Vendredi Sur Mer : faut-il écouter ‘Premiers émois’ ?

Vendredi sur Mer est dans les bacs avec son album Premiers émois. Un cru que nous avons écouté pour vous et c’est en découverte sur aficia.

Quelques curieux l’avaient découverte avec le titre « Mort / Fine » en 2015, d’autres se sont laissé happer par « Marée basse » en 2017 ou « Écoute chérie » l’année suivante. Depuis, Vendredi Sur Mer a mûri et peint à travers son premier disque Premiers émois des formes d’amours variés et universels. Place aux désillusions et à la sensualité !

On aime ou pas ? Nous, on s’est déjà fait un avis à propos des Premiers émois de Charline, jeune auteure et interprète connue comme étant cette « Femme à la peau bleue », ou plus communément appelée Vendredi Sur Mer. D’ailleurs, ce nom de scène fait incontestablement référence à l’idée de voyage. Fin de semaine, début du week-end… Sortez votre bouée avant d’être submergé !

L’apprentissage de l’amour passe par le désir

Ce n’est pas un hasard si le premier album de la Suissesse sort pile au début de la saison des amours. Une pépite électro-pop rafraîchissante produite par Lewis Ofman (Lana Del Rey, The Pirouettes…), enduite de désirs profonds, de passions aussi bien dévorantes que désolantes, et d’une multitude d’interrogations. À Premiers émois, on aurait presque préféré ‘Premières déceptions’, ‘Premiers espoirs’ ou ‘Premières convictions’. Moins vendeur ! Le titre « Écoute chérie » met en exergue des douleurs post-ruptures dont on ne se remet pas, « La nuit » et « Toi moi pas nous » des craintes liées à l’engagement, quand « Dolan » évoque l’amertume. Dans « Les filles désir », l’artiste privilégie les relations éphémères et, à travers « Je t’aime trop tôt », elle nous met en garde contre d’éventuelles déclarations prématurées.

Principalement, c’est le souvenir qui inonde les dix-sept pistes composant ce disque soigné, maîtrisé, dont dégouline une fausse naïveté. Vendredi Sur Mer fait ses armes : l’expérience permettra d’éviter de se brûler à nouveau les ailes « aux portes de l’Enfer ». Envahie par cette force nouvelle qui puise son origine dans la fragilité de ses premières tentatives, la chanteuse navigue aussi entre séduction (« Larme à gauche ») et érotisme (« L’histoire sans fin »). Complexité ne signifie pas pour autant singularité. Vendredi Sur Mer : c’est nous ! Il, elle, lui, nous : l’artiste mélange les genres. Caméléon, elle est aussi à l’aise pour s’adresser aux hommes qu’aux femmes, et adopte même des postures masculines. Autrement dit, vous vous reconnaîtrez assurément dans au moins l’un de ses personnages.

Ambiances planantes et langoureuses

Côté son, le phrasé de la chanteuse – qui plaît ou rebutera sur la longueur – est renforcé par quelques notes aiguës, le style épuré est nappé de claviers et de flûtes, alors que des réminiscences disco se glissent sur certaines pistes comme « Mon chagrin », « Larme à gauche » et « Dolan ». Un relief nécessaire, contre-pied d’ambiances planantes et de rythmes pas assez nuancés. C’est peut-être la seule ombre à ce tableau de Botticelli. La Venus qui a inspiré la pochette de ces Premiers émois est séduisante, mais elle pourrait se montrer plus audacieuse.

Pour embarquer dans son univers sensuel, on vous conseille le titre « Les filles désir » qui résume à lui seul le propos de l’artiste, ou encore l’excellent « Chewing-Gum » qu’on ne cesse de mâcher sans que le goût ne perde en intensité.

Découvrez Premiers émois, l’album de Vendredi Sur Mer :