivée dans les années 70 du quatuor ABBA qui deviendra en quelques années le groupe pop le plus mythique des années yé-yé et disco. D’hier à aujourd’hui, aficia vous emmène dans l’univers des paillettes, des brushings et des cols à tarte.

C’est en 1970 qu’Agnetha Fältskog, Anni-Frid Lyngstad, dite « Frida », Benny Andersson et Björn Ulvaeus forme officiellement le groupe ABBA, acronyme et palindrome des initiales de leurs prénoms. L’idée leur est venue lors de vacances à Chypre ou les deux couples, Benny- Anni et Ulvaeus-Agnetha, tentent de mélanger leur talent pour le plaisir. Si auparavant chacun évoluait de son côté, dès leur retour en Suède, les quatre compères décide de fonder véritablement un groupe prévu au départ pour la scène. Le producteur Stig anderson, fondateur du label Polar Music, qui manageait déjà les deux garçons, pleinement conscient du potentiel de l’ensemble, décide de les prendre en main.

Une victoire à l’Eurovision en 1974

Si la carrière du groupe ABBA débute honorablement en Suède et en Europe avec quelques productions comme « People Need Love » en 1972, « Ring Ring » en 1973, « Hasta Manana » en 1974, ils vont connaître leurs premières heures de gloire grâce au concours européen de l’Eurovision. Repérés par les sélectionneurs du concours de l’Eurovision, ils sont désignés pour représenter leur pays et s’envolent pour Brighton en Angleterre. Avec leur titre « Waterloo », composé pour l’occasion, ABBA remporte brillamment le concours tandis que leur titre porté par leur victoire devient leur premier single numéro un en Angleterre.

De leur expérience à l’Eurovision, les quatre membres d’ABBA et leur manager prennent pleinement conscience de l’importance des différents aspects de la production musicale et notamment de l’image et des vidéos clips. Fort de leurs expériences personnelles précédentes, le groupe prend tout en main et gère tout, de l’écriture des textes par Björn à la composition musicale par Benny en passant par les techniques vocales d’Anni-Frid et Agnetha. Les arrangements, le mixage, le marketing et toutes les décisions importantes passent entre les mains des membres du groupe, qu’elles soient d’ordre musical, artistique ou d’affaires faisant d’ABBA, plus qu’un groupe, une véritable entreprise. L’album Waterloo qui sort la même année devient alors un triomphe en Europe et dans le monde jusqu’au Japon et l’Australie ou le groupe rencontrera la plus grande ferveur du public. Seul les États-Unis restent encore hermétiques à la notoriété du groupe tant le marché américain du disco est saturé.

ABBA - © Wolfgang Heilemann
ABBA – © Wolfgang Heilemann

ABBA conquiert le monde

Après l’album « Waterloo », le groupe ABBA sort son nouvel album ABBA en 1975. Porté par le single « Mamma Mia », numéro un des ventes, le titre et un nouveau carton commercial dans le monde et assoit définitivement les membres du groupe en tant que stars internationales. Statut confirmé lorsqu’en 1976 ABBA, invité à se produire pour le mariage du roi de Suède, interprète le titre « Dancing Queen », qui deviendra un des plus gros succès de l’histoire du groupe. Dès sa sortie « Dancing Queen » devient un succès mondial, restant numéro dans plusieurs pays pendant plusieurs mois. ABBA multiplie alors les prestations télévisées ou le groupe pour coller à l’image disco de l’époque, se montre en costumes strass et paillettes, coupes de cheveux laquées, qui nous font bien rire aujourd’hui en regardant les vidéos de l’époque. Car il ne faut pas oublier que si Abba est un groupe, c’est aussi une entreprise qui œuvre, maîtrise, contrôle tout et fait tourner à fond le marketting en vendant t-shirt, casquette et tout une gamme de produit de tous les jours à leur effigie.

Les succès et les prestations s’enchaînent pour ABBA, « Money, Money, Money », « Knowing Me, Knowing You », « The Name Of The Game », « Take A chance On Me », qui multiplie ses apparitions sur tous les supports médias possibles et devient le plus gros vendeurs de disques du continent européen. ABBA n’en oublie pas le côté économique et dans le but d’échapper aux impôts très lourds dans leur pays (près de 75 pourcent des revenus), les scandinaves investissent dans la société de production qui l’a vu naître, Polar Music AB, qui devient dès lors Polar Music International AB.

