Ben L'Oncle Soul (c) Mathieu BAUMER
Ben L'Oncle Soul (c) Mathieu BAUMER

Ben (L’Oncle Soul) en interview sans filtre : “Je n’ai pas compris le fait d’être boycotté”

Une superbe année pour Ben vient de s’écouler après la sortie de son album de reprises reggae baptisé Red Mango. De retour avec “Levitate” son nouveau single et un album à venir début 2023, Ben s’est confié sans filtre pour aficia. Un entretien en deux parties avec, une première partie ici présente, consacrée à son enfance, son parcours, ses victoires et ses déceptions. La deuxième partie sera à retrouver en février prochain sur aficia

Découvert en 2010 avec son immense tube « Soulman« , muni de son chapeau et vêtu de son nœud papillon, Ben L’Oncle Soul a bien évolué depuis, fort de son expérience. Plus de dix ans après ses premiers succès et une tournée mémorable dont il se souvient encore, le désormais appelé « Ben » dresse le portrait d’une carrière aussi vertigineuse que talentueuse. Le tout porté par une fidélité sans nom pour la musique, la vraie.

Interview enregistrée le 12 novembre 2022

Ben est ‘sans filtre’ ! 

Bonjour Ben ! Pourquoi Ben et plus Ben L’Oncle Soul d’ailleurs ? Il y avait une volonté particulière de se détacher de cette étiquette ?

Dans un échange humain comme nous pouvons avoir là actuellement, je trouvais ça bizarre que l’on m’appelle « Ben L’Oncle Soul ». Donc j’ai dis aux gens : s’il vous plaît appelez moi « Ben » ça suffit. Sur mes réseaux, c’est Ben L’Oncle Soul il n’y a pas de soucis, mais à force d’utiliser un nom de scène à rallonge, on déshumanise l’artiste et ce n’est pas le but.

« L’Oncle Soul », ça me permet seulement d’identifier de quel Ben on parle, parce-que j’imagine que des Ben il doit y en avoir un milliard. Mais je préfère aussi simplifier les échanges.

Depuis ce changement de pseudo, tu as dévoilé un album aux influences R&B, puis aux influences reggae. Ce changement n’était-ce pas aussi une manière de se détacher d’une étiquette « Soul » parfois trop contraignante musicalement ?

Le dernier opus, qui est un hommage au reggae, avait effectivement été amorcé par l’album Addicted to you, qui était un hommage plus au R&B. Donc, en fait, je commençait déjà à prendre des libertés par rapport à la Soul, à savoir le berceau de ma musique qui m’a motivé à faire de la création, mais qui, dans le même temps, ne me définit pas uniquement. On est en 2022 ! On n’est plus dans les années 60 et 70 et je n’avais nécessairement pas envie d’être catalogué là-dedans.

Après, le mot « soul » en lui-même est un joli mot autour du spirituel, de l’humain. On dit que c’est une âme, une âme de créativité, une source de lumière et cette image là moi me plaît beaucoup. Aujourd’hui la « Soul music » moderne est beaucoup plus ouverte à d’autres styles. Et ce, comme toutes les musiques noires d’ailleurs : que ce soit le Blues, le Reggae, la Funk

Ben. – @benlonclesoul on Instagram / (c) noelalfonsi (NoX)

Nous allons désormais aborder ton parcours. Quel type d’enfant étais-tu, toi qui a grandit dans la ville de Tours ?

Un gamin tout à fait ordinaire, peut-être un peu tête en l’air, un peu dans la lune. J’étais déjà très observateur et en même temps je pouvais m’extraire de pleins de situations par le dessin, par exemple ou le basket, dont j’étais fan et notamment d’Allen Iverson à l’époque.

Jusqu’à tes 22 ans tu n’avais pas ton père à tes côtés, quel caractère cette absence a forgé en toi lorsque tu étais enfant ?

