Le streaming pansement de l’industrie musicale aux Etats-Unis

Le streaming sauve l’industrie musicale aux Etats-Unis face à l’effondrement des ventes physiques. Un état des lieux à découvrir avec aficia.

Qu’on se le dise, rien n’arrêtera l’inexorable progression du streaming ! L’écoute en ligne est devenue la première source de revenus de l’industrie musicale aux Etats-Unis en 2015. Elle représente maintenant plus d’un tiers du chiffre d’affaires, 34,3% pour être précis, contre 34% pour le téléchargement, en déclin depuis quelque temps, et 28,8% pour des ventes physiques toujours en repli. La part du streaming a donc bondi en l’espace de cinq ans puisqu’elle représentait seulement 5% du chiffre d’affaires en 2010 et 27% en 2014. D’après un rapport du RIAA (Recording Industry Association of America), les abonnements aux services en ligne ont explosé l’an dernier (+52%), soit 11 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis contre sept millions un an plus tôt.

Le streaming stoppe enfin le déclin lié aux ventes physiques en berne

Cette forte hausse est en grande partie due à l’élargissement de l’offre avec l’arrivée de nouveaux acteurs tels que Tidal et Apple Music, qui revendique d’ores et déjà plus de 10 millions d’abonnés moins d’un an après sa création. Le Suédois Spotify reste néanmoins leader du secteur. Il compte à ce jour plus de 30 millions d’abonnés dans le monde. « L’industrie de la musique est désormais un business digital, qui tire plus de 70 % de ses revenus de formats et supports numériques. Dans la création, aucune autre industrie ne réalise une part aussi importante de ses revenus dans le numérique » a précisé le patron de la fédération, Cary Sherman.

De son côté, le vice-président senior du RIAA, Joshua P. Friedlander, s’est félicité d’une « croissance continue des revenus des services de streaming » qui a « couvert le déclin des ventes des téléchargements et des produits physiques ». Il a par ailleurs expliqué que ces performances permettaient au marché US d’afficher une hausse globale de son chiffre d’affaires l’année dernière, là où d’autres pays comme la France sont encore dans le négatif (Bilan 2015). La faute à un modèle qui ne parvient pas à accélérer sa mutation ? Chez nous, le secteur du numérique est en progression mais le marché tire encore 58% de ses revenus de ventes physiques en chute libre.

Les ventes de vinyles rapportent gros

Le vinyle fait exception ! En effet, en France comme aux Etats-Unis d’ailleurs, les vieilles galettes ont la cote puisque leur volume de ventes ne cesse de croître : +32% e en 2015 outre-Atlantique. Une vitalité qui pousse de nombreux artistes à multiplier les supports, notamment ceux qui restent opposés au streaming comme Adele et Taylor Swift. D’autant plus que les vinyles rapportent gros. Toujours selon le rapport du RIAA, les revenus tirés des ventes de vinyles sont plus importants que ceux générés par l’écoute de musique en ligne sur des plateformes gratuites comme YouTube : 416 millions contre 385 millions. Le problème des pertes liées au streaming gratuit : gros bémol ou belle perspective d’évolution ?