ABBA - Live At Wembley Arena - © Anders Hanser
ABBA – Live At Wembley Arena – © Anders Hanser

ABBA fait aussi construire son propre studio d’enregistrement, le Polar Music Studios, dans un ancien cinéma désaffecté de Stockholm. Polar investit également dans des usines d’assemblage, des chaînes de restaurants, des salles de cinéma, une galerie d’art (AH Grafik), une compagnie de pétrole (Poloil) se payant même le luxe d’être côté en bourse. Il ne leur manquait plus que l’Amérique, ce sera chose faite par l’intermédiaire du cinéma au travers du film documentaire ABBA- The Movie qui leur est consacré suite à leur prestation australienne lors de leur tournée The European and Australian Tour en 1977 qui voient se presser dans les salles obscures plus de vingt millions de personnes.

Des premières fissures à la séparation

Si ABBA est au sommet de son succès et de sa popularité, tout ne va pas forcément pour le groupe qui voit apparaître les premières tensions au sein de ses membres. Les enregistrements, les tournées, les obligations médiatiques, commencent à peser notamment sur Agnetha qui supporte de moins en moins ce rythme de vie de folie et surtout l’éloignement de ses deux enfants. Son couple n’y résistera d’ailleurs pas puisqu’elle annonce son divorce d’avec Bjorn en janvier 1979.

Malgré les remous, le groupe ABBA, nie toutes les rumeurs de séparations et continue d’imposer son hégémonie mondiale en 1979 et 80 avec des titres comme « Chiquitita », « Voulez-Vous », « Does Your Mother Know » et surtout l’autre titre Phare de ABBA « Gimme ! Gimme ! Gimme ! A Man After Midnight ».

ABBA - © Wolfgang Heilemann
ABBA – © Wolfgang Heilemann

Repartant pour une nouvelle tournée mondiale, le groupe joue à guichet fermé dans tous les endroits où il passe. Pourtant cette notoriété toujours aussi considérable cache de moins les velléités des deux chanteuses de vouloir passer à autre chose. En 1981, Anni-FRid et Benny se sépare à leur tour annonçant peu à peu le déclin du groupe. Le plaisir d’être et de travailler ensemble s’estompe de plus en plus et suivant la chute du disco dont le mouvement s’éteint peu à peu, la popularité du groupe n’est plus aussi vive. L’inévitable arrive donc en 1982 ou après une dernière prestation télévisée le groupa ABBA annonce sa séparation officielle et surtout définitive, chacun voulant évoluer dans sa propre direction.

Bien que mort, le groupe ABBA revit de plus belle

Tout aurait pu s’arrêter là pour le groupe ABBA, mais c’était compter sans l’adoration sans borne que leurs vouent leurs fans à travers le monde. Dès 1989 apparaissent de nombreux groupes reprenant uniquement les succès du groupe, dont notamment les australiens de Bjorn Again qui reprend le répertoire d’ABBA allant jusqu’à cloner avec humour l’apparence du groupe.

Le ABBA Revival mouvement est né est ne cessera de s’accroître dans les années à venir, même le metal s’y met avec un Tribute version metal des titres d’ABBA, atteignant son paroxysme en 2006 avec le groupe allemand ABBA Gold qui reprend trait pour trait, à s’y méprendre, la scénographie, les costumes et le répertoire d’ABBA.

Le succès des reprises et compilation ou des comédies musicales consacrées au quatuor scandinave comme « Mamma Mia » en 1999 est tel que le groupe Universal Music, qui avait racheté le catalogue et le label de Stig Anderson après son procès contre le groupe, ira jusqu’à leur proposer la somme pharaonique d’un milliard de dollars pour la reformation du groupe et l’enregistrement d’un nouvel album. Offre qui sera rejetée par le groupe dont la notoriété, portée par le revival mouvement, reste si vive qu’elle leur permet encore aujourd’hui de vendre près de trois millions d’albums par an sans rien avoir à faire. C’est ce que l’on peut appeler le luxe ultime qui semble-t-il n’est pas près de s’arrêter, alors longue vie au groupe ABBA.