[dropcap]L[/dropcap]es portes de « The Voice » lui ont souri. Depuis, MB14 écume la France entière pour faire découvrir son art, le beatbox. Pour aficia, il nous parle de son groupe Berywam, de lui et de ses projets…
Aperçu lors de la cinquième saison de « The Voice » avec une reprise du titre « Gangsta’s Paradise » de Coolio (visionnée sept millions de fois sur YouTube), MB14 a séduit le jury en proposant une réelle proposition artistique. Il mêle parfaitement le chant et le rap au beatbox, un art à part entière qu’il maîtrise depuis près de dix ans. Un savant mélange qui a fait son effet puisque ce jeune homme de 23 ans s’est hissé jusqu’en finale, au sein de l’équipe de Mika.
Depuis, cet acharné du travail a posé sa voix et ses bruitages sur le projet de Natasha St-Pier, L’alphabet des animaux, dans les bacs le 6 octobre, ou encore ou bien la compil’ hommage à Henri Salvador qui sortira le 13 octobre. À cette occasion, il a repris « Le lion est mort ce soir ». Puis, il a retrouvé son groupe Berywam avec lequel il cartonne sur la toile et en tournée. C’est d’ailleurs dans ce cadre-la que nous l’avons rencontré. Il nous dit tout sur son parcours, son groupe et ses envies pour 2018, comme la confection de son premier album…
Le beatbox est un art peu populaire en France. Proposer quelque chose de méconnu chez nous, c’était un challenge à relever pour toi ?
Je ne dirais pas que le beatbox est méconnu. Il n’a pas la popularité qu’il mérite, tout simplement. Il faut savoir que la France est la plus grande nation dans le beatbox. Quand on regarde la communauté danse ou DJ en France, il y a tellement de champions du monde dans les disciplines du hip-hop, que ce soit dans le DJing, le breakdance ou le beatbox. Par exemple, le champion du monde de beatbox 2015 est français. Avec tous les beatboxers mondiaux qu’il y a eu en France (Alem, UnderKontrol, Saïan Supa Crew…), ça mériterait un peu plus de visibilité. Je suis content qu’à mon échelle, je puisse faire connaître le beatbox. C’est comme un défi, personnel et professionnel car le beatbox m’a beaucoup aidé psychologiquement et même spirituellement à être meilleur, à atteindre des objectifs.
J’ai besoin d’être en solo et en groupe pour m’équilibrer
Parallèlement à ta carrière solo, on te retrouve également dans le groupe Berywam. Comment arrives-tu à concilier les deux et quelle direction souhaites-tu prendre à l’avenir ?
C’est marrant que tu me demandes ça, car aujourd’hui j’ai deux concerts qui s’enchaînent, l’un avec mon groupe et l’autre en solo. C’est beaucoup de compromis, c’est difficile parce que c’est un planning très intense. On a beaucoup de dates avec Berywam, on essaye de faire pas mal de vidéos, on a un show qu’on doit répéter, et de mon côté, je fais mes vidéos, j’avance sur mon projet solo car j’ai un album à finir et à sortir. J’ai envie de m’épanouir en solo. Ça demande de l’organisation, du travail. J’ai envie de laisser une place importante pour ma musique et pouvoir m’exprimer comme je le veux et avoir une autre démarche avec mon groupe. Il faut savoir gérer son temps, et c’est sans doute ça le plus compliqué en fait. Car avec mon projet solo, ça ne concerne que moi, je reprends les chansons que j’ai envie d’interpréter, alors qu’avec le groupe, c’est différent. Je prends beaucoup de plaisir avec le groupe car on s’amuse. Moi tout seul, j’ai un côté beaucoup plus sombre. Ce sont deux approches différentes et j’ai besoin des deux pour m’équilibrer.
Découvrez la reprise de « Shape Of You » d’Ed Sheeran par Berywam :
Nous pourrions rapidement comparer Berywam au groupe Pentatonix qui connaît un succès sans faille outre-Atlantique. Cette comparaison est-elle justifiée ou au contraire estimes-tu que vous évoluez dans un autre univers artistique ?
Personnellement, j’aime beaucoup les harmonies, j’apprécie les groupes comme Pentatonix. Il a ouvert l’a cappella au monde entier, il fait des millions de vues. C’est incroyable ! Nous comparer à un groupe comme celui-la, c’est énorme. C’est un beau compliment ! Dans la forme, on leur ressemble beaucoup. Mais dans le fond, ce qui nous différencie d’eux, c’est que Pentatonix, c’est un beatboxer, une basse et trois chanteurs, et il ont une femme ! (Rire) Nous sommes quatre garçons et tous beatboxers ! Le fait d’être quatre beatboxers, on peut facilement se relayer. Il y a comme un turn-over. Et puis on varie ! On n’est pas toujours sur la même tessiture, les mêmes placements, la même rythmique. Alors que Pentatonix, quand tu regardes bien, les chanteurs ont souvent à peu près les mêmes placements au niveau de leur voix et de leurs notes. On a démarré comme eux, avec des vidéos, avec des reprises pop, sans qu’on s’en rende compte finalement, mais on va se détacher au bout d’un moment des reprises pop, pour aller vers de l’électro, du rap, du hip-hop. On veut retourner vers quelque chose de plus instrumental.
Tu as récemment dévoilé un premier EP très réussi avec ton groupe Berywam où vous reprenez de grands classiques tels que « Crazy » de Gnarls Barkley ou « Shape Of You » d’Ed Sheeran. À quand un premier projet solo de MB 14 ?
Alors justement, cet automne/hiver, je vais me consacrer à l’enregistrement de mon album car j’ai pas mal de maquettes déjà écrites. J’ai vraiment envie de faire un bon album, qui me ressemble et qui satisfera le public, car cela fait bientôt un an et demi que je suis sorti de « The Voice » et il y a des gens qui attendent que je sorte quelque chose. Il faut que je m’y consacre. J’avais besoin de ce temps pour apprendre des choses sur ma musique, sur la scène, sur ce qui plaît aux gens et à moi aussi. Il m’a fallu du temps pour digérer tout ça et ne pas me faire aspirer par le tourbillon « The Voice ». J’espère que l’album que j’idéalise sortira à la fin de l’année, voire début de l’année prochaine. J’ai un côté très insatisfait, je me lasse vite des choses. Cet album, ce sera 95 % de la composition ainsi qu’une ou deux reprises que j’ai faite dans « The Voice » que je mettrai sur cet album, peut-être. Pour moi, au-delà que ce soit un album, ce sera une carte de visite car je n’ai pas envie de faire que de la musique dans ma vie. J’ai envie de faire du cinéma, du doublage de voix-off, du théâtre…
Découvrez la reprise de « Le lion est mort ce soir » par MB 14 :