J’ai aucun problème à parler de cela aujourd’hui puisque cette histoire est une « Happy End », même si je donne la fin avant de raconter le début. Mais je l’ai retrouvé et aujourd’hui nous avons une super relation donc tout va très bien. En revanche, c’est vrai que ça m’a forgé, notamment dans mon métissage dans un premier temps.

Mon père est noir d’origine martiniquaise et ma mère est blanche d’origine française métropolitaine, et le fait de ne pas pouvoir mettre de visage sur mon père c’était un truc qui m’a construit, qui ne m’a pas définit en soit mais qui m’a sans aucun doute ouvert à une certaine curiosité vers les autres. Par l’analyse des coutumes et des cultures de certaines communautés noires du fait que moi j’ai grandit dans une famille de blancs, j’étais le « métisse de la bande » (Rires).

J’ai du grandir en me mettant des repères paternels différents. Des sportifs de haut niveau, des acteurs super connus… Entre Denzel Washington, Michael Jordan… je me suis construit l’image de la masculinité, un repère paternel forcément noir, du fait que je sois métisse.

Puis mon grand-père maternel m’a élevé, donc j’avais aussi ce regard vers un homme qui s’occupait de moi comme un père, il n’y avait pas de problèmes de ce côté-là.

Qui est-ce qui t’a transmis cette passion que tu as pour la musique et t’as fait baigner dans l’univers incroyable de la Soul ?

Ma mère. C’est vraiment ma mère qui m’a introduit à toute la « Black music ». Et on va dire que moi, depuis tout petit, j’ai le souvenir d’être très curieux au niveau des sons, au niveau de la musique, j’étais très attiré par cela. Ce n’était pas nécessairement elle qui me l’a inculqué mais tout ce qui pouvait avoir des haut-parleurs, des enceintes ou qui produisait une source de son ça m’intéressait grave !

Et comme je disais, ma mère était fan de la musique noire, elle possède même une collection de disques de Soul à la maison, de vinyles et aussi de cassettes, à l’époque. Et moi, lorsque j’avais école le lendemain il fallait que j’aille au lit tôt, mais dans la nuit je me levais, j’allumais la chaine HiFi, je mettais le casque et j’écoutais tous ses disques ! C’est comme ça que j’ai découvert Stevie Wonder, Aretha Franklin, Nina Simone, Ray Charles, KASSAV

Je me suis après construit mon petit univers à moi avec un peu plus de R&B avec les Boyz II Men ou encore Michael Jackson.

Comment as-tu découvert ta voix ? Tu as appris seul ?

Moi oui, c’était beaucoup seul, devant mon miroir de la salle de bain à reproduire les sons que j’écoutais. Beaucoup de Stevie, de Ray Charles dans les premiers sons produits par ma voix et avec l’envie de réussir à faire comme eux. Et en effet, c’était sans connaître les histoires de tessitures, de ténor, de baryton…etc. C’était sans savoir qu’il y a des chanteurs qui ne peuvent pas tout faire. Comme je ne savais pas tout ça, j’essayais des morceaux avec des voix super hautes, perchées, je galérais grave. C’est notamment ce qui fait que mes premiers morceaux je ne les aime pas trop.

À l’adolescence, à peine, tu parviens à te faire « ton petit trou », tandis que ton univers est assez rare en France. Peux-tu nous raconter tes premiers succès ?

A mes 16 ans j’incorpore un groupe de gospel. Payé pour se produire lors de soirées, de baptêmes, de mariages, c’est vraiment au sein de ce premier groupe que je me « professionnalise ». C’est marrant, pour la petite anecdote j’avais chanté pour le mariage de Kamnouze, un super rappeur avec qui par la suite j’ai eu la chance de collaborer.

Mais je suis effectivement d’abord passé par le gospel, j’ai ensuite rencontré des musiciens dans ma ville de Tours et ça ma permis de commencer à faire des créations, des compositions, à me construire un site internet MySpace à l’époque.

À quel moment tu es devenu bilingue au point d’avoir autant de facilités à chanter en anglais qu’en français ?

