Benjamin Clementine fait chanter le public des Nuits de Fourvière

[dropcap]B[/dropcap]enjamin Clementine est venu apporter son talent et son sens du partage sur la scène du Théâtre Antique de Fourvière. Report avec aficia !

Alors qu’il a débuté dans le métro parisien, Benjamin Clementine s’est révélé aux yeux du grand public grâce à son premier album, At Least For Now, en 2015. Le pianiste à la voix incroyable trouve ses sources d’inspiration dans sa propre vie et dans les problèmes de notre monde, à l’image des sujets évoqués dans les deux premiers extraits de son second album, « Phantom of Aleppoville » et « God Save the Jungle », prévu pour l’automne prochain. Pour son concert  lyonnais, le chanteur a misé sur une bonne dose d’émotion et de partage.

Une première partie un peu trop timide

Pour ouvrir la soirée, c’est Dillon, jeune chanteuse d’origine brésilienne, qui a été envoyée face à la foule grandissante et impatiente. Malgré de jolies mélodies et de bonnes capacités vocales, l’artiste a eu du mal à rassembler la foule et à capter son attention. On se laissera quand même charmer par le titre « Thirteen Thirtyfive » issu de son premier album, The Silence Kills, sorti en 2011. Des applaudissements sont venus encourager Dillon jusqu’à la fin, mais c’est bien Benjamin Clementine que le public attendait impatiemment…

La puissance du piano et de la voix

À la pause, il était temps que les retardataires s’installent dans une fosse déjà bien remplie et que les premières notes de piano résonnent dans ce lieu si magique. Le chanteur britannique est précédé par ses cinq choristes et ses musiciens qui étaient placés en retrait, prêts à tout envoyer. Une première salve de chansons issues d’I Tell A Fly, qui devrait être disponible dès l’automne prochain, sont venues enchanter le public à l’image de « God Save the Jungle », « Better Sorry Than a Safe », « By the Ports of Europe » ou encore « One Awkward Fish », « Jupiter », « Paris Cor Blimey » et « Phantom of Aleppoville ». Une longue série de chansons durant laquelle Benjamin Clementine passe de son piano au devant de la scène, rejoint ses musiciens et choristes avec une énergie folle et communicative.

Un titre repris par tous

Puis ce fut le moment de jouer « Condolence », le titre qui portait son premier essai, At Least For Now, grâce auquel il a obtenu le prestigieux Mercury Music Prize en 2015. Un instant de partage entre le chanteur et le public qui a repris le dernier refrain avec lui. Peu satisfait du résultat, Benjamin Clementine s’est alors transformé en prof d’anglais pour faire répéter les quelques vers qui ont résonné comme une profession de foi en ces temps sombres, « I’m sending my condolence / I’m sending my condolence to fear / I’m sending my condolence / I’m sending my condolence to insecurities ».  Il a demandé de traduire ses mots en français pour que nous puissions totalement nous imprégner de son message. Cette rengaine deviendra l’hymne de cette fabuleuse soirée qui était toutefois loin d’être terminée…

Retour aux classiques

La dernière partie du concert n’a vu aucune baisse de régime et Benjamin Clementine est apparu infatigable. Après avoir entonné « The People And I », « Cornerstone » et « Adios », le Britannique s’est lancé sur le terrain miné qu’est la politique européenne en ce moment, en parlant d’Emmanuel Macron et de Theresa May. Le tout avec beaucoup d’humour.

Le concert s’est terminé comme il a commencé, dans la douceur et la quiétude de ce lieu emprunt d’histoire. Benjamin Clementine prend du plaisir à rechanter « God Save the Jungle » avant de définitivement quitter le public qui se souviendra longtemps de cette soirée.