Vincent Niclo en interview : « On ne peut pas refuser un album fait par Pascal Obispo »

À l’occasion de la sortie de son nouvel album 5.Ø ce vendredi 23 septembre, Vincent Niclo a accepté, avec humilité, de répondre aux questions d’aficia ! 

Depuis quatre ans, Vincent Niclo vit un véritable rêve éveillé. Des albums qui s’enchaînent, une première tournée qui a remporté un beau succès, des rencontres incroyables, une carrière qui se profile maintenant à l’étranger… Le chanteur ténor peut être fier de son parcours et il n’a pas dit son dernier mot. Son nouvel et cinquième album français, 5.Ø, composé par Pascal Obispo avec des textes de Lionel Florence, s’annonce prometteur. Teinté de sonorités plus pop avec malgré tout de belles envolées lyriques, cet opus semble avoir tous les ingrédients nécessaires pour remporter un franc succès auprès du public.  Il y a quelques jours, nous avons eu le plaisir de retrouver Vincent Niclo pour une interview pleine de confidences…

Vincent Niclo, l’interview…

Vincent Niclo - © Renaud Corlouer
Vincent Niclo – © Renaud Corlouer

Vincent, la dernière fois que vous avez accepté d’accorder une interview à aficia, c’était en décembre 2015. Depuis, il s’est passé pas mal de choses dans votre carrière. Est-ce qu’on peut dire que le rêve continue ?

Ah oui, il continue et puis il grandit même. Quand on voit tout ce qui se passe, ce que la vie peut réserver comme surprises… Moi je vais de surprises en surprises, des meilleures en meilleures, donc je peux dire que pour l’instant, oui, ça va plutôt bien.

Est-ce qu’il y a une certaine appréhension avant chaque sortie d’album ?

Alors oui c’est évident. Il y a un mélange d’incertitudes parce qu’on a envie de savoir si on ne va pas décevoir le public, les gens qui vous suivent et aussi parce qu’ils attendent cet album tout de même avec impatience. Et puis en même temps, il y a un peu de stress parce qu’on va repartir de zéro. Quand on fait un nouvel album, pour moi je repars de zéro comme si je n’avais rien fait avant. À chaque fois j’ai essayé d’aller là où on ne m’attendait pas et cette collaboration avec Pascal Obispo, c’est vrai que cela a surpris pas mal de personnes et j’espère que cet album sera à la hauteur du plaisir que nous avons eu à le faire.

Et est-ce que cette collaboration justement c’est quelque chose que vous avez accepté tout de suite ou vous avez pris le temps de réfléchir avant de dire oui ?

Alors j’ai accepté tout de suite. Déjà, quand Pascal Obispo propose de faire tout un album, je pense que pour un artiste, un album sur-mesure, c’est quand même un tournant dans sa carrière. Il a écrit pour les plus grands, Johnny Hallyday… Il a écrit pour Zazie, enfin j’en passe. Il a fait des albums pour Florent Pagny, bon, c’est quand même énormément de belles chansons françaises. Quand il se penche vers vous, c’est comme un cadeau. Vraiment, on ne peut pas refuser un album fait par Pascal Obispo.

Et donc il y a le « 5 », comme vous le dites souvent pour ce cinquième album et le « O », pour Obispo. C’était important pour vous ce petit clin d’oeil à Pascal Obispo ?

Oui, c’était important. D’ailleurs, je lui ai annoncé dans une émission en direct mais il n’était même pas au courant. J’avais envie de lui rendre hommage dans le titre de l’album. J’ai calculé, ça faisait déjà un cinquième album français. Le « O » a toujours été important dans ma vie. C’est l’ouverture, il y a mon nom qui finit par un « O » , il y a « Ameno », Placido Domingo, Pascal Obispo… À chaque fois qu’il y a quelque chose d’important dans mon histoire, pour moi il y a un « O ». Donc c’était symbolique et en même temps, je me devais de lui rendre hommage. Quand je lui ai annoncé, il a été vraiment très touché, il ne s’y attendait pas. Je ne voulais pas faire quelque chose de bateau comme Vincent Niclo chante Obispo. 5.Ø, c’était à la fois un clin d’oeil à la musique et c’était lui rendre hommage par la même occasion.

