Nous avons écouté ‘Bleu Noir’ de Georgio…

Le très attendu premier album de Georgio est enfin disponible, et c’est avec plaisir que la team aficia s’est penchée dessus pour vous livrer un avis, une opinion de cet opus remarquablement réussi.

Georgio avait annoncé vouloir produire quelque chose d’abouti, lui qui a enchaîné de nombreux projets sur le net. C’est donc avec Bleu Noir que le rappeur de 22 ans débarque dans les bacs. Les morceaux dévoilés avant la sortie présageaient beaucoup de positif quant à la qualité de son rap, et apparemment, il ne s’est pas planté.

Parce que Bleu Noir c’est le genre d’album qui se permet de nous vider la tête. Un album à écouter les yeux fermés, pour apprécier aveuglement une morosité débordante. Quand on lance le premier titre, on sait tout de suite dans quoi on s’embarque, on sait qu’on plonge dans la vie d’un rappeur à moitié dépressif prêt à nous ouvrir son monde sans la moindre retenue.

Des titres sombres, mélancoliques et rageurs …

Georgio nous rafle directement avec « Jeudi gris », une première ouverture sur ses pensées, au style triste et noir. Un peu à l’image du titre qui suit, « Bercé par le vent », de « Dépression » et de « Faut tenir », où l’on observe un rappeur qui s’interroge inlassablement sur un peu tout ce qui l’entoure, exprimant également sa solitude. Les instrumentales sont carrément lourdes tout le long de l’album et s’allient joliment à la voix de Georgio. D’ailleurs, le rappeur d’origine guadeloupéenne prend l’initiative de chanter quelques-uns de ses refrains, comme dans « Rêveur », un titre destiné à son frère et de son investissement dans le foot. Dans « Héros », Georgio chantonne également à l’effigie de son public naissant, comme un hommage pour ceux qui construisent son succès depuis le début. Certains regrettent, puisque le chant n’est pas le domaine de prédilection de Georgio et contraste avec la puissance de son rap, mais ce n’est pas non plus choquant et nous préférerons saluer l’audace de son initiative.

Au delà de la dimension cafardeuse, Georgio propose aussi des titres plus rageurs, à l’instar de « Appel à la révolte » ou encore de « 6 avril 93 ». Il dresse un tableau de la vie en quartiers dans « Les Anges Déchus, Les Gens Déçus ». Georgio dissèque la nature de son album dans le titre éponyme « Bleu Noir », une nouvelle façon de se faufiler un peu plus encore dans la tourmente de son existence. Le parisien diversifie son rap avec « Malik », une storytelling inspirée d’un fait réel intervenu près de chez lui. Il garde une pensée pour sa grand-mère dans l’émouvant « La Celle Saint Cloud » et s’associe dans un feat parfait avec la charmante Elisa JO dans le titre « Rose Noire ». Georgio conclut le tracklist avec « Des mots durs sur des bouts de papier », terminant son album comme il l’avait débuté : de manière relativement ténébreuse.

Bref, Georgio est un sacré bon rappeur. Bleu Noir, c’est le reflet de son travail et d’un album introverti. Georgio brille par sa franchise et ses morceaux sont une invitation à s’immiscer dans sa vie, une visite intime au plus profond de son âme. Un névrosé au talent indéniable, à la plume triste et violente, une vraie réussite pour une première. Une putain d’claque, oui, on ose le dire pour le coup.

Découvrez l’album Bleu Noir de Georgio :