C’est à partir de mon premier album studio. Sur le premier je me fait beaucoup aidé à l’époque par Beat AssaillantAdam Turner de son vrai nom – un rappeur américain qui vit à Paris depuis une vingtaine d’années maintenant et qui m’aide à écrire en anglais pour la syntaxe, le flow. Il m’aide beaucoup et me donne pleins d’astuces, pleins de Tips.

Et sur mon deuxième album je rencontre des américains en concert sur Paris : les Monophonics, un groupe de San Francisco. On se rend compte, très vite, que l’on connecte niveau musique et je me dis qu’il faut absolument que j’enregistre avec eux. Je pars donc six mois les rejoindre à San Francisco pour travailler mon album. J’étais vraiment en immersion, je n’avais pas de potes français là-bas, je parlais tous les jours en anglais et ça m’a beaucoup aidé à développer le langage.

Je reviens sur ton parcours, un peu plus tôt, juste avant ton premier album justement, puisqu’en 2009 tu signes avec Motown France. Qui dit Motown dit Michael Jackson, Marvin Gaye, autrement dit LE label numéro de la Soul et de la musique afro-américaine. Qu’est-ce que tu ressens au moment de signer chez Motown ?

(Rires). C’est rigolo car, comme tu l’as dis, pour moi je signais avec cette espèce d’entité, avec toute une part de la musique noire qui est très importante pour moi dans la musique que je fais encore aujourd’hui. Mais ce qui est d’autant plus rigolo, c’est que c’était Diam’s à la Direction de ce label à l’époque. Et c’est comme ci j’avais un lien direct entre le passé et le présent. C’était presque la représentation d’un label urbain, moderne mais avec l’étiquette Motown.

C’était énorme ! Je me rappelle encore avoir gardé le stylo de la signature, c’était très important oui.

Très vite, le succès toque à ta porte avec des tubes comme « Seven Nation Army », « Petite soeur », « Barbie Girl » et l’incontournable « Soulman » pour ne citer qu’eux. Tu t’y attendais à ce moment-là ?

Je ne m’y attendais pas du tout, je dirais même que j’étais dans un « mindset » où tout ce qui nous arrivait était assez cool, assez excitant. On fonçait tête baissée. Nous étions en train de vivre nos meilleurs moments sans vraiment le savoir.

Nous avions aussi cette fougue des provinciaux qui débarquaient à Paris et qui veulent tout arracher. Il fallait représenter quelque part ce complexe des petites villes avec des petits talents dans la grosse ville comme Paris avec que des supers talents, propres, lisses, bien calibrés.

Nous, nous sommes arrivés avec toute notre rugosité, notre authenticité et ça changeait peut-être de ce que les gens avaient l’habitude de voir et c’est peut-être aussi pour cela que ça a marché.

On ressentait chez toi cette notion de plaisir, le plaisir de juste faire de la musique !

Quand j’étais petit, pour tout te dire, il y a des métiers qui m’intéressaient au départ comme pompier notamment mais je me suis rapidement rendu compte qu’en faisant de la musique nous ne sauvons pas des gens, c’est vraiment que du plaisir. Et si on perd ce plaisir-là, il y aura beaucoup moins d’intérêt à le faire.

Tu as obtenu ton diplôme des Beaux-Arts. Et on se demande justement en quoi ces études t’ont aidé ensuite dans ta musique, mais aussi dans ton image extrêmement millimétrée et travaillée, notamment au début de ta carrière ? N’y ’a -t-il pas un lien fort entre ces études et ta carrière en tant qu’artiste ?

Oui, je pense que dans l’idée d’avoir un avis sur toutes les facettes de mes projets : comment on allait présenter, comment on allait faire la pochette, comme on allait monter les clips, comment on allait montrer notre musique… Tout ce background de l’école des Beaux-Arts, mon expérience, mon amour pour les bande dessinés et pour la création de personnages étaient déjà dans mon univers.

