B.B. King rejoint les étoiles…

Le jeudi 14 mai 2015 à Las Vegas s’éteignait B.B. King, un des meilleurs guitaristes de tous les temps et véritable légende vivante de la musique blues, c’est un grand monsieur qui nous quitte. Retour sur le parcours fou de cette légende avec #Aficia.

Riley Ben King est né le 16 septembre 1925 dans une plantation de coton à Itta Bena près de la ville d’Indianola dans le Mississippi. Sa mère, âgée d’à peine 18 ans à sa naissance, quitte la plantation et son père quatre ans plus tard pour aller vivre à Kilmichael ou réside sa grand-mère. Malheureusement sa mère décède cinq ans plus tard et laisse B.B.King seul avec sa grand-mère Elnora Farr qui l’élèvera désormais. Son enfance est, à l’époque, semblable à celle de milliers d’autres enfants noirs de l’époque dans les états ségrégationnistes du sud des États-Unis. Employé comme ouvrier agricole dans les plantations de coton, son temps se partage entre le travail aux champs et l’église ou il découvre le gospel, comme beaucoup à cette époque, et chantera même dans le cœur de l’église baptiste Elkhorn de Kilmichael. Plus tard B.B.King découvrira le jazz lors de son service militaire en 1943 avec l’écoute d’artistes tels que le maître du jazz manouche Django Reinhart. Sa vie aurait pu se résumer au travail des champs s’il n’y avait eu son cousin Bukka White, guitariste et chanteur, qui devient son mentor, l’initie à la guitare et lui fait découvrir la ville de Memphis. B.B.King trouve sa vocation et de retour au Mississippi s’entraîne d’arrache-pied puis chante et joue dans les rues la nuit et pendant ses jours de congé en vue de futurs séjours à Memphis s’étant aperçu que cela lui rapportait plus que son emploi agricole.

[quote cite=’Eric Clapton’]Il a été un phare pour tous ceux d’entre nous qui aimaient ce genre de musique et je l’en remercie du fond du coeur.[/quote]

Dès 1946 il décide donc de rejoindre définitivement son cousin afin de vivre de sa musique, mais malgré l’aide de Bukka, qui possède une solide réputation de musicien et des contacts dans le milieu musical, B.B.King n’arrive pas à percer et doit se résoudre à retourner travailler dans les plantations. Mais il ne lâche pas l’affaire pour autant et revient à Memphis fin 1948 bien décidé à réussir. Sa ténacité paie puisqu’il parvient à obtenir un engagement au Sixteenth Avenue Grill et dans une émission de radio à WDIA où il est à la fois interprète, musicien, animateur, DJ et annonceur publicitaire. C’est d’ailleurs là qu’il y gagnera son surnom de Blues Boy King devenu plus tard B.B.King et y côtoiera des artistes tels que Sonny Boy Williamson (Rice Miller), Robert Lockwood Jr et Bobby « Blue » Bland.

En 1949 lors d’un concert en Arkansas B.B.King assiste à la bagarre entre deux hommes pour les yeux d’une belle, rixe qui se transforme en incendie lorsqu’un bidon de pétrole est renversé sur le poêle qui servait de chauffage. Pris de panique B.B.King s’enfuit mais s’apercevant une fois dehors qu’il a oublié sa guitare, son seul instrument qui lui a coûté un bras à l’époque et surtout son gagne-pain, décide de retourner dans le brasier, au péril de sa vie, pour la récupérer. Apprenant plus tard que le nom de la belle à l’origine de la dispute était Lucille, il décide de baptiser sa guitare Lucille, comme toutes les suivantes d’ailleurs, afin de se remémorer l’incident et surtout retenir la leçon, mieux vaut perdre le prix d’une guitare que celui d’une vie.

Poursuivants sa carrière au travers de ses shows à Memphis et con emploi à la radio, il est bientôt repéré par Ike Turner, futur mari de Tina, qui lui permet l’enregistrement de plusieurs titres chez Bullet puis RPM filiale de Modern Records sous la houlette des frères Bihari (Lester, Julius, Saul et Joseph). C’est en 1951 que vient son premier succès avec la reprise « Three O’Clock Blues » de Lowell Fulson, qui restera dix-sept semaines aux sommets des classements des meilleures ventes de rythm’n’ blues dont cinq semaines numéro un. La carrière de B.B.King est définitivement lancée et son succès n’en sera que grandissant lors des années suivantes avec des titres comme « You Know I Love You » en 1952, « Please Love Me » en 1953, « You Upset Me Baby » en1954 et « Every Day I Have The Blues » en 1955. Pourtant bien que plébiscité par des artistes rock tels que Jimmy Page ou Eric Clapton comme référence chez les artistes afro-américains, il lui faudra attendre 1969 et son invitation, en compagnie de Terry Reid, Ike et Tina Turner, au concert des Rolling Stones pour enfin atteindre la reconnaissance du public blanc. Fort de cette nouvelle notoriété et ayant signé chez un poids lourd de l’industrie musicale ABC en 1962 enchaînera alors tournées et enregistrements jouant aux côtés des plus grands et à travers tous les États-Unis, puis l’Europe à partir de 1968, le Japon en 1971 et même jusqu’en Russie, encore URSS à l’époque, en 1979. Il enregistrera d’ailleurs son plus gros succès « The Thrill Is Gone » en 1969 sur une composition de Rick Darnell et Roy Hawkins datant de 1951 déchaînant au passage l’hystérie d’un public blanc pourtant plus habitué aux sonorités rock et pop.

[quote cite=’Barack Obama’]Le blues a perdu son roi.[/quote]

De ses débuts jusqu’à sa tournée d’adieu en 2006, en compagnie d’un autre guitariste de légende Gary Moore, B.B.King n’aura eu de cesse de promouvoir, grâce à son talent et sa dextérité, et donner ses lettres de noblesse au blues réussissant l’exploit d’amener un genre musical à être autant apprécié par toutes les communautés quelles que soit leur couleur ou leur origine. Toujours présent, mais plus rare à cause de problèmes de santés, B.B.King continuera à se produire lors de festivals ou de concerts jusqu’à plus de 80 ans portant haut et fier les valeurs du blues jusqu’à ce 15 mai 2015 où il s’éteint à l’âge de 89 suite à des complications liées à son diabète. C’est donc un très grand monsieur qui disparaît rejoignant d’autres King au firmament des stars Albert (décédé en 1992), Freddie (décédé en 1976) et Earl (décédé en 2003), tous guitaristes et nul doute que si beaucoup auront le blues ici-bas, il risque d’y avoir un sacré concert là-haut.

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