MAB - EP Il suffit d'y croire, mais...

MAB en interview flash : “On veut donner de l’énergie et de l’espoir aux gens !”

A l’occasion de la sortie de leur nouvel EP Il suffit d’y croire mais…, le duo de pop français aux textes engagés MAB s’est livré en 5 questions. C’est notre interview flash de la semaine !

C’est toujours un plaisir de suivre l’évolution de Gabriel et Hadrien, les deux frères composant le duo MAB. Plus qu’une simple histoire de deux frères, c’est tout un voyage musiucal qu’ils ont toujours su proposer, un mélange de rythmes pop, et textes engagés. C’est leur force ! Nous avions d’ailleurs adoré leurs morceaux “Focus” et “Abandonce” extrait de leur dernier opus.

2023 s’annonce être l’année de tous les défis. Non seulement ils ont collaboré avec quelques jeunes artistes émergents (parmi eux Azadî,  Marco Ferreira, Sora ou Teo M), mais ils ont également l’intention de publier un nouvel EP en fin d’année 2023. Mais pas de temps à perdre, ils nous parlent de Il suffit d’y croire mais.. sorti en novembre dernier.

MAB, l’interview Flash :

1 Quelle était votre mission avec ce nouveau projet , qu’est-ce que vous vouliez à tout prix livrer comme message ?

Gabriel : De l’énergie, du sens et un tout petit peu d’espoir si c’est possible. Dans chaque morceau, on a des messages qui sont ce qu’on avait en tête lorsqu’on les a écrits. On est complètement conscients que chacun se le réapproprie en l’écoutant et chacun trouve en soi un écho différent, selon l’histoire ou le quotidien de chacun. C’est pour cela qu’on aimerait donner un peu de lumière et de l’énergie à quelqu’un qui en a besoin. On reçoit parfois des messages de gens qui comprennent le message comme “ça nous a donné un coup de boost aujourd’hui”.  On se dit qu’on est à notre place, qu’on est légitimes et que ça vaut la peine de continuer !


On a eu des frustrations et des déceptions. Alors on s’est dit qu’il suffisait d’y croire.

— Mab / aficia

2 En 2023, en référence à votre nom d’EP, faut-il croire, et si oui, en quoi devons-nous croire ?

Hadrien : C’est quelque chose qu’on se disait de façon très personnel, qu’il suffit d’y croire, tant dans nos carrières, que nos parcours. Ça part un peu de ça. Il ne faut jamais lâcher. Parfois on se disait “on aurait aimé que ça aille plus vite”. Mais on a eu des frustrations et des déceptions. Alors on s’est dit qu’il suffisait d’y croire. Tout le monde devrait se dire ça, peu importe le travail que tu as, de ta vie en général. L’humanité devrait se dire ça, compte tenu du contexte général. On a l’impression qu’on est dans une phase où il n’y a qu’en y croyant à fond qu’on va peut-être s’en tirer, en limitant la casse. C’est un peu l’idée que chacun se réapproprie cette énergie, cet optimisme combatif dans ses projets, que ce soit toi, nous, ou l’humanité.

Gabriel : Quand tu commences un projet, quand tu regardes l’année qui vient, le champ des possibles est très large. Ça peut très bien se passer, comme très mal. Tout peut se passer. Mais il faut y croire ! 

3 Il y a un titre qui sort du lot, c’est “Qui vaut quoi”. Il semblerait que les BPM (Battements par minutes) soient plus élevés que vos autres titres. C’est volontaire ? 

MAB - Il suffit d'y croire mais - DR

Hadrien : C’est vrai, les BPM, pour parler simple, sont plus forts. On a voulu quelque chose de plus up-tempo, de quelque chose qui court un peu. Dans notre manière de procéder, une des grandes choses qui a changé depuis qu’on est parlé il y a deux ans, c’est qu’on fait davantage de réalisations pour les autres artistes. Pour les autres, on fait l’effort d’aller au plus simple sans s’encombrer d’idées, d’aller au cœur du cœur du morceau. Cela a forcément modifié notre raisonnement aussi. On s’est dit que ce qu’on faisait pour les autres, ce serait chouette de le faire pour d’autres. Du coup, il y a des choses plus évidentes, plus saillantes qui en ressortent. On a fait 15 ou 16 versions de cette chanson. A la fin, c’était un enfer, on l’a retourné dans tous les sens. Et le final, c’est que cette chanson nous fait danser ! 

4 Cela fait maintenant quelques années que vous êtes dans le paysage musical. Vous n’avez jamais explosé. Avez-vous malgré tout une sensation de vous développer, d’avoir un plus large public ? 

