Anne Roumanoff en interview : « J’ai de l’admiration pour Mylène Farmer ! »

A l’occasion de son retour sur scène pour présenter son spectacle « Aimons-nous les uns les autres », Anne Roumanoff parle musique avec aficia. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur ses goûts.

De retour sur la scène de l’Alhambra pour présenter la nouvelle version de son spectacle « Aimons-nous les uns les autres », Anne Roumanoff anime également depuis peu l’émission « Ça pique mais c’est bon » sur Europe 1, du lundi au vendredi de 12h à 12h30. Malgré une rentrée qui s’annonce chargée, l’humoriste s’est néanmoins prêtée au jeu du question/réponse pour aficia. Une interview forcément très musicale !

Le titre de ce spectacle fait-il écho aux tensions, à la défiance et au climat délétère qui règne aujourd’hui en France ?

Anne Roumanoff - Aimons-nous les uns les autresJ’avais choisi ce titre un peu avant l’attentat contre « Charlie Hebdo ». Après, il a pris une autre signification. Mais l’idée générale était l’amour et la difficulté d’aimer. En gros, le message, c’est qu’on est mal barré mais que ce n’est pas une raison pour se détester ou se taper dessus. Bien avant ces événements et aussi les attentats du 13 novembre, j’ai senti beaucoup de tensions. Tout prenait des proportions démesurées, comme si tout le monde était sur les nerfs. Après, je pense que nous sommes dans une situation de crise et que c’est naturel que tout le monde se tende un peu. Ce spectacle a d’ailleurs énormément évolué en fonction de toute cette actualité. Il y a toute une partie qui bouge tous les jours.

J’ai le sentiment que les chanteurs ont quand même plus de facilité à partager leur engagement avec le public…

Je ne suis pas tout à fait d’accord. Moi, dans mon spectacle, je suis très engagée contre le Front National à travers plusieurs sketchs. Il y a différentes manières de dire les choses et l’on n’est pas non plus obligé de dire qu’on est engagé. Ce sont juste des messages qu’on peut faire passer à travers des sketchs ou en participant comme je l’ai fait avec Black M à un clip.

Découvrez le clip « Je suis chez moi » de Black M :

Quel genre de musique écoute Anne Roumanoff ?

Je vais vous décevoir parce qu’en ce moment je n’écoute pas grand chose. En réalité, je suis régulièrement branchée sur Radio Nova, dans la voiture. J’ai ma fille qui me parle beaucoup de Nekfeu. Je connais tout de Nekfeu, son disque… Elle a voulu qu’on aille traîner dans le café où il va souvent. Je dois prendre des places pour son prochain concert à Paris au mois de décembre. Sinon, j’aime quand il y a des textes qui veulent dire quelque chose. Je ne suis pas sectaire du tout. J’ai aussi une profonde affection pour les années 80.

Vous êtes plutôt sensible à des musiques douces, énervés… Au rap, à la variété…?

La musique, je l’écoute plutôt pour danser, pour me taper des délires entre filles. C’est joyeux et plus pour se détendre. Mais c’est rare que la musique m’inspire. (Sourire) Je ne suis même pas certaine qu’une chanson ait un jour pu m’influencer dans l’écriture d’un sketch. J’aime bien le silence. Et puis, j’ai dans mon entourage plusieurs personnes qui sont calées dans la musique, bien plus que moi, et j’avoue que j’en parle rarement. Car avec eux, je préfère me taire plutôt que de raconter des bêtises. Ce sont de véritables encyclopédies vivantes ! (Sourire)

Anne Roumanoff - © Sébastien Rabany
Anne Roumanoff – © Sébastien Rabany

Quelles étaient vos idoles durant votre jeunesse ?

Mon premier disque, c’était « Quel tempérament de feu » de Sheila. J’avais Bob Dylan et les Beatles. Je connaissais aussi par cœur « Georges Brassens chante pour les enfants ». A l’époque, on consommait moins de musique, mais on consommait mieux. On écoutait les 33 Tours jusqu’à les épuiser. A 15 ans, c’était plutôt « Rockollection » de Laurent Voulzy. J’aimais beaucoup Niagara aussi.

Vous avez rencontré la chanteuse Mylène Farmer sur les bancs du Cours Florent dans les années 80. Quel souvenir en gardez-vous ?

C’était il y a longtemps. On me parle de 1982 si je me souviens bien. Elle était extrêmement timide. Elle s’attachait les cheveux avec de la laine. Je me souviens d’une scène de Tchekhov où elle était assise à califourchon et elle secouait un petit soldat dans un verre d’eau. Elle parlait à mi-voix. C’était très particulier ! Intimiste ! Si on m’avait dit que cette fille-là serait quelques années plus tard à Bercy, j’aurais halluciné. Depuis que j’ai raconté cette histoire à la télévision je suis poursuivie par les fans de Mylène Farmer. J’ai croisé cette femme cinq minutes il y a 35 ans… Il ne faut pas s’imaginer qu’on est devenue des potes. (Sourire)

Quel regard portez-vous sur sa carrière ?

Je trouve ça super ! J’ai de l’admiration pour elle comme pour tous les gens qui réussissent dans n’importe quel domaine que ce soit. Chez tous les gens qui réussissent, je constate qu’on retrouve les mêmes composantes : le travail, l’intelligence, la rigueur, le talent, la compréhension de ce que les gens attendent… On les jalouse un peu ces gens qui réussissent en France. C’est ce que je dis dans mon spectacle.

Découvrez le teaser du spectacle d’Anne Roumanoff à l’Alhambra de Paris :