Alex Hepburn en interview : « Le public nous oublie rapidement, c’est difficile de revenir ! »

À l’occasion de son retour sur le devant de la scène avec un nouvel opus, Alex Hepburn est venue nous parler de ses blessures et de ses nouvelles envies…

Six ans se sont écoulées depuis son premier succès avec « Under ». La Britannique Alex Hepburn revient sur le devant de la scène présenter son nouvel EP baptisé Believe, porté par le titre éponyme et « If You Stay », empreint de soul, de blues et de hip-hop.

Prête à défendre ce nouvel effort, Alex Hepburn a bien voulu répondre à nos questions, juste après son passage au RFM Music Live à la Grande Motte. C’est en français, avec un accent très prononcé que la belle est revenue sur une période difficile de sa vie, mais aussi sur les projets qu’elle prépare pour 2019…

Alex Hepburn : l’interview…

Avant de te retrouver en 2018, nous t’avions découvert avec « Under ». T’attendais-tu à un tel succès à l’époque ?

Non, pas forcément. Je savais que le titre avait un truc, mais quand je l’ai écris et que je l’ai réécoutée à la fin, je me suis « Fuck, je crois que c’est un tube ! ». Et je crois que c’est le premier tube que j’ai fait, j’espère pas le dernier. Lorsqu’il a explosé, j’étais assez réaliste : je ne m’y attendais tout simplement pas !

Durant cette absence, qu’as-tu fais ?

J’ai arrêté pendant un petit moment. J’ai due me reconstruire ensuite et repartir à zéro en quelque sorte. Les gens nous oublient très vite malheureusement…

À quoi est due cette coupure ?

J’ai eu des problèmes personnelles avec la famille…

Quand on est une artiste comme toi, jusqu’où peut-on aller puiser au fond de soi-même ?

Je n’ai aucune limites ! Je suis un livre ouvert concernant les émotions. J’ai une chanson sur l’album en collaboration avec James Arthur. Cette chanson parle du suicide de ma petite sœur. C’est un sujet que j’ai du mal à évoquer, mais James Arthur m’a beaucoup encouragé. Au lieu de dire « Il ne faut pas en parler » ou « Oh mon dieu c’est mauvais », au contraire, il faut le prendre positivement.

Alex Hepburn - DR

Le dire en musique, c’est plus facile ?

Le dire à travers la musique, ça aide les gens à aller mieux. Je pense qu’on a une chance en tant que chanteur d’être un peu le porte parole de tous. Tous les gens qui ont une voix n’utilisent pas leur voix pour faire de bonnes choses, mais juste pour leur profit à eux. Je pense qu’il faut plus d’artistes qui donnent plus souvent plutôt que de prendre.

Ce titre avec James Arthur, vous l’avez enregistré en 2015 si je ne dis pas de bêtise…

J’ai arrêté la musique juste après notre collaboration en fait. J’ai gardé le titre dans un tiroir pendant tout mon break. Et quand je suis revenue sur tout les titres que j’avais déjà et tous les nouveaux que j’ai écrit, je l’ai réécouté et je me suis fait la réflexion : « Est-ce que j’ai les couilles de le sortir ? » (Rires). Il faut que j’en parle, il faut que les gens en parlent car c’est un vrai problème aujourd’hui. J’ai toujours peur de faire du mal à ma mère aussi. Mais on en a parlé et elle m’a dit que cela pourrait qu’aider les jeunes qui ont des problèmes de ce style-là. Après ce titre n’est pas censé sortir en single. Nous verrons bien. Mais nous l’avons vraiment écrit avec les émotions. Mais vraiment ! J’en ai pleuré pendant la séance d’enregistrement…

« Believe », premier extrait de ton EP parle un peu d’un nouveau départ ? Fais-tu référence au tiens ?

« Believe » revient un peu sur la raison pourquoi j’ai démarré la musique en fait, avec un style hip-hop et soul. J’ai essayé le plus possible de réaliser ma vision de la musique à l’aide de réalisateurs. Mais si j’avais été réelle, j’aurais fait quelque chose d’encore plus hip-hop avec des influences des années 60 et 70. Mes influences sont Mary Blige, Alicia Keys, James Brown, tout ça… À 100 % black music.

Découvrez « Believe » d’Alex Hepburn :

Ton univers, c’est un mélange de sonorités blues et quelque chose de plus soul, un style peu populaire finalement. Penses-tu que cela ait sa place sur les ondes en France ?

Je pense que c’est plus populaire aux États-Unis et en Grande Bretagne qu’en France, c’est sûr ! Je prépare un featuring avec un rappeur français dont je ne peux pas te révéler le nom encore. Je suis hyper fan de ce mec. J’ai vraiment hâte ! Il faut savoir que dans les autres pays, il n’y a pas nécessairement ce problème de quota francophone… Ce qui est bizarre c’est qu’il y a vraiment une vraie culture hip-hop. Et ça prend une grosse ampleur en ce moment. Mais ce n’est peut-être qu’un temps. Peut-être que l’année prochaine, la vague hip-hop sera terminée. C’est pour ça que j’attends l’année prochaine pour sortir le morceau !

Ta voix collerait à des univers complètement différents, comme la musique électronique. As-tu eu déjà des propositions comme celles-ci ?

J’aime beaucoup la drum & bass qui vient de chez moi, comme Rudimental par exemple. Mais je me dis que ça fait un tabac chez moi alors qu’en France c’est totalement méconnu. Et je ne sais pas pourquoi. C’est spécifique à notre culture. Mais j’adore la musique électronique. En fait, j’aime bien tout ! J’écoute de tout. Le truc c’est que je reviens seulement après plusieurs années d’absence. Le fait que je sois partie au moment où j’étais une grosse star internationale, tout le monde m’a oublié, et les artistes également. Je n’ai pas eu de propositions concrètes non… Je ne suis pas revenue pour signer un tube, mais j’ai simplement un message à faire passer. Après, chacun sa route.

Je te vois très proche du public français sur les réseaux sociaux. Est-ce qu’il y a d’autres pays attachés à ton univers ?

La Russie, l’Allemagne, la Suisse… Je viens juste de sortir ma musique. On recommence à faire de la promotion. Je pense que c’est une mauvaise période de l’année pour faire de la promotion, j’espère qu’en janvier ça ira mieux. Mais j’ai confiance en mon album. J’imagine qu’il a quelque chose comme le disque d’Adèle. Au début, tout le monde disait que ça ne marcherait pas pour elle et puis finalement, tu prends les gens avec l’émotion au lieu de vouloir prendre les sous des gens.

Alex Hepburn - DR

On te compare souvent à Amy Winehouse. Comment le prends-tu ?

On me le dit souvent ! Les principales raisons c’est que j’ai la même voix cassée qu’elle et qu’on a beaucoup fumées toutes les deux (sourire). Mais j’ai arrêté depuis ! On a la même couleur de cheveux, on a les mêmes influences aussi. Mise à part ça, je n’ai pas eu d’album à elle, je suis très énervée par ce qu’il lui ait arrivé ! Les gens avec qui elle a travaillé sont de vrais connards je pense, notamment son manager. Après, je n’aime pas forcément être comparée à elle car ensuite les gens vont te dire que tu t’es inspirée sur quelqu’un qui est similaire. Et c’est complètement faux !

L’album est prévu pour quand ?

Il devrait sortir au mois de mars.

C’est une vraie volonté ou une obligation de ton label ? 

Rien n’est obligatoire. Si j’ai envie de me casser je me casse, mais j’ai envie de revenir. Je veux être une artiste carrière, sur le long terme.

Découvrez « If You Stay » le nouveau single d’Alex Hepburn :