À l’occasion de la sortie de son nouveau single « Tant de choses », Zaho lève le voile sur son prochain album qui ne devrait pas sortir avant l’an prochain.
Zaho est de retour cette année avec deux nouveaux titres, « Laissez-les kouma » (feat. MHD) et « Tant de choses », premiers extraits d’un album qui ne devrait pas voir le jour avant le début de l’année 2017. Voilà quatre ans que le dernier est sorti, mais la chanteuse a dû répondre aux exigences d’un emploi du temps très chargé entre sa participation à la comédie musicale « Le Roi Arthur » et à l’album Encore un soir de Céline Dion, actuellement numéro un des ventes. Des expériences dont elle compte bien se nourrir…
Quatre années se sont écoulées depuis la sortie de ton deuxième album Contagieuse. C’est le temps qu’il t’a fallu pour te ressourcer ?
C’est long, mais à la fois ça passe très vite aussi. Parce que j’ai travaillé sur plusieurs projets qui m’ont pris pas mal de temps. J’ai co-écrit et co-composé la comédie musicale « Le Roi Arthur » de Dove Attia, dans laquelle j’ai aussi joué le rôle de la Fée Morgane pour ceux qui ne le savent pas… (Sourire). En amont, j’avais déjà commencé à préparer l’album qui arrive. J’avais commencé à y réfléchir, à écrire des textes…
Peut-on dire alors que « Le Roi Arthur » a bousculé le calendrier ?
Je ne me pose pas ce genre de questions. Je dirais plutôt que je n’ai jamais véritablement arrêté de créer. Il y a des chansons que j’ai faites et qui se sont retrouvées sur « Le Roi Arthur », et d’autres qui seront sur mon prochain disque. Voilà tout. Je n’écris jamais un titre pour un projet en particulier. Je vois ce qui colle à chaque projet. Il y en a d’autres qui se retrouvent aussi sur le nouvel album de Céline Dion ou de Black M.
Rejoindre le casting d’une comédie musicale, c’était quelque chose de nouveau pour toi. Quel bilan tires-tu de cette expérience avec le recul ?
C’était véritablement un métier que je ne connaissais pas. Ça a été dur parfois. Avant de faire un an de théâtre, il a fallu faire beaucoup de sport de manière intensive. Il y a aussi eu une préparation mentale. En parallèle, on terminait les chansons du spectacle. J’étais donc en immersion totale ! J’ai effectivement appris à travailler en groupe, à intégrer une troupe, à rendre aussi des comptes et à entrer dans la peau d’un personnage conforme à ce que rapporte l’historien. C’était nouveau pour moi qui suis habituée à être Zaho, tout naturellement.
Y a-t-il eu des déceptions ?
Une troupe, c’est vivre des belles choses, mais c’est aussi prendre sur soi parce qu’on est très souvent dans les compromis. En ce qui me concerne, ça s’est super bien passé. J’avais envie de vivre de nouvelles expériences pour avoir des choses à raconter sur cet album. Ça m’a enrichie ! Les seules déceptions que j’aurais pu avoir, elles me concernent uniquement moi car je suis très exigeante envers moi-même.
Serais-tu prête à rejouer dans une comédie musicale ?
Je ne sais pas ! Là, j’ai soif de m’exprimer. Je ne dirais pas que je me suis effacée, mais j’ai été au service des autres ces derniers temps. J’ai absorbé pas mal de choses et à présent je m’en nourris pour avancer.
Florent Mothe jouait lui aussi dans « Le Roi Arthur ». Vous vous retrouvez sur un autre projet cette année. Tous les deux figurez aux crédits du nouvel album de Céline Dion. C’est le fruit du hasard ?
Exactement ! On savait que tous les deux allions proposer des choses. On en riait en se demandant que l’un pourrait participer à l’album de Céline Dion et l’autre non. (Sourire) Et quand on a su qu’elle prenait les deux, ça a créé une certaine dynamique autour de nous, parce qu’à ce moment-là on était en plein dans la tournée du « Roi Arthur ». Toute la troupe était très fière de nous. On n’a pas bossé ensemble du tout. Lui il a composé avec Mutine et moi de mon côté. Mais j’ai écouté ce qu’il a fait et lui a écouté mes titres. Je suis contente que ça reste en famille si je puis dire, parce que Florent Mothe est devenu un ami depuis.
Ce n’est pas anodin de collaborer avec Céline Dion, surtout lorsque l’album rencontre le succès que l’on sait. On se sent pousser des ailes ?
