Ásgeir, la nouvelle perle venue d’Islande

Né en Islande sur la terre des volcans et des geysers, le nouveau phénomène musical Ásgeir Trausti Einarsson nous livre la version anglaise de son premier album Dyrd í dauðathogn intitulé « In The Silence ».

Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître, puisque  cet album, de style électro-folk, s’est  vendu à 30.000 exemplaires dans un pays, l’Islande, qui ne compte que 300.000 habitants, c’est vous dire l’exploit.

Ásgeir la nouvelle éruption islandaise

Âgé de 21 ans, Asgeir a grandi et vécu dans l’univers de la musique :  «Mon père joue de l’accordéon, ma mère, de l’orgue, et ma sœur, du violon.  Pour mes 6 ans, ma mère m’a acheté ma première guitare et j’ai débuté.» Mais c’est surtout grâce à l’un de ses frères qui lui fait découvrir le rock et notamment Nevermind de Nirvana, une véritable obsession, puis plus tard avec le folk de Bob Dylan et Johnny Cash, qu’il commence à se forger son univers musical.

Dès l’âge de dix ans, il écrit ses premières chansons, ne voulant pas se contenter de reprises, puis fonde à 11 ans son premier groupe avec lequel il répète inlassablement dans son garage jusqu’à six heures par jour. Cet acharnement et cette autodiscipline lui serviront aussi pour sa deuxième passion le javelot auquel il se livrera de nombreuses années à tel point qu’il put nourrir des espérances internationales, délaissant ainsi son amour de la musique au profit du sport. Passionné certes, mais presque trop peut-être puisque son corps mis trop à rude épreuve fini par craquer et une fracture au bras viendra ruiner ses rêves de gloire sportive.

Une catastrophe pour lui, mais une chance pour nous, puisque ne pouvant plus pratiquer son sport, il se replonge dans la musique avec la même passion, la même énergie et c’est grâce à son professeur de guitare qu’il finira par enregistrer son premier album avec le destin qu’on lui connaît aujourd’hui: “C’est mon ancien prof de guitare et d’athlétisme qui m’a poussé à l’enregistrer, à le sortir. Pour moi, ce n’était que des maquettes sans ampleur, mais il était enthousiaste, son avis a compté plus que tout : c’est presque un second père pour moi. Sans lui, je n’aurais jamais rien fait sérieusement, ni le sport, ni la musique.

« In The Silence », un album électro-folk

Si Asgeir maîtrise parfaitement les notes et la voix, il n’en va pas de même pour les mots. Peut-être que plane au-dessus de lui l’ombre de son père, véritable puits de sciences, homme de lettres et poète reconnut en Islande auquel il n’ose se comparer et de ce fait bloque sur les mots.

Il lui vient alors l’idée, géniale pour le coup, d’envoyer ses morceaux par mails à son père qui lui renvoie à son tour, accompagnés de textes devenant ainsi son parolier à l’âge de 74 ans. De se rapprochement et cette collaboration naîtra ainsi son premier album Dyrd í dauðathogn, écrit en islandais, avec le succès qu’on lui connait. Mélange des ses influences rock et folk saupoudré d’électro, cet album est aux couleurs de son pays, l’Islande, tel un rêve aux parfums de solitude et de mélancolie sur lequel il pose sa voix, navigant des graves à l’aigu comme un geyser qui éclate puis se radoucit.

Mais si l’album est déjà un succès en Islande, Asgeir comprend que s’il veut rayonner au-delà des frontières natales, il doit adapter et traduire son album en anglais s’il veut réussir a l’exporter. Il fait alors appel a John Grant, un artiste américain vivant sur l’île, qui prit d’un coup de cœur pour ses compositions accepte la collaboration et traduit les textes donnant ainsi naissance à : » In The Silence  » un album électro-folk, mais surtout poétique et captivant, puissant et mélancolique telle une épopée islandaise.