Evidemment ça a transpiré dans ma manière de montrer dans mes shows et aussi dans les objets ou les projets que je pouvais sortir.

Treize années séparent Soul Wash, ton premier EP à Is It You, ton prochain album sur lequel nous reviendrons dans la seconde partie, quel regard portes-tu sur toutes ces années ?

J’ai pu déjà échanger avec beaucoup d’artistes sur leur démarche, leur manière de faire et je me rend compte que l’on s’auto-censure sur pleins de choses et cela nous empêche d’être nous mêmes, cela nous enlève beaucoup de spontanéité. Moi j’aime la création et j’aime surtout sortir des albums assez souvent, j’en suis déjà à six (presque sept avec un album « Live ») et je trouve ça cool de se présenter en concert aujourd’hui et me dire que j’ai déjà 6 albums ! Et ça fait tellement de morceaux dans lesquels piocher pour construire deux heures de show et ça, c’est génial en fait !

Ce serait quoi le secret pour toi de cette longévité ?

Hm… J’ai toujours été assez honnête, j’ai fais très peu de sélection. Il y a des morceaux qui ne sortent pas car nous les trouvons pas au niveau, où qui cassent la « vibe », ces morceaux dont la composition est correcte mais le jour où il faut passer à l’enregistrement la magie n’opère plus. Et dans ce cas, je préfère abandonner le morceau plutôt que de me crisper à essayer de le faire comme je voulais l’entendre. Et parfois je préfère le mettre de côté.

Mais notre recette de la longévité déjà je dirais qu’elle passe par le fait que nous sommes super complets. Je dis « on » parce qu’il y a tout une équipe de musiciens, de graphistes, de tourneurs avec moi. Mais je ne fais pas que du studio ni que des albums. Je fais aussi pas mal de collaborations, j’en ai fais avec des artistes de divers horizons : de Oxmo Puccino à Debademba. C’est vraiment très ouvert. Mais derrière j’ai toujours pris du plaisir à faire de la scène. C’est ça qui m’a fait manger, c’est ça qui fait que je n’ai jamais coupé le cordon, le lien que j’avais entre la création et la musique. Si je ne suis pas en studio je suis en concert ou en tournée, si je n’y suis pas, je suis au studio. Donc j’ai toujours ma musique autour de moi.

Tu parlais des collaborations, peux-tu nous parler de celle avec Grégory Porter sur « Grandma’s Hands » en 2013 ?

On a eu l’occasion de se croiser pleins de fois Grégory et moi.

La première fois c’était à l’Olympia, il me semble. Après la signature chez Motown je suis passé chez Blue Note Records (label mythique du jazz fondé en 1939 à New York, ndlr) et Grégory Porter avait été signé sur le label français à l’époque de son premier album. Moi j’étais évidemment en « fan absolu » lorsque je l’ai découvert. J’adorais ce truc du « vieux Harlem » on aurait dit qu’il était toujours bloqué dans les années 70. Et au label ils m’ont fait rencontré ce gars-là. Il m’avait invité sur son live à l’Olympia au départ et on avait bien kiffé. Sur l’album qu’il a fait ensuite, il m’a proposé de venir faire une version Deluxe avec des invités. Je suis donc parti à New York et j’ai enregistré quatre morceaux avec lui, il me semble.

Et ensuite, j’ai fais une émission de télévision où je l’ai invité à mon tour.

Pour en revenir à ta carrière, as-tu déjà été déçu des succès plus mitigés de certains morceaux, de certains projets ?

Franchement, sur mon deuxième album, j’étais super déçu de l’accueil que les médias ont réservé à ce projet. À l’époque j’avais un gros label. Aujourd’hui, je comprends mieux comment ça fonctionne avec un attaché de presse etc… Avant, je dois dire que je ne savais même pas qui était la personne en charge de gérer ma communication. Mais ce que je sais c’est que j’étais super déçu de l’accueil de mon deuxième album pour deux raisons.