Très honnêtement, c’est une grande fierté. Mais ce n’est pas une fin en soi. Je n’ai jamais pensé que les différents genres musicaux ne pouvaient pas se mélanger. Pour moi, ce qui compte, c’est qu’il y ait l’émotion, qu’on arrive à toucher les gens, peu importe la forme que ça prend. Céline a su cerner ces émotions justement et a porté ces titres pour les emmener ailleurs.
Comment se sont déroulées les sessions en studio ?
On a passé beaucoup de temps ensemble. On a beaucoup échangé, rigolé… J’ai eu le temps de cerner la femme extraordinaire qu’elle a été et qu’elle est toujours aujourd’hui. Une collaboration comme celle-là, c’est génial dans la carrière d’un artiste. Mais pour moi, ça reste une chanson parmi tant d’autres, parmi toutes celles que j’ai écrites pour d’autres et celles que j’ai chantées moi-même. Pour moi, c’est un peu loin tout ça tu sais. On a travaillé sur ces morceaux-là il y a un an et demi. C’est déjà derrière moi. (Sourire)
Qu’entends-tu par « peu importe la forme que ça prend » ?
C’est-à-dire que je ne m’interdis rien. Si demain on me propose d’écrire pour Rihanna, je le ferais peut-être. Il faut oser rêver, oser essayer des choses. Aujourd’hui plus que jamais, la France compte dans l’industrie musicale. Il y a eu un moment où nous étions un peu moins regardés. Là, on voit de plus en plus de Frenchies qui cartonnent à l’étranger. L’ambition n’a jamais tué personne.
Oser, c’est ce que tu as fait avec le single « Laissez-les kouma ». Ce titre tranche dans ta discographie avec ses sonorités africaines. À qui t’adresses-tu à travers celui-là ?
Tu ne me diras pas le contraire, mais lorsque tu écoutes les paroles de « Laissez-les kouma », tu vois forcément émerger quelques têtes de ton entourage. (Sourire) Celui qui dit le contraire est un menteur. Ce titre, ce n’est pas du tout une revanche. Je trouve que ça fait du bien d’aborder ce thème, en y apportant de l’humour pour rendre les choses plus légères. J’aurais fait un truc dark sur une musique dark, on aurait pensé que j’avais été très affectée par quelqu’un. Mais là, on est dans une ambiance de fête. Je parle des personnes qui ont bavé dans mon dos quand j’ai accepté de jouer dans la comédie musicale « Le Roi Arthur » ou quand j’ai tout simplement fait des choix qu’ils ne comprenaient pas. Je leur réponds. Si ça peut aider d’autres personnes à comprendre qu’il faut ignorer ce que les autres pensent et disent…
Tu vises aussi plus généralement les commentaires des internautes ?
C’est vrai qu’on vit dans une époque, avec les réseaux sociaux notamment, où les gens se lâchent parce qu’ils sont derrière un écran. Tout le monde a beaucoup de courage devant son PC… J’ai voulu transformer tout ça en une énergie positive. Donc je remercie tous ces gens-là qui m’ont permis de nourrir une chanson. (Sourire)
Regardez le clip « Laissez-les Kouma » de Zaho et MHD :
Y aura-t-il d’autres featurings sur ton prochain album ?
On peut le penser, mais on ne peut pas en être certain.
Il va falloir patienter jusqu’au mois de février 2017 pour l’écouter dans son intégralité. Il n’est pas encore terminé ?
En fait, c’est volontaire. Parce qu’on a enchaîné très vite après « Le Roi Arthur ». On a lancé « Laissez-les kouma » un mois après. Je voulais prendre le temps de faire découvrir chaque pépite de cet album qui est très important pour moi, qu’on puisse entrer doucement dans son univers. Je ne pense pas qu’on entre dans un univers avec une seule chanson.
Avec le lancement du single « Tant de choses » ce mois-ci, on est en droit de penser que ce nouveau disque sera très éclectique. Plus encore que le précédent ?
Je n’ai pas de style particulier. Je ne m’impose aucune règle. Ce sera assez éclectique mais tout à fait cohérent, avec un fil conducteur. Tout est lié. Le morceau « Laissez-les kouma » est lié au nouveau single « Tant de choses », lui-même à une autre chanson… Etc… Il y aura un thème récurent. Mais je ne peux rien révéler de plus pour le moment, car tout est lié et répond à un plan que j’ai fixé. Je peux simplement dire que l’album parle beaucoup de l’altérité. On va dire que mes nouvelles chansons puisent leur inspiration dans le thème « Les uns versus les autres ».