Nicola Cavallaro en interview : « J’ai été mon propre directeur musical sur ce 1er album » !

Il vient tout juste de publier son premier album baptisé Monster. Nicola Cavallaro vient nous en parler sur aficia… 

Bonne nouvelle ! Un peu plus d’un an après l’avoir découvert dans ‘The Voice’ avec une reprise de « Fallin » d’Alicia Keys, Nicola Cavallaro débarque avec un premier album qu’il définit comme authentique et unique. Un album qu’il interprète dans trois langues pour le partager à un plus large public. Un album où l’on retrouve ses plus belles reprises comme « Margherita » ou encore « Bella Ciao » mais aussi, et surtout, ses premières compositions, d’une élégance fine et d’une puissance incontestable. 

Reconnaissant de la chance et du talent qu’il a pour mettre en relation trois cultures différentes (le français, l’italien et l’anglais), Nicola Cavallaro ose quelque chose de novateur. Pourtant, il reste sceptique quant à sa place sur ce marché du disque où il avoue qu’il est très difficile de se faire une place. C’est donc avec un français quasi parfait et un accent italien à en rendre jalouse plus d’une qu’il nous a expliqué sa volonté de percer plus que tout en France…

Nicola Cavallaro… l’interview !

Est-ce que la comparaison avec Rag’N’Bone Man te flatte ? 

J’aime bien cette comparaison car je pense que Rag’n Bone Man a réussi à faire de la musique moderne avec beaucoup de soul et du rhythm and blues et c’est exactement ce que je cherche à faire ! Je suis vraiment en train de me battre pour protéger mes idées, mon univers musical, car tu sais aujourd’hui, les marchés du disques n’ont qu’une seule et même direction, c’est la musique urbaine. Pour des chanteurs comme moi, c’est une guerre perpétuelle.

J’imagine. Je suppose que la musique prend toute la place dans ta vie aujourd’hui du coup ?

Oui, la musique prend toute la place (Rires) ! Je vis désormais à Paris pour continuer cette aventure. Car comme je dis toujours, ‘The Voice’ a été une super expérience et m’a offert une super vitrine. Mais en réalité, la musique arrive après ‘The Voice’. C’est là qu’on doit travailler, que l’artiste doit vraiment créer pour réussir à donner un maximum au public. Je suis très actif sur les réseaux sociaux, je continue à publier des vidéos, dans le but de tout donner à la musique. Je continue en parallèle les études dans la médecine. Ce n’est pas très facile évidemment, mais je mettrai quoi qu’il arrive la musique dans ma priorité aujourd’hui.

Tu publiais le 16 novembre ton premier album intitulé Monster, un album riche de 15 titres. Comment le définies-tu ? 

Cet album est sincère. Je mets en avant cet adjectif car aujourd’hui beaucoup d’artistes cherchent à suivre une mode. Il cherchent à gagner de l’argent et à toucher le public dans une manière que je n’aime pas trop. Tous ne sont pas comme ça attention, mais beaucoup. C’est un album que j’interprète en trois langues (français, anglais et italien). Je voulais toucher un maximum de public. En fait, quand j’ai démarré cet album, je me suis dit que le plus important serait de toujours être sincère avec les émotions et ne pas penser au rap, à la trap et suivre cette mode. Hélas, aujourd’hui, il y a une véritable censure sur le marché. On retrouve toujours les mêmes artistes mis en avant. Il y a finalement peu d’espaces pour les jeunes artistes. D’ailleurs merci aujourd’hui de pouvoir m’exprimer ! C’est tellement important !