Dans le teaser du titre « Je ne sais pas », on vous entend dire au début que les mots de Lionel Florence vous collent à la peau. Que vouliez-vous dire ?

C’est vrai, c’est exactement ça. Quand j’ai décidé de me livrer un petit peu plus dans cet album et même sans savoir si je raconte la vie de quelqu’un ou si c’est la mienne, j’ai choisi en tout cas de parler de thèmes qui ont été très douloureux pour moi, dans ma vie, mais qui ont toujours bien fini. C’est un album très optimiste, très positif. J’ai beaucoup parlé avec Lionel Florence, je lui ai dit les thèmes que j’avais envie d’aborder et il m’a écouté patiemment. Ensuite, il m’a envoyé les textes et je dois dire que j’ai été assez surpris agréablement de voir à quel point il a su coller à la réalité. Si j’avais eu son talent, j’aurais écrit exactement la même chose. J’ai dû faire changer trois mots, c’est vraiment rien, tellement il a bien compris mon message.

Écoutez « Je ne sais pas » de Vincent Niclo :

Il est vrai que les textes sont très forts, remplis d’émotion. Vous avez le sentiment de vous être livré davantage encore dans cet album, de vous mettre à nu si on peut dire ainsi ?

Oui, un peu plus et même si je suis très pudique, j’ai l’impression que j’ai dévoilé beaucoup de choses dans cet album. C’est pour ça que sur cette pochette je suis torse nu. Parce que c’était un petit clin d’œil à un standard. On m’a toujours  connu tiré à quatre épingles, souvent en costume, là c’est un petit peu plus brut. La photo je l’aime beaucoup, j’adore cette photo parce qu’elle résume bien en fait ce qu’il y a dans l’album. C’est un album vraiment authentique, sans artifices, sans paillettes, sans rien et c’est brut de décoffrage. C’est sincère.

En parallèle il y a aussi cet album international Romantique. C’est assez incroyable tout ce qui vous arrive non ?

(Rires) Oui c’est vrai ! J’essaie de ne pas trop y penser parce qu’après ça peut faire peur parfois mais en même temps je le vis tellement bien que je me laisse porter en fait. C’est formidable et j’ai l’impression d’être sur une vague sur laquelle je surfe et dans laquelle je ne tombe pas. Et je rencontre tellement de gens incroyables, on me propose tellement de projets, de choses… Le plus dur pour moi c’est parfois de devoir refuser des projets et ça m’arrive, là. On me propose des choses et je ne peux pas les faire parce que je n’ai pas le temps. Et puis c’est vrai que là, en plus, on va s’exporter beaucoup. Il y a l’album qui est sorti en Angleterre et qui va sortir au Japon l’année prochaine, en Allemagne, au Canada également… Enfin, il y a beaucoup de choses qui se profilent. Il y a la nouvelle tournée aussi en 2017. Mais moi je suis tellement boulimique de musique que ça me rend heureux.

Vincent Niclo - © Renaud Corlouer
Vincent Niclo – © Renaud Corlouer

Alors on vous connaît chanteur bien sûr, acteur, danseur et dernièrement animateur radio pour la BBC 2. Vous savez tout faire, vous êtes toujours prêt à relever tous les défis donc on a envie de vous dire ‘mais quel est votre secret’ ?

Et bien je crois que je suis animé par la passion, c’est tout simplement ça. J’ai la chance de pouvoir faire de ma passion un métier et je crois que ce n’est pas donné à tout le monde. Mais je sais aussi ce que c’est que de ne pas avoir de coups de fil et d’attendre que le téléphone sonne. Là, le téléphone sonne bien, même parfois un peu trop, mais c’est bien comme ça d’aller d’un projet à l’autre et de s’ouvrir artistiquement. J’ai l’impression qu’il y a tellement de choses encore à apprendre, que finalement, je n’aurai jamais assez de temps.

Votre précédente tournée « 1er Rendez-Vous » a rencontré, on peut le dire, un succès colossal avec 3 Olympia, 2 Châtelet et un public qui a toujours répondu présent. Comment appréhendez-vous cette deuxième tournée qui arrive ?

