Lénine Renaud offre un polaroïd de notre société avec ‘La gueule de l’emploi’

Retour dans les bacs pour Lénine Renaud avec La gueule de l’emploi. Alors, faut-il écouter ce troisième opus ? Réponse avec aficia.

On pose d’abord les bases. Lénine Renaud c’est un clin d’œil à la dame d’Armentières, Line Renaud. Un clin d’œil de gauche… Ensuite c’est l’alliance de Franck Vandecasteele et Cyril Delmote aux côtés de Sonia Rekis à l’accordéon, Gauthier Dubuis à la basse, JB Jimenez à la guitare rythmique et Guillaume Montbobier à la guitare.

Après, il faut savoir que Lénine Renaud ne se range dans aucune case… La preuve est déjà établie avec Mets tes faux-cils, deviens et 6, rue brûle maison, les deux précèdent opus.

World-music de quartier…

Alors ça donne quoi Lénine Renaud trois ans après 6, rue brûle maison ? Et bien ça donne La gueule de l’emploi, un troisième opus produit par Dominique Ledudal et que le groupe défini comme étant un concentré de ‘world-music de quartier’. Et pour cause…

Ici les genres et les styles se rencontrent, s’entrechoquent et surtout reste dans un habillage le plus simple. Pas de prétention, pas de lyrisme, pas de mis en écueil. C’est simple, basique et direct. Pour être plus brut : on adhère ou on passe son chemin.

Portrait d’en bas…

La gueule de l’emploi nous embarque dans l’énergie musicale de Lénine Renaud, chose que nous ne pouvons point lui retirer. Il y dresse, piste après piste, le portrait d’une société moderne, de gens simples, ceux qui, au final, dessine notre France.

On parle de religion dans « Mon petit doigt m’a dit » et de masturbation… On parle des silences, de la femme qui n’a pas la possibilité de mettre son mot dans la conversation avec « Ma copine narcoleptique » avant de déraper sur la libido qui se fait la belle…

« Louloute », « Marre », « Mon papa »… On passe de la valse au folk, du tango au swing… Un véritable melting pot musical qui fait que Lénine Renaud nous embarque dans un vaste monde malgré le microcosme des portraits présentés.

Découvrez La gueule de l’emploi, le nouvel album de Lénine Renaud :

Lénine Renaud - La Gueule de l'Emploi

Attention, La gueule de l’emploi ne sera pas l’album à mettre entre toutes les mains. Pourquoi ? Car Lénine Renaud est à mille lieues de ce que propose le monde ‘hype’ de la musique. Mais ce n’est pas ici un défaut, loin de là. Il offre une autre poésie, une immédiateté dans l’énergie, l’intention, les mots.

C’est un album riche dans l’ensemble, varié dans les genres. Surprenant à la première écoute, voir même un peu repoussant. Une deuxième écoute laisse entrevoir cette poésie de quartier et cette musicalité taillé, au final, pour la scène. L’avantage avec Lénine Renaud c’est que l’on aime ou que l’on passe son chemin.

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