Découvrez « Margherita » de Nicola Cavallaro :

Tu dis ne pas suivre de mode. Tu as tout de même travailler avec Davide Esposito qui a pourtant travaillé avec les plus grands (Céline Dion, Kendji Girac, Vincent Niclo…)

Davide, c’est une belle rencontre que j’ai faite à Paris, juste après l’émission. On est italiens tous les deux (Rires). On savait qu’au fond, on pouvait créer quelque chose de spéciale. On s’est rapproché et le feeling était juste génial. C’est un mec incroyable ! On a écrit beaucoup de chansons ensemble sur cet album : la musique, les paroles etc… On n’a pas travaillé avec un objectif particulier. On s’est juste dit qu’on mettrait les idées ensemble, qu’on partagerait une énergie particulière. On s’est beaucoup vu pour arriver à ce résultat le plus sincère possible.

Est-ce que pour résumé, on peut dire que cet album est une sorte de best-of de tes prestations dans « The Voice » et un concentré de ton propre univers ?

Effectivement, je voulais inclure dans cet album les reprises que j’avais pu chanter dans l’émission. L’ouverture de cet album, c’est « Fallin » qui est aussi la chanson que j’ai interprété aux Auditions à l’aveugle. Il y a également « Margherita » qui est une chanson très très importante pour moi, pour ma vie. Dans ce disque, il y a un peu d’électro, et beaucoup de rock, de blues et de soul. Un peu de tout quoi !

On a l’impression que c’est véritablement toi qui a orchestré cet album en disant ‘je veux ça, je veux faire cette reprise, avoir cette compo’, c’est vrai ?

Oui, tellement ! J’étais aussi un peu le directeur artistique de cet album. Les voix de cet album ont étaient enregistrées à Catane en Sicile. Déjà, je vais dire merci à Universal Music (sa maison de disques, ndlr) de m’avoir offert l’opportunité de sortir cet album, mais je n’ai pas eu le soutien d’un quelconque label. C’était important pour moi de prendre mes décisions. Je préfère faire une faute avec mes propres décisions plutôt que les décisions des autres. Évidemment que j’ai écouté tous les conseils mais c’était tellement important de faire comme j’avais envie de le faire.

Est-ce qu’on peut dire que ce que tu présentes là, c’est quelque chose que l’on ne retrouve nulle part ailleurs ?

On peut le dire ! Ce n’est pas une copie ! Je me suis dis qu’il n’y avait pas d’italien qui marchait en France depuis 20 ans. On ne va pas faire la copie de quelque chose qui est déjà sur le marché. J’ai pris mon inspiration simplement dans la soul, le blues… En France aujourd’hui, il n’y a pas d’album chanté en trois langues. Je me suis dis : « On m’a donné le charme italien, l’énergie américaine, et l’interprétation française ». Voilà !

On regrette un peu de ne pas avoir entendu « Monster » à la radio en France. Tu penses qu’il avait sa place compte tenu de son potentiel ?

Je pense que « Monster » avait beaucoup de potentiel. Mais comme je te disais tout à l’heure, il y a une sorte de censure en France. Il est aujourd’hui très difficile d’avoir une place en radios. Il faut limite vendre son morceau à des prix exorbitants pour pouvoir être diffusé. Aujourd’hui, les programmateurs radios vont trouver des prétextes pour ne pas te diffuser : « On veut bien le jouer mais il n’est pas français, ou on veut bien le jouer mais…. ». C’est pour cela qu’on va se battre pour mettre en valeur mon travail d’autoproduction, de travail sur les réseaux sociaux. Je veux tout donner à la musique. Il y a une règle des maisons de disque et du marché : « Tu me vends du rêve ? Non ? Alors cela ne m’intéresse pas ! » C’est devenu comme ça hélas… Personnellement, j’écoute  toutes les musiques. Ça passe de Tupac, au hip-hop américain. Mais je pense qu’il est très compliqué de jouer de jeunes talents sur les radios aux heures de grandes écoutes, tout simplement. Je me demande pourtant, quand vous rentrez le soir chez vous, après une dure journée de travail, vous êtes sûrs que tous les gens écoutent du rap à la radio ? Je ne pense pas… C’est un marché très fermé.

Découvrez « Monster » de Nicola Cavallaro : 

Mise à part « Monster », il y a des titres très forts dans cet album, comme « I Wanna Go Home », tu peux nous en dire deux mots ?

