Le portrait rap de la semaine : Hug TSR ©youtube

Hugo TSR : le portrait rap de la semaine

Dans une époque où le rap évolue constamment, il est parfois bon de revoir ses classiques. Quoi de mieux pour cela que de tendre l’oreille aux écrits d’Hugo TSR ? Artiste de l’ombre à l’univers authentique, le senseï ne cesse de fasciner ses auditeurs. aficia vous propose de découvrir ou de redécouvrir le plus cotard des rappeurs sous-côté…

Toujours capuché ou dans l’ombre de ses clips, Hugo TSR est un artiste discret. De lui, nous ne connaissons que son lieu de naissance, Paris, dans le dix-huitièmement arrondissement, ainsi que son âge, 36ans. C’est en 2000, et sous le pseudonyme “Hugo Boss” que l’on découvre le rappeur aux côtés de son groupe de l’époque et entourage actuel : le TSR Crew (Tise, Shit et Rap). C’est en 2005 avec son projet La Bombe H, que l’artiste se lance en solo et confirme son nom actuel : Hugo TSR.

Témoin solitaire, artiste indépendant

Dès ses premiers albums, La Bombe H et Flaque de Sample, une identité claire se distingue, celle de l’authentique. Elle ne le quittera pas. En effet, dans ses textes, le rappeur est un témoin discret des rues qui l’entourent. Avec brio, l’enclavement, la misère, et les regards détournés sont décrits par le prisme d’un jeune ayant grandi trop vite. Hugo TSR dessine tout en rythmes le regard d’un artiste oppressé par les violences de son siècle.

Les vieux d’mon âge pensent que l’bonheur est dans un caddie à Darty. Que l’art est dans les galeries à Paris Ils taffent sous les ordres d’un gros tyran, dans leur discours, rien d’motivant. Ils parlent de meufs, de mode, pour eux, j’ai l’mode de vie d’un mort-vivant

Hugo TSR “Les vieux de mon âge”

Ce qui ne quittera jamais non plus l’artiste tout au long de ses projets, c’est une pâte profondément indépendante. Une plume allergique aux modes, une carrière artistique puisant sa source aux origines d’un art fièrement revendiqué. Dans ses mots, Hugo TSR dénonce l’apparat, les dérives commerciales autour d’un rap initialement conçu pour témoigner. Ainsi, malgré les années, les créations TSR crew restent fidèle à leur marque de fabrique.

Les prods scandent un clavier aux sonorités rétros. Les singles jouent des insertions cinématographiques fréquentes. Rien qu’à l’intro, un son TSR est reconnaissable. Pianos, violons, rythmiques efficaces, et thématiques souterraines, l’immersion auprès des blocs parisiens est définitivement maîtrisée. Si certains dénoncent une redondance dans ces procédés, d’autres y retrouvent une régularité qualitative, une faille spatio-temporelle dans l’univers du rap. Il faut dire que quasi sans promo, ou visage révélé, l’artiste cumule plus de 300 000 écoutes mensuelles sur Spotify.

Une cohérence faite pour durer

Hugo TSR est l’artiste auprès duquel on aime s’abandonner le temps d’une session d’écoute assidue. Fenêtre Sur Rue est désormais classique pour tout amateur de la plume, et son dernier album Une vie et quelques n’en n’est qu’un fidèle héritier. Le temps ne semble pas réussir à faire de marque sur ce senseï des temps modernes. Assis au sommet d’un toit, l’œil du rappeur continue de scruter les dérives de notre temps pour les déposer sur le papier. Un plaisir rap hors du temps, qu’on ne peut que recommander.

Découvrez Une vie et quelques le sixième album d’Hugo TSR :


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