Je suis parti à la recherche du « son authentique » que je voulais absolument avoir à cette époque. A savoir une équipe de musiciens américains avec qui je voulais enregistrer comme ça se faisait à l’époque des années 60. Et je me suis dit « si j’arrive avec un truc comme ça, je reviens avec des sonorités jamais entendues en France ». J’étais sûr que ça allait buzzer en réalité !

“Faire sonner comme ça sonnait à l’époque”

Je pars à San Francisco, je reste six mois comme je t’ai dit tout à l’heure et je reviens avec une Victoire de la Révélation scène dans la poche après ma tournée de 300 concerts et on parle de « Soulman » comme d’un morceau entré en radio et qui n’en sortira jamais. Donc moi je me dis que j’arrive avec mon deuxième album « évidemment qu’on va me recevoir partout ! ».

Et là je vois que ça n’intéresse personne. Les radios me disent que les titres saturent, que les enregistrements ne sont pas d’une très bonne qualité… Sauf que c’était justement le concept de cet album : faire sonner comme ça sonnait à l’époque. Alors oui, c’est vrai que ce n’était pas numérique ou propre comme on pouvait s’y attendre à ce moment-là. Mais de là à être boycotté…, je n’ai vraiment pas compris.

J’étais vraiment surpris et déçu surtout de ne pas être reçu dans les émissions TV, radio… que j’avais réussi à faire sur le premier album. C’est dommage qu’il n’y ait pas eu de suivi, cela m’a vraiment embêté.

Comment se relever après une telle déception ?

J’ai eu de la chance parce que les programmateurs de concerts et de festivals ont joué le jeu. Eux, ce qu’ils avaient vu sur ma tournée de 300 dates ils avaient beaucoup aimé. Ils m’ont dit « mais mec, chaque fois que tu montes sur scène il y a un bordel monstre ». Ils n’avaient pas besoin d’un succès en TV ou en radio pour continuer de me programmer. Sur des gros festivals, des grosses salles… Et c’est grâce à eux que j’ai pu continuer mon métier !

J’ai également appris une deuxième facette de mon métier. À savoir, les différentes sources de revenus pour pouvoir subvenir à ses besoins grâce à la musique. Il n’y avait pas seulement la radio ou la télévision, c’était aussi tout simplement se lever le matin, prendre un bus, et aller dans une ville faire un concert, rencontrer des équipes super accueillantes, des gens sympa et laisser un bon souvenir.

Et l’accomplissement dont tu es le plus fier ?

C’est pas facile comme question. Forcément je pense à tous les gens qui, pour moi, étaient des gens complètement inaccessibles et auquel j’ai pu avoir accès.

Pour le coup, ça n’a rien avoir avec la musique mais j’ai pu serrer la main de Stevie Wonder, je suis monté sur les mêmes planches aux côtés de Raphael Saadiq… Tout ces artistes que j’adulais lorsque j’étais gosse, sont aujourd’hui des gens qui me reconnaissent ou qui m’ont fait un signe de tête en me disant « ok, je vois qui tu es, je vois ce que tu fais et je respecte ce que tu fais ». Et franchement, ce simple truc là m’a fait comprendre qu’il y a de la légitimité dans ce que je faisais en musique.

La reconnaissance des pairs…

Il n’y a rien de plus beau, de plus humble. En vérité ça ne change pas vraiment ta vie mais tu le sais juste. C’est toi qui le sais. Les gens ne le savent pas, tu n’es pas forcément allé gratter la photo ou quoi, tu as juste eu envie de ne pas passer à côté du moment. Tu le vis à fond, les yeux dans les yeux et tu te dis “il vient de se passer un truc dans ma vie, je suis le seul à le savoir mais tout va bien » .(Rires).

Deuxième partie de l’entretien avec Ben à retrouver en février 2023. Ce second article évoquera son nouvel album Is It You qui sera dévoilé le 17 fevrier 2023.

En attendant, (re)découvrez « Levitate », le dernier single de Ben. sur aficia :