Je me suis mis à la place d’un extraterrestre et je me suis dis : « Si un extraterrestre débarque dans ce monde, qu’est ce qu’il va penser ? ». Probablement qu’il ne va pas aimer ce qu’il va voir, il ne va pas apprécier cette violence, notamment celle des leaders d’aujourd’hui qui cherchent à contrôler avec violence les gens. Les extraterrestres arrivent pourtant très enthousiastes à l’idée de découvrir les humains. Mais au fur et à mesure, ils ne pensent qu’à une chose, repartir chez eux. Voilà ce que cette chanson raconte, avec beaucoup d’amour et de passion.

Sur ce album, on retrouve également plusieurs reprises dont « Bella Ciao » qui a suscité un bel engouement cette année. Tu dis sur tes réseaux sociaux proposer une « révolution contre la «censure» de la discographie moderne et en faveur de la musique faite avec le cœur ! » Fais-tu référence à la version de Maitre Gims ?

J’ai un grand respect pour tous les artistes et c’est important pour moi d’être clair là-dessus. Cette chanson, ce n’est pas une chanson d’amour. C’est très important. Or, Maitre Gims, sa bande et tout ces gens ont en fait un produit marketing et surtout une chanson d’amour ! Il faut savoir qu’en Italie, les gens ont perdu la vie, ils ont fait la guerre avec cette chanson pour montrer ce qu’est la liberté. Moi étant italien, je suis devenu fou ! Beaucoup de gens ont fait cette chanson pour surfer sur la série « La casa de papel ». Mais j’étais vraiment en désaccord. C’est vraiment quelque chose de très fort en négatif. C’est vraiment comme si on touchait à la Tour Eiffel en France. Vous, les Français, vous êtes tellement en amour avec la Tour Eiffel ! Si des italiens faisaient une chanson sur elle, ce serait pour vous complètement absurde ! Vous diriez que ce n’est pas possible car c’est toute une histoire ! Et bien c’est pareil pour « Bella Ciao » ! C’est pour ça que moi je l’ai fait en respectant les textes et avec des arrangements plus moderne, cette guitare, cette chorale etc. Je souhaitais redonner du respect à cet hymne important.

Tu as conscience que c’est un risque de publier un album sans avoir fait une grosse entrée avec « Monster » ? As-tu peur de désintéresser ?

Je pense qu’un artiste qui a peur n’est pas un artiste. Je penser qu’avec Monster, on ne vendra pas un million d’albums, on ne fera pas des trucs incroyables. On a simplement besoin de promotion. Mais si on commence à dire qu’on ne vendra pas beaucoup d’albums, on ne fera jamais d’albums., on ne fera jamais de la musique. C’est un risque à prendre. Il fallait un premier titre. C’est un schéma très difficile. On doit commencer quelque part. Je n’ai pas peur, j’ai simplement confiance envers les gens.

#WTF

Si tu étais une insulte ? Vaffanculo !

Une chanson qui te fait pleurer ?  Led Zeppelin – Stairway to Heaven

Un film ou une série à voir absolument dans sa vie ? Interstellar

As-tu eu des propositions artistiques que tu as refusé ? Dans le théâtre notamment !

Quels sont les pièges à éviter en tant que jeune chanteur aujourd’hui ? Se dire d’être déjà arriver.

Tu dirais que tu as eu de la chance ? Oui, beaucoup. Toute ma vie pour être là !

Tu rencontres des Martiens, comment te décris-tu en 3 mots ? Je ne suis pas comme les autres.

L’artiste français avec qui tu aimerais travailler ? C’était un rêve de travailler avec Johnny Hallyday.

Ton plat français préféré ? (Rires) J’aime tellement un fromage, je peux le dire ? Ça s’appelle le Boursin !

As-tu un TOC ? Manger des glaçons avant d’aller me coucher ! (Rires)

Ton héros d’enfance ? Batman !