Ah mais je suis tellement content déjà d’aller à la rencontre du public qui m’a fait confiance. Parce qu’en fait, pour moi, le plus important c’est ça. C’est-à-dire voir les visages, parce que finalement, à part quelques uns, je ne connais pas les visages qui m’apprécient et qui aiment ma musique. Et donc, pour moi, c’est ça le plus touchant. C’est pour cette raison que j’aime aller en salle, descendre dans la salle pour être en contact avec les personnes. C’est une occasion pour moi de les rencontrer, de les voir, je ne les connais pas beaucoup. Et puis la scène, c’est ce que je préfère, le spectacle. Cette communion qu’il peut y avoir entre le public et moi, c’est magique, c’est unique et donc je suis tellement impatient de repartir en tournée que j’en compte les jours.

Pour en revenir à 5.Ø, qu’a-t-il de différent par rapport à votre précédent album Ce que je suis ?

Je me suis un peu plus confié on va dire. Je suis un peu moins pudique sur cet album, même si je suis quelqu’un de très pudique. Là, j’ai beaucoup parlé de sujets qui m’ont énormément fait souffrir mais qui en même temps se sont transformés en quelque chose de très positif. J’ai voulu faire cet album aussi car je me suis dit que peut-être les chansons vont parler à des gens qui ont passé des moments difficiles dans leur vie, et qui n’ont pas réussi à trouver une issue positive. Ça va peut-être les aider à voir les choses différemment et en tout cas, la mission de la musique c’est d’adoucir les âmes, de faire du bien. Je pense que cet album peut faire du bien donc c’est en ça qu’il est différent.

Est-ce qu’on peut dire aussi que votre façon de chanter est un peu différente dans 5.Ø, que votre voix est un petit peu plus dans la retenue peut-être ?

Oui complètement. Il y a des moments où quand même j’envoie et quand j’envoie, j’envoie (Rires). C’est vrai que Pascal Obispo, quand il m’a dirigé, il m’a dit « Tu sais Vincent t’es pas obligé parfois de trop trop envoyer ». Sur certaines chansons, il m’a obligé à développer une facette de ma voix que je ne connaissais pas. Donc pour ceux qui me connaissent, ça va être assez intéressant de découvrir une autre facette de ma voix. Et c’est ce que j’ai aimé chez-lui, c’est le fait qu’il m’a fait chanter différemment. Je me suis complètement abandonné. Pascal Obispo adore diriger les chanteurs, il aime les voix et ça a été un moment dans lequel j’ai vraiment beaucoup appris.

Vincent Niclo - © Renaud Corlouer
Vincent Niclo – © Renaud Corlouer

Sur Ce que je suis, vous aviez ce merveilleux duo avec Anggun. Pas de duo cette fois-ci sur 5.Ø ?

Non, il n’y a pas de duo sur 5.Ø mais il y a juste un hommage à Michel Legrand qui a été, depuis deux ans, très important dans ma vie et avec qui je fais des concerts. Mettre une chanson de Michel dans l’album, pour moi, c’était très important. « Dans le même instant », pour moi, il fallait qu’elle y soit. J’ai annoncé à Michel avant un concert qu’il y aurait une de ses chansons et ça l’a touché donc voilà.

Avez-vous une petite anecdote à nous raconter concernant 5.Ø ? Quelque chose qui s’est produit lors des enregistrements ou peut-être une petite histoire à raconter sur un des titres ?

Oui, il y avait un titre qu’on allait enregistrer et en même temps on m’avait dit « Tu n’oublieras pas, il y a une interview importante à telle heure ». J’avais mis l’alarme sur mon téléphone et puis je ne m’en rappelais plus. J’ai complètement oublié l’alarme, on était donc en train d’enregistrer et il y a la sonnerie qui a sonné alors que j’étais en train de chanter. Je ne me suis pas arrêté pour autant, on a continué et quand on a eu fini d’enregistrer et qu’on a entendu ça, Pascal m’a dit : « On va le garder, on va le garder ». Et en fait, on l’a gardé jusqu’au dernier moment et puis au final, on ne l’a pas mis. Comme quoi parfois, il y a des choses qui peuvent se passer et changer au dernier moment.