Eurovision, une nouvelle polémique ?

L’Eurovision souffre déjà d’une nouvelle polémique ? Après le cas Conchita Wurst de l’année dernière l’édition 2015 risque, elle aussi, de nous offrir son lot de conflit : musical mais politique également, comme bien souvent. Petit tour d’horizon avec #Aficia.

Le jeudi 24 mai 1956, au Teatro Kuursal de Lugano en Suisse, eu lieu la première édition du concours Eurovision de la chanson, ce qui en fait donc un des programmes télévisés le plus ancien au monde et surtout le plus grand concours musical jamais organisé. Tout au long de son histoire, le concours de l’Eurovision, malgré son indéniable succès médiatique et populaire, fut toujours connoté  kitsch voir  » has been », s’émaillant de nombreuses controverses et polémiques diverses et variées.

Conchita Wurst - © ORF-Thomas RamstoferQuelles soient musicales quant au choix des artistes et des chansons, politiques pour le poids des influences de certaines nations en vers d’autres ou encore géographiques pour les collusions entre états voisins ou proches, ces polémiques n’en n’écrirent pas moins l’histoire de l’Eurovision. L’année 2014 fut peut-être, hormis la débâcle cinglante de nos représentants nationaux, bon derniers et pire classement de l’histoire pour la France, l’édition la plus controversée de l’histoire de ce concours avec la victoire de l’Autriche et son interprète Conchita Wurst.

En effet la prestation de la représentante autrichienne, de son vrai nom Thomas Neuwirth, se transforme rapidement en tribune politique  pour la cause homosexuelle notamment face à la Russie et sa politique ouvertement homophobe. Celle-ci tentera d’ailleurs, appuyée par d’autres états comme la Biélorussie et l’Arménie, purement et simplement de faire interdire le passage de Conchita. Il n’en fut heureusement rien et l’édition 2014 de l’Eurovision vit la victoire de la diversité, de l’acceptation, du respect des différences face à l’intolérance.

Pertti Kurikan Nimipälvät ou PKN

En 2006, l’édition grecque vit avec stupeur la victoire de la Finlande et de ses représentants, un groupe de heavy-metal portant costumes et masques de monstres et démons dénommé Lordi. Précédé d’une sulfureuse réputation, malgré les démentis formels du groupe, de promouvoir le satanisme, la délégation finlandaise reçu un accueil glacial de la part des organisateurs et fut la cible des quolibets des commentateurs traitant Lordi de vaste plaisanterie. Le commentateur belge, Jean-Pierre Hautier alla jusqu’à dire :  » Si ce groupe gagne, je veux bien me transformer en chauve-souris ». Quant aux commentateurs français, Michel Druker et Claudy Siar, ils eurent des mots tellement durs et firent des remarques tellement désobligeantes, qu’ils choquèrent les téléspectateurs français et les délégations étrangères sur place, au point qu’ils durent présenter des excuses publiques après la victoire des finlandais.

Cette année nouveau coup d’éclat à l’Eurovision pour la Finlande avec leurs représentants, le groupe Pertti Kurikan Nimipälvät ou PKN, oui c’est quand même moins dur à prononcer. Car si le choix musical peut déjà s’avérer audacieux, le groupe PKN se définissant comme un groupe punk-hardcore, c’est avant tout la nature même des membres de PKN qui pourrait cette fois-ci apporter une nouvelle controverse à l’édition 2015 de l’Eurovision. En effet, Pertti KurikkaKari AaltoSami Helle et Toni Välitalo, les quatre membres du groupe sont tous atteints du Syndrome de Down, une affection apparentée à la trisomie 21. Pour autant ils n’en n’assument pas moins leur différence, refusant notamment de vivre dans une institution spécialisée, et veulent par cette occasion sensibiliser l’Europe à leur pathologie: « Toute personne infirme doit être courageux », a lancé Kari Aalto après la victoire aux sélections. Alors qu’en penseront les votants lors de l’édition 2015 du mois de mai, vote purement sur la prestation artistique ou vote orienté pour le droit à la différence, là sera peut-être toute la question. En tout cas souhaitons leur déjà bonne chance et que le meilleur gagne, hein! Qui a dit la France ? Non, restons sérieux tout de même…