Hadrien : Tout à fait ! Je dirais qu’il y a plein de choses qui se précisent avec le temps. On n’a pas explosé certes, mais on l’a vu comme un avantage. Cela nous a laissé le temps de nous trouver. On a la sensation de beaucoup avancer malgré tout, artistiquement parlant, en termes de simplicité, d’aller droit au but dans nos chansons. En termes de public, la petite fanbase s’agrandit. Les retours qu’on a sont encourageants. On aimerait qu’ils soient plus nombreux mais ça viendra à un moment donné. On n’a pas envie de se focaliser sur cet aspect-là, si musicalement on a le sentiment d’avancer et que ça procure du plaisir à nos fans. 

Gabriel : Là où je rejoins Hadrien, c’est qu’un groupe qui explose ou une célébrité qui se construit sur une esthétique pas claire, c’est très dangereux. C’est quelque chose qu’on fuit comme la peste. La sensation qu’on a actuellement, celle où nous sommes en train de trouver un son qui est le nôtre et qui nous ressemble, c’est la base d’un succès sain. Et ensuite, cette année 2022, on a quand même eu des succès dont on peut se féliciter. On a gagné 10.000 abonnés sur Instagram, encore plus sur TikTok, on a eu de belles retombées en salles, on a joué devant 30.000 personnes à Paris… Cela ne nous donne pas du tout l’impression de stagner, mais au contraire, de construire pierre par pierre le projet, et ça, ça nous suffit amplement. 

Gabriel : Je dirais qu’il y a quelque chose de frustrant malgré tout, c’est cette difficulté à sortir du lot sur les plateformes de streaming. Quand tu sors un disque, tu es super content de le partager, les retours font plaisir, mais tu aimerais qu’il y ait plus d’écoutes car tu sais que cela engendrerait plus de concerts etc.. Ça nous frustre de manière passagère car on voit la chose avancer en interne avec les prochains morceaux qui sont nés de ce qu’on vient de sortir.

5  Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour être plus écouté et avoir plus de public ? 

Gabriel : Personnellement, je pense qu’il manque un soutien des plateformes qu’il faudrait avoir, mais je préférais avoir encore plus avoir un tourneur, des dates de concerts et rencontrer le public. Je trouve ça encore plus excitant ! Ce sont des moments où l’on est bien, on est à l’aise, on a l’air de faire ça pas trop mal. On est allés jouer à Strasbourg devant 80 personnes, c’était notre première fois là-bas. C’était assez dingue pour nous comme truc. Les gens étaient ravis ! Il nous faudrait ça pour rencontrer les gens, créer un lien. Et les gens font désormais partie de l’aventure !

Hadrien : Après, il faut une vraie stratégie streaming, ce qu’on a pas trop eu en 2022. Mine de rien, c’est nous qui créons notre propre stratégie, vu qu’on est encore en développement. On a créé des stratégies pour les réseaux sociaux, clips, médias. Ce n’est pas juste tu sors un disque, tu l’upload sur les plateformes. C’est au-delà de ça car il faut se poser les bonnes questions. ‘Combien de temps on espace les sorties de singles, est-ce que c’est 4 semaines, 6 semaines pour penser à l’algorithme que ne retombe pas ?‘. C’est une réflexion à part entière.  

BONUS : On vous a souvent fait la comparaison aux Terrenoire. Si les gens apprécient écouter Terrenoire, ils peuvent accrocher à MAB ?

Gabriel : Je crois bien. C’est une musique que je respecte mais je n’écoute pas trop. C’est vrai qu’il y a un degré d’abstraction dans les paroles de Terrenoire, quelque chose de très conceptuel dans lequel on ne se retrouve pas forcément, mais c’est vrai qu’il y a une poésie, une recherche, une finesse qui peuvent être analogues. Dans OrelSan aussi, il y a des choses qui se rapprochent et qui nous inspirent aussi beaucoup.

Hadrien : Pour Terrenoire, je dirais que j’écoute un peu plus. Ils apportent des choses qui font du bien à la musique de manière générale. Il y a un aspect plus poétique et plus abstrait, mais les gens qui écoutent Terrenoire écoutent aussi pour les humains qui se cachent derrière les Terrenoire, ce sont deux frères comme nous. Ce sont des comparaisons que nous avons eu beaucoup par le passé, et de temps en temps. Il y a des énergies communes dans les fratries. Si les gens aiment bien deux frères collaborer à ce point, ils peuvent aimer MAB qui sont deux frères qui collaborent d’une autre façon. Dans la volonté il y a quelque chose de commun, c’est certain !

Découvrez l’album Il suffit d’y croire mais… de MAB :