Nous avons écouté « The Book Of Souls » d'Iron Maiden !

Cinq après le mitigé et plus hermétique « The Final Frontier », le groupe phare de la scène metal anglaise est de retour avec « The Book Of Souls » dont les experts de notre labo du #CrashtestAuditif se sont mis en quatre afin de le décortiquer pour vous. Le résultat : c’est maintenant sur les pages d’aficia.

Iron Maiden - The Book of SoulsQu’on se le dise tout de suite, ceux qui attendaient un retour au Maiden des origines en seront pour leurs frais. L’Iron Maiden de la grande époque n’est plus, mais cela ne veut pas dire que le groupe est fini pour autant. Le temps a fait son œuvre et nos presque sexagénaires n’ont forcément plus la fougue de leur vingt printemps, à l’instar d’autres monstres sacrés comme AC/DC, Scorpions, Motörhead, ZZ Top ou encore Alice Cooper. Alors plutôt que de vouloir constamment se plonger dans la nostalgie des heures glorieuses, réjouissons-nous de pouvoir à nouveau bénéficier de la bande à Steve Harris au travers de ce « The Book Of Souls ».

Iron Maiden ne s’est jamais contenté de se reposer sur ce qui avait déjà été fait, et n’a jamais cessé de progresser, d’évoluer, même au risque de décevoir, de surprendre et traverser le temps pour nous livrer ce nouvel opus. Comme son prédécesseur, chacun pourra y aller de son pour ou contre ou encore c’était mieux avant, mais le changement n’empêche pas le succès puisque « The Final Frontier » s’était classé numéro un dans seize pays incluant l’Angleterre, les États-Unis mais aussi la France.

« The Book Of Souls » confirme le nouveau son Iron Maiden

Dans la lignée du précédent album « The Final Frontier » qui annonçait un nouveau virage plus progressif, moins agressif, plus posé et ouvert à l’introduction de nouvelles sonorités, ce « The