Saez - Ievguenia © SIPA
Saez - Ievguenia © SIPA

Saez se lance dans la cryptomonnaie

Nous parlions il y a quelques jours de la sortie d’“Ievguenia” avec les points positifs et négatifs sur lesquels nous ne reviendrons pas et des suites grandement attendues. aficia décrypte désormais  le fait qu’il se soit lancé dans la cryptomonnaie…

Le 9 décembre dernier, quatre autres titres rejoignaient cette chanson avec l’album Telegram. Soit dit en passant, celui-ci rien à voir avec le réseau social du même nom, mais bel et bien un fondement technologique inattendu. Un code unique, une application à télécharger “Metamask” et un site dédié : saeznft.fr. Non, vous ne rêvez pas, Saez utilise depuis quelques jours pour ce projet une plateforme de cryptomonnaie ! Ici, les acheteurs de l’EP physique de Telegram percevront 60% des revenus physiques et 75% des revenus digitaux.

Mais ce projet est surtout basé sur une promesse. Celle de reverser les recettes aux acheteurs de l’album : “Que ce soit pour aider l’Ukraine ou payer sa facture d’électricité, libre à chacun d’en faire ce que bien lui semble”, scande-t-il. Certains avaient d’ailleurs reçu ce nouvel opus du chanteur révolté avec un jour d’avance, le 8 décembre. Ce jour-ci, Damien Saez publiait un message plus personnel. Il y confessait avoir eu un accident, assez grave, mais écartait vigoureusement l’idée d’annuler le concert du 29 décembre. C’est aussi le cas dans sa dernière phrase ‘’provoc’’. On y reconnaît la patte de l’ours c’est certain, mais sera-t-il en forme suffisante à la fin du mois pour assurer ses retrouvailles avec le public ? C’est la grande question que tout le monde se pose.

Saez dévoile 4 nouveaux titres inédits

Mais revenons-en aux 4 titres inédits. Si la musique se veut mélancolique, Saez dévoile de nombreuses informations qui toucheront les plus fidèles de ses fans. Il révèle notamment dans ‘’Telegram’’ avoir passé des nuits entières “Sur Télégram avec” sa “beauté Ukrainienne”, qu’il nomme Natalia avant le silence morbide de celle-ci. Saez se lance ensuite bien plus violemment contre ce conflit dans la 3ème chanson “Dans les Métros”. Il surnomme Poutine de “Buveur de sang” ou encore de “Fou sanguinaire”, tout en exhortant le peuple Russe à se défaire du tyran.

Car c’est une position délicate pour celui qui a toujours ou presque chanté son affection pour ce pays. On se souvient de “St Petersbourg” ou “Petruschka”, où il ne cachait pas son admiration pour ce grand pays. Il nous fait donc comprendre dans cette dernière œuvre comme sa peine est grande en parlant de “ce peuple Russe, que j’aime moi depuis si longtemps”.

Comme si l’émotion devait monter crescendo au fil des titres, le 4ème “l’enfant des guerres” est émouvant au possible. Ici, l’artiste se place dans les yeux d’un enfant Ukrainien “sous les pluies de bombes”. Mais surtout l’auteur reprend le message de paix sans frontière qui le caractérise et l’honore depuis des années : “Pour que la paix sur Terre soit l’unique chemin, que je sois Russe ou Ukrainien, (…) d’Israel ou Palestinien…”.

Enfin, la dernière chanson fait figure à la fois de classique savoureux autant que de copie légère et inaboutie. Les premiers mots : « À tous les utopistes et à tous les rêveurs” reprennent la mélancolie poétique si caractéristique du père de “Jeunesse lève-toi”. O se laisse alors aisément porter par ses mots fredonnés délicatement, attendant comme souvent quelques rimes merveilleuses dont lui seul a le secret.

Le problème est que cette illumination tant attendue n’arrive pas vraiment. Pire, c’est une conclusion bien facile qui nous est proposée “il n’est pas de plus grand courage qu’être gentil”. Facile n’est pas un qualificatif insultant mais décevant tout du moins pour celui qui nous a habitués à des tirades magnifiques qui ont fait de lui l’idole d’une génération de poètes.

Le jugement peut paraître cruel, mais c’est celui d’hommes et de femmes inspirés jadis par sa prose et aujourd’hui dans l’attente de nouvelles lettres à se mettre sous les yeux.

Rendez vous maintenant le 29 décembre pour revoir celui qui nous manque tant, mais dans quel état ?