Efflam - DR

Efflam en interview : “Deux ans ont été nécessaires pour me permettre de trouver mon identité musicale”

Exclusivité aficia

À l’occasion de la sortie de son premier album Forteresse, nous avons pu nous entretenir avec Efflam afin d’en savoir un peu plus sur son univers. C’est à découvrir sans plus tarder sur aficia… 

Après avoir dévoilé quelques titres comme “Pas de Thème”, “2083” ou encore “Forteresse”, Efflam nous propose cette fois-ci son premier album paru ce 23 avril 2021.

Un processus de création étendu sur trois ans pour livrer finalement 14 compositions aux productions pop-éléctro qui nous plongent au cœur du royaume d’un artiste sincère, mélancolique et rêveur. 

Pour mettre à l’honneur cet album, aficia est partie à la rencontre de Efflam pour en apprendre plus sur l’album Forteresse, l’univers musical et la suite que nous réserve l’artiste ! 

Efflam : l’interview

Pour les personnes qui ne te connaîtraient pas, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis un artiste qui fait de la chanson en français. Je mets le texte au centre de mon projet. J’essaye de m’inspirer de plusieurs genres musicaux.  

Comment décrirais-tu ta musique ? 

Dans ma formule ce sont les textes qui sont importants. Le fond peut avoir des influences années 80, un peu électro, parfois urbain dans les sonorités. C’est un univers que je dirai mélancolique, rêveur et un peu romantique dans la vision des choses. 

Comment es-tu arrivé dans la musique ? 

Je fais de la musique depuis petit. Dans ma famille tout le monde en fait. Sauf que j’avais une approche très académique… J’ai découvert la musique à travers des partitions et l’interprétation. Je n’ai jamais pensé à l’époque pouvoir composer, produire un morceau. Et c’est ce que j’ai découvert, il y a 4, 5 ans avec la musique assistée sur ordinateur. Avant j’écrivais surtout. C’est par là que j’ai commencé.  

Tu viens sortir ton album Forteresse ce vendredi après trois ans de travail. Pourquoi avoir pris ce temps ? 

Quand j’ai commencé l’album, je ne me suis pas trouvé. Il y a plusieurs options qui se sont présentées et je n’arrivais pas à choisir. Dans le travail de l’album, chaque morceau a eu une version différente. La version qui est disponible sur l’album correspond à l’évolution des morceaux durant trois ans. On a beaucoup ajouté de choses, on les a enrichis au niveau de l’arrangement. Trois ans ont été nécessaires pour me permettre de trouver mon identité musicale. Il y a aussi le fait que c’est mon premier album. Je voulais quelque chose qui me correspondait vraiment, dans l’instrumental, la voix. On a apporté de l’importance au détail. 

Il ressemble à ce que tu imaginais ?

Il est mieux que ce que j’imaginais. À la fin, je me suis rendu compte que ce temps en studio, à faire des recherches, était bénéfique.  

Tu as réalisé ton album avec Alexandre Zuliani. Comment ce choix de collaboration est arrivé ? 

Je l’ai rencontré à un concert, grâce à mon éditeur. J’aimais beaucoup ses influences. Mes maquettes étaient très minimalistes et il y a apporté quelque chose de plus large. Ça a matché immédiatement. Puis on a fait tout l’album sur cette base-là, de goûts partagés. C’est devenu un ami aujourd’hui. 

Il y a le titre “Forteresse” qui porte le nom de l’album. Tu dis dedans “J’ai fait mon enfance dans les cartons”. Peux-tu nous parler de cette période ? 

C’est toute la partie de mon enfance. À cause et grâce au travail de mon père, on a dû déménager une dizaine de fois. Tu es toujours obligé de t’adapter, tu ne te fais pas d’amis non plus sur le long terme. Tu t’habitues à ne pas t’attacher aux endroits et même aux personnes. Ça te met dans une disposition bizarre. “Forteresse” parle du déracinement que l’on peut avoir. Mais on peut l’interpréter de manière plus large… Chacun arrive à avoir sa propre interprétation. 

En tires-tu quelque chose de bénéfique ? 

On s’enrichit, ce n’est pas que triste. Je suis né dans le sud de la France, j’ai l’impression d’avoir beaucoup voyagé en France, d’avoir vu des choses très différentes et d’avoir une histoire qui a plusieurs décors. C’est hyper bénéfique. 

Qu’est ce qui t’a inspiré le titre « Pas de Thème » ? Pourquoi avoir voulu parler de ce sujet ? 

C’est un peu le titre second degré. Dans l’album, je suis toujours dans le premier degré pour avoir une cohérence dans les textes. Celui-là, il y a cet exercice de style. Ce n’est pas du tout une critique des musiques sans textes mais je trouvais ça marrant de faire un morceau avec une mise en abyme ou la forme se suffit en elle-même. Au final, on ne sait même plus si on écoute le titre ou si on écoute quelqu’un qui critique un morceau qui n’a pas de thème. Il y a deux versions dans l’album : une très club et une sur une production plus été, plus urbain, presque afro-trap. Ça ajoute plus de légèreté. C’est pour moi le texte le plus écrit et le moins profond dans l’album. 

Parmi les 14 titres, lequel a été le plus compliqué à écrire ?

Le morceau “Voyance” n’a pas été facile à écrire. C’est une histoire personnelle. J’ai l’impression d’être particulièrement authentique dans ce morceau. Il y a une sensation de risque assez forte d’écrire sur ce sujet. Et il y a “Forteresse”, parce qu’il y a un gros passif, en termes de souvenirs, d’émotions.  Ce sont les deux titres les plus chargés pour moi. 

Tu as sorti un projet en 2016, Dernier Cri. Qu’as-tu compris de plus depuis ce premier projet ? 

J’ai compris qu’il fallait parfois être radical dans la musique, comme dans toute chose. J’ai compris à me confronter à autre chose que moi-même, à un autre style, une autre expérience de la musique. Par exemple, ma rencontre avec Alexandre Zuliani m’a fait grandir. Ça amène une richesse, un débat qui est bénéfique. J’avais une vision assez fermée, assez étroite au départ, et je sais maintenant ce que je veux faire pour la suite. Ça a affiné mes choix et m’a donné beaucoup de confiance. 

Pour finir… aficia est précurseur de talent. Tu aurais un talent toi à nous faire découvrir ?

Kalika !

Découvrez Forteresses de Efflam :