Louis Janeski - © Paul Doumenc
Louis Janeski - © Paul Doumenc

Louis Janeski en interview : les coulisses de son clip “Enchantée”

Depuis le 4 septembre, le projet Rien n’est parfait de Louis Janeski est disponible. Afin d’accompagner la sortie de ce deuxième EP, l’artiste a également dévoilé le clip du titre “Enchantée”. Rencontré à Toulouse, il nous dévoile les coulisses de cette réalisation dans une interview exclusive accordée à aficia.

Poésie, légèreté et messages, tels sont les mots qui peuvent décrire le dernier projet de Louis Janeski, Rien n’est parfait. Pour incarner cet EP de 7 titres, l’artiste à fait le choix de la piste 5 via le morceau « Enchantée ». Entre symboles, réalisation indépendante et souci du détail Louis Janeski nous livre tous les secrets de ces quelque 4 minutes de voyage.

Louis Janeski l’interview coulisses…

Tout d’abord, pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, peux tu présenter Louis Janeski en quelques mots ?

Bien sûr ! Alors, Louis Janeski c’est un créateur, auteur, compositeur, beatmaker et interprète toulousain, qui slalome entre sa vie d’étudiant en médecine et sa passion pour la musique.

Je ne sais pas m’attribuer de style précis. J’oscille entre la variété, le rap et quelques teintes de slam. Ma musique est plutôt chill, légère, mais je porte une attention toute particulière aux messages de mes morceaux et de mes mots, je veux provoquer des émotions. Je pense que je me décrirai comme ça.

Le 23 août dernier, sortait le clip “Enchantée“ pour accompagner la sortie de ton EP, Rien n’est parfait. Tout d’abord, pourquoi avoir choisi ce titre-là pour illustrer ce projet ?

Pour deux raisons majeures. Premièrement, malgré sa simplicité apparente, c’est l’un des morceaux qui m’a demandé le plus de travail, près d’une centaine d’heures. Je me devais d’illustrer ce temps. Ensuite, c’est un morceau à l’allure légère, un peu naïve, mais ayant le don d’être accessible. Tant dans la mélodie que dans les sujets abordés, “Enchantée” avait ce potentiel de toucher un large public, ce qui est idéal pour un lancement.

Quel est le thème de “Enchantée”, quel est sa signification, comment pourrais-tu décrire ce titre ?

Houla, question pas évidente, surtout pour répondre comme ça de manière spontanée (rires) ! Néanmoins, je décrirai ce morceau comme l’histoire d’un homme perdu. Une personne qui s’est laissé entraver par des barrières, qui perd l’occasion de vivre une histoire magnifique. “Enchantée” est une déception amoureuse. Une histoire perdue au profit d’une perfection inatteignable. C’est le sujet principal de cet EP.

À l’écoute de ‘Enchantée’, tout le monde peut se reconnaître ou reconnaître un proche, c’est une force pour ce morceau.

Louis Janeski

Est-ce que tu as eu des inspirations pour réaliser ce clip ? Comment s’est façonnée son écriture ?

C’est mon ami François Persil, lui aussi étudiant en médecine, passionné de cinéma, qui a réalisé mon clip. Je me souviens qu’il s’est énormément inspiré du travail Emmanuel Lubezki, un directeur de photo mexicain pour créer ce clip.

En ce qui concerne l’écriture, on voulait quelque chose de fidèle à cet EP. Quelque chose de simple en apparence, mais de recherché pour le public qui creuse un peu. On a choisi la nature comme thème large, aérien et poétique, nous offrant de grands-angles. La femme dans le clip, incarne quant à elle cet amour perdu, le bandeau rouge lui, incarne ces barrières qui rendent la relation impossible. Enfin, je souhaitais me représenter dans le clip pour affirmer mon image auprès de ceux qui m’écoutent, une première étape vers les lives…

Je voulais représenter ce trop-plein de perfection que souhaite atteindre cet homme, qui passe alors, a coté d’importantes occasions de sa vie.

Louis Janeski

Comment on finance un clip en indépendant, sans budget attitré ? Combien de temps a nécessité “Enchantée” ?

Comme je l’ai expliqué, j’ai eu de la chance d’avoir un ami pour la réalisation. J’ai juste payé le trajet. On s’est retrouvé autour d’une envie commune de faire de la qualité pour se plaire dans nos arts respectifs. Le duo a bien fonctionné. Même si c’est de la débrouille et du fait maison, je suis content du rendu, fidèle à Rien n’est parfait.

En ce qui concerne le temps, ça a été chronophage j’avoue, plus d’une semaine au total. On a voyagé entre les Pyrénées, l’Espagne, l’océan et Toulouse pour tourner ce petit film. Il fallait être raccord avec la météo, il fallait constamment s’adapter. Á ça tu peux rajouter les heures de montage, les teasing du projet que j’ai réalisé moi-même… Si on combine le tout avec mon perfectionnisme permanent, on a vite plus compté les heures (rires) ! Au final, j’ai pas eu trop de vacances avec cet EP, mais je ne regrette rien, j’ai eu de super échanges et moments.

Je remercie de tout coeur : Paul-Adrien Frattini, François Persil, Tamara Cazaubon, Adélaïde Poupinot et Paul Doumenc sans qui ce clip n’aurait pas été possible.

Quel est ton plan préféré, celui que tu as particulièrement aimé tourner ?

Il y en a tellement ! Ils ont tous leurs symboles et significations, c’est difficile comme choix. Mais si je devais choisir, j’évoquerai ce plan à 2:45, qui représente la mer avec un effet miroir où je suis à genoux au centre de l’image. C’est un plan qui tenait vraiment à cœur à François, alors on a rien lâché, on a fait des dizaines de prises, mes genoux ont fini en sang, mais le rendu est sublime, on en est particulièrement fiers.

Sinon, j’évoquerai à titre plus personnel, celui à 1:37, au-dessus des nuages. Le plan devait initialement se tourner plus bas, mais pour échapper à une météo désastreuse, on a grimpé plus haut et on a fini par atteindre cet endroit, presque irréel. J’en garde un souvenir très fort.

Une anecdote à raconter sur le tournage ?

Il y en a un paquet là aussi (rires) ! Mais je vais essayer de t’en trouver un sympa.

Ça me revient ! Sur les plans ou on voit une chaise en montagne 3:19, lorsque on a commencé à tourner, un homme s’est assis sur la chaise pendant qu’on préparait l’image. Il s’est installé là, comme si cette chaise avait toujours été ici, prévue à cet effet. Ça nous a fait beaucoup rire. On l’a laissé contempler les nuages plusieurs minutes puis, lorsque il est reparti, on a continué le tournage normalement. C’était sympa comme moment.

Il y a eu cette fois aussi, où il faisait super beau, mais à cause d’une erreur technique on a perdu pas mal de plans. Ça fou la haine, mais pas de regrets, sans cette erreur, le plan au-dessus des nuages n’aurait jamais vu le jour.

Quoi qu’il advienne, je vais continuer de développer mon identité visuelle, c’est une perception unique et différente de la musique. Grâce à elle, je rencontre des gens géniaux et passionnés.

Louis Janeski

Pour conclure, on sait que Louis Janeski aime bien les sons uniquement instrumentaux, est-ce que tu penses en clipper un jour ?

Ça me plairait vachement ! C’est un concept auquel j’avais réfléchi et qui reste dans un coin de ma tête. Le titre “Territory” de The Blaze, m’a énormément inspiré musicalement, et ce clip incarne parfaitement l’idée que je me fais d’une réalisation dans ce style.

MUSIQUE : découvrir Rien n’est parfait, le dernier EP de Louis Janeski…