Ella Eyre arrive avec un premier album, « Feline », afin d’inscrire son nom en lettres dorées dans l’industrie musicale. Aficia se jette donc aujourd’hui sur ce premier opus pour découvrir si l’animal saura nous faire rugir !
Déjà en 2014, l’artiste avait dévoilé un EP nommé « Comeback » qui nous avait ravi les oreilles, annonçant alors un album prometteur. Depuis ce temps, la chanteuse aux yeux de chaton auréolés d’une crinière hirsute de lionne n’a cessé de poster des vidéos dans lesquelles elle reprenait (avec un indéniable brio) certains de ses titres en version acoustique. Alors certes, la thématique de « Feline » (sorti le 28 aout dernier) semblait banale et sans originalité car ne sortant que peu des sentiers battus mais sentiments, trahison et vengeance sont abordés par Ella d’une manière bien particulière qui évoque l’amour comme on parle d’un pansement que l’on retire en grimaçant. On s’explique sur le choix de cette expression…
Passé quelques titres faibles qui semblent posés ça et là, sans véritable âme, la jeune femme se révèle sur des morceaux pétillants tels que « Together » et « If I Go » qui ouvrent cet album pour nous mettre dans une ambiance entraînante où il devient rapidement difficile de résister à l’envie -si ce n’est au besoin compulsif- de taper du pied ou encore de dodeliner de la tête au rythme des mélodies.
« Good Times », quatrième titre de l’album et premier single choisi pour lancer ce dernier, ne semble pas être la décision la plus judicieuse qu’ait prise la jolie brune, mais qu’importe, sa contribution au titre « Gravity » DJ Fresh nous fait rapidement oublier cette erreur et fredonner un refrain qui dit : « Même la gravité ne peut nous maintenir à terre ».
D’ailleurs, après avoir été dans les airs le temps d’une chanson, on ne boude pas notre plaisir et l’on ne peut se lasser de « Deeper », certainement un des titres les plus réussi de l’opus, lorsque la tigresse nous fait cette fois descendre au plus profond du désespoir que cause l’amour. Grave et mélancolique dans ses mots mais lumineuse par ses prouesses vocales, Ella gagne des points sur des sonorités colorées et très franchement empruntées à la pop urbaine contemporaine. Bonne élève dans ce domaine, elle réitère son opération et le charme opère encore inévitablement sur les titres « Comeback », « All About You » et « Typical Me» dans lesquels la chanteuse devient capricieuse, rancunière et s’agace de ne pas avoir de contrôle sur ses sentiments, résignée.
Ella Eyre : une créature sauvage qui sait se faire docile …
Elle nous fait nous déhancher et nous met de bonne humeur mais ça, nous le savions diront déjà certains … Seulement, là où la belle chanteuse excelle et nous surprend, c’est sur des titres plus doux tels que « Even If », ballade au piano qui sert on ne peut mieux la voix rocailleuse de la chanteuse. Dans ce morceau, Ella nous parle du temps et de l’espace qui nous séparent de notre amour mais n’ont pas de prises sur les sentiments que l’on éprouve. Joli texte et mélodie ravageuse sont donc au rendez-vous pour notre plus grand plaisir.
L’album se termine par un (tendre) feu d’artifice artistique dans lequel Ella Eyre achève de nous convaincre. En effet, la chanteuse se lance et relève parfaitement le défi pourtant risqué de reprendre le hit des années 1980 «We Don’t Have To Take Our Clothes Off» de Jermaine Stewart. Ce sont là quasiment 4 minutes de pur bonheur pendant lesquelles la voix d’Ella Eyre nous porte et nous transporte. On plane dès les premiers accords de piano puis l’on sombre bien volontiers avec elle … Et on en redemande !
Ce que nous avons retenu de ces rugissements !
C’est littéralement à coups de griffes qu’Ella Eyre parvient à graver dans le marbre de la bonne pop moderne son prénom mais également sa voix écorchée ainsi que son style singulier que personne ne peut imiter. Certes, «FELINE» est un album inégal mais il contient des pépites à côté desquelles on ne peut passer, c’est indéniable. D’ailleurs, cela peut paraître bête à dire pour une chanteuse mais le principal atout de notre félin londonien n’est autre que sa voix, et cela se fait rare de nos jours. Que ce soit en poussant de petits cris dynamiques sur ses morceaux les plus frais ou bien sur des titres plus calmes, on reconnait de suite les intonations efficaces et le phrasé typique de la jeune femme.
À présent, vous n’avez plus d’excuses et vous pourrez vous vantez au volant de votre voiture ou lorsque ses morceaux seront diffusés dans un magasin branché en vous exclamant : «Mais, je la connais ! C’est Ella Eyre !».
Découvrez l’album « Feline » d’Ella Eyre :