Nili Hadida - DR

Nili Hadida en interview ‘Sans Filtre’ : “La musique a souvent un pouvoir cathartique”

Près de cinq années après ses débuts en solo, Nili Hadida dévoile un EP intitulé Love Life Death Despair. Elle se confie à aficia sur son retour !

Si on ne présente plus Nili Hadida, célèbre moitié du tandem Lili Wood And The Prick dont le tube “Prayer in C” résonne encore dans nos esprits, l’artiste avait pris la décision de débuter une carrière solo en 2018. Et à travers un premier opus éponyme percutant, elle explorait de nouvelles couleurs musicales soul plus sombres. Prolifique et passionnée, Nili Hadida enchaîne les projets et lève désormais le voile sur Love Life Death Despair, un nouvel EP résolument rock composé de six pistes. Avec un soupçon de cynisme, la chanteuse évoque notre société contemporaine, le rapport à la vie et à la mort ou encore le fait d’être amoureuse.

Pour aficia, Nili Hadida se livre sur la genèse de ce projet, le premier extrait intitulé “2022”, le bilan de son premier opus ou encore la préparation de nouvelles chansons…

Écoutez Love Life Death Despair, le nouvel EP de Nili Hadida :

Nili Hadida, l’interview !

Tu es de retour avec un nouvel EP, dans quel état d’esprit es-tu ?

Mon état d’esprit est vraiment très bon, je suis très détendue parce que je suis vraiment contente du résultat. Je suis d’autant plus ravie que je vais pouvoir jouer ces nouvelles chansons en live, chose que je n’ai malheureusement pas pu faire pour mon premier album solo. Je vis ma meilleure vie en fait !

Tu es une artiste très prolifique entre le projet Lili Wood And The Prick et ton parcours mené parallèlement en solo. Quelles sont tes inspirations quand tu travailles ?

La musique a souvent un pouvoir cathartique, c’est-à-dire que quand je vis des choses qui ne sont pas très agréables, j’essaye de me débarrasser de cette douleur que cela peut causer dans la musique. Après, je raconte aussi notre société, comme tous les artistes je pense. Et il y a beaucoup de choses à dire.

Est-ce que cette expérience avec Lili Wood And The Prick nourrit ta carrière solo et réciproquement ?

Je ne sais pas dans la mesure où je suis habituée à travailler en groupe puisque je suis toujours portée par des musiciens sur scène donc il y a toujours une idée de collectif. Mais forcément, comme je supervise tout toute seule en solo, dès que j’ai une idée saugrenue je la mène à bien. Disons que l’autoproduction représente une certaine idée de la liberté et que ça me permet d’explorer de nouvelles choses.

En 2018, tu dévoilais ton premier album éponyme. Quel est le bilan après la parution de ce disque et quelle direction artistique as-tu souhaité insuffler pour Nili Hadida pour ce nouveau projet ?

Le bilan effectué me permet de dire qu’il faut être bien dans sa tête quand on sort un disque. Aujourd’hui, je n’ai pas de regret mais je pense que j’aurais pu mieux le défendre si j’avais été dans un moment de ma vie où j’allais mieux. La vérité est que je n’allais pas bien du tout.

Nili Hadida : “j’ai largement de quoi sortir un album”

Du coup, c’est beaucoup plus facile quand on est dans un état d’esprit serein, dans une bonne énergie. Cela permet de mettre toutes les chances de son côté, de dégager quelque chose de plus intéressant pour le public. Sur le premier album, j’avais envie de soul, alors que pour cet EP j’explore une autre facette de ma culture musicale qu’est le rock. Ça m’éclate !

Je suis convaincue que c’est important de proposer des chansons tristes, il en faut, mais on a aussi le droit de s’amuser de temps en temps !

Nili Hadida

Pourquoi avoir choisi de revenir sous ce format d’EP et finalement pas avec un album ?

En fait, j’ai largement de quoi sortir un album, il y a beaucoup d’autres chansons qui sont prêtes mais je n’ai justement pas envie de refaire ce que j’ai fait avec le premier album. Je veux prendre davantage de temps pour découvrir ce que ça fait de sortir des morceaux et des disques en tant que productrice. Désormais, je souhaite pouvoir m’impliquer sereinement dans tout le processus, de la création à la promotion des chansons. Je pense d’ailleurs que de sortir un EP en amont, c’est pas mal.

