Nous avons écouté « Light Up The Dark » de Gabrielle Aplin…

Trois ans après le succès retentissant de son premier album « English Rain », Gabrielle Aplin revient avec « Light Up The Dark », un album plus sombre et plus rock que son opus précédent. Voyons voir sur aficia si la douce et lumineuse Gabrielle Aplin est assez ténébreuse pour ne pas se faire dévorer par une instrumentation rock qui serait trop écrasante …

Une chose est d’emblée sûre, Gabrielle Aplin ne compte se donne du mal pour ne pas nous ménager avec une transition progressive vers le rock. Elle compte bien donner le ton de cet album dès le premier morceau. Sur « Light Up The Dark », la jeune britannique au visage d’ange se déchaîne dans des explosions de voix dont on la croyait à peine capable. Elle qui a une voix entre celle de Birdy et de Nina Nesbitt crie des « Light Up The Dark In You » pour sommer son interlocuteur de la laisser prendre les choses en main et de lui rendre service.

Ce morceau choisi comme single officiel censé lancer l’album nous plait sans nous transcender pour autant. On regrette déjà les douces ballades (« Salvation », « The Power of Love » ou encore « Home ») que Gabrielle Aplin proposait, sagement assise à son piano, déployant des notes aiguës et des petits cris stridents ensorcelants.

Dans cette direction vers un style plus déchu, on appréciera « Sweet Nothing » qui est entraînant et un peu plus folk que rock, dans le fond. « Skeleton » est quant à lui un morceau vraiment sympathique car bien rythmé et à la mélodie simple. Il y a quelque chose de blues, de pop et les percussions de ce morceau nous invitent à nous secouer sans se poser trop de questions. La guitare électrique dicte une mélodie sèche et rude qui nous interpelle dans une atmosphère métallique et décapante comme on les aime.

« Anybody Out There » est tout simplement le seul véritable morceau de rock véritablement réussi que compte l’album. Dynamique et sans pour autant nous brusquer, on aime beaucoup le refrain ponctué de petits cris poussé par la chanteuse au visage mutin. On se voit déjà l’écouter en boucle dans les transports ou sur le chemin du travail. Certainement le prochain single à venir …

Du rock, oui … mais du « rock à la guimauve » !

Mais qu’on se rassure, l’album « Light Up The Dark » parle de ce dont la chanteuse sait le mieux nous compter les rebondissements : l’amour. Sentiments, amour, idylles et autres sensibilités sont au rendez-vous comme pour ne pas trop nous perturber.
Dans « Fools Love », c’est sur des sons de batterie que la fragile magicienne dépose son filet de voix en se lamentant d’un paradoxe entêtant (« c’est un amour stupide, un amour si cruel que de t’aimer ») qui nous convainc. « Hurt » est typiquement le genre de morceau facile et pourtant efficace que sait faire Gabrielle là où « Slip Away » est décevant.
« What Did You Do ? », un morceau oscillant entre folk et pop dans lequel la chanteuse se demande ce qui lui arrive, ce que son compagnon lui a fait pour qu’elle tombe si souvent, qu’elle pense si souvent à lui et qu’elle soit, en somme, tombée éperdument amoureuse de lui.

Un album qui expose les qualités de conteuse de Gabrielle Aplin

L’amour chanté par l’artiste se réalise aussi -et surtout- sous la forme de morceaux très tempérés et doux : des ballades romantiques comme on les aime.
« Heavy Heart » est plus doux, intense et vibrant. On y retrouve le charme de la voix de la chanteuse avec un petit flegme, cependant. Les intonations de soul se glissent dans un morceau qui dénote dans l’ensemble d’un album censé être rock.
Dans « Shallow Love », les choeurs se mêlent à la chanteuse pour un morceau poignant sur fond de pincements de cordes de guitare digne des plus jolis morceaux d’Ed Sheehan.

L’album se termine sur « A While », un tube en devenir ! Dès les premiers accords de piano et les paroles prononcées, on comprend de suite où Gabrielle Aplin veut en venir. Ce morceau est incontestablement un sérieux prétendant qui sortira du lot dans les semaines à venir !

Cet essai n’est pas catastrophique non, puisqu’il n’est pas tenu de bout en bout. Ce revirement de genre musical qu’on nous avait annoncé ne se réalise que sur des morceaux isolés et n’est pas si agressif que ça. On se demande d’ailleurs si on doit se plonger dans une profonde contrariété pour cette imposture ou si ce n’est pas justement ce qui sauve un album du gâchis total qu’il aurait été quand on sait d’une voix qu’elle est faite pour les tendres morceaux qui nous chamboulaient jusqu’aux tripes.

Découvrez « Light Up The Dark », le nouvel album de Gabrielle Aplin :