C’est un EP que je trouve très organique, tu le décris effectivement rock avec une atmosphère rétro. Est-ce que c’était important pour toi de revenir avec des compositions plus lumineuses ?

Oui ! C’est sûr qu’un moment donné je me suis dit que les ballades dépressives étaient très belles et inspirantes, j’en ai écrit énormément, mais est-ce que je ne peux pas faire quelque chose d’un petit peu plus ludique et bruyant ? Et ça m’a vraiment fait un bien monstre de prendre cette direction. Je suis convaincue que c’est important de proposer des chansons tristes, il en faut, mais on a aussi le droit de s’amuser de temps en temps !

Le premier single de ce projet est justement dansant mais avec un texte plus sombre et un regard cynique sur notre monde. Est-ce que la crise sanitaire a influencé ta manière d’écrire ?

Non, pas du tout parce que je n’ai rien écrit pendant cette période. J’étais complètement bloquée et angoissée. J’aurais été incapable de produire quoi que ce soit.

Visionnez le clip de “2022” :

Mais est-ce que ce premier single est un exutoire ?

En fait, j’étais avec un pote qui s’appelle Sébastien Delage, qui a sorti son album le 9 février, et avec qui j’ai écrit la quasi-totalité des chansons de l’EP. Quand on travaillait sur les chansons, il m’a proposé une grille d’accords hyper joyeuse. La grille de “2022” est vraiment désuète. Et à ce moment là, je lui ai dit que je ne voulais pas écrire là-dessus… Il a insisté et j’ai commencé à chanter quelque chose. Je n’y croyais pas du tout mais il m’a vraiment encouragée à poursuivre. On a enregistré les batteries mais jusqu’au dernier moment, je trouvais que le morceau était trop facile et pas terrible. En fin de compte, j’ai sorti ce titre en premier single parce que je me suis fait à ce qu’il était et que c’était justement ce côté désuet et assumé qui était intéressant dans ce morceau.

Peux-tu également revenir sur la genèse du morceau “I’m Slick, I’m Not Sticky chanté en duo avec Melissa Laveaux ?

C’est une fille dont j’adore la voix depuis des années. C’est une bonne copine de Sébastien Delage et il a eu l’occasion de produire certains titres de son album. Je lui avais confié que j’avais très envie de chanter avec Melissa. Sur ses conseils, j’ai contacté Melissa et elle accepté. Elle m’a envoyée un mémo vocal d’un air joué à la guitare et d’un texte assez ésotérique. J’ai essayé de mettre ça en forme, de reprendre le texte. Finalement, à six mains, on a réussi à faire ce morceau mais je trouve que Melissa a apporté quelque chose de ludique dans l’EP. Je trouve qu’elle va vraiment plus loin que moi dans l’écriture, le morceau est assez complexe ! Je ne pense pas que j’aurais été capable de réaliser une telle chanson seule.

Écoutez la session live du titre “I’m Slick, I’m Not Sticky” :

Quelle serait pour toi la collaboration rêvée ?

Mon rêve serait de travailler avec Beck. C’est mon rêve ultime ! D’ailleurs, j’ai une chanson déjà enregistrée qui sera dévoilée sur la suite et qui s’appelle “I Wanna Work With Beck”.

Dans ton EP, quelle est la chanson qui te rend la plus fière et que tu souhaiterais que le public découvre absolument ?

Je pense que celle que j’aime le plus est “I Killed a Bird Today”. Je suis sûr que si ce n’était pas ma chanson, je pourrais l’écouter en boucle. J’apprécie autant le texte que la mélodie.

C’est un projet taillé pour la scène, est-ce que tu vas partir en tournée ?

Je suis actuellement en tournée avec Izïa et je vais jouer à la Boule Noire le 14 juin ! On va aussi faire quelques festivals puis il me tarde déjà de bosser sur la suite.

Chez aficia, on a à cœur de mettre en lumière de nouveaux talents alors est-ce que tu as une recommandation à nous faire ?

En ce moment, j’écoute beaucoup un groupe de Los Angeles qui s’appelle Automatic. Ce sont trois filles, elles sont géniales et elles méritent vraiment d’être écoutées. Je pense qu’elles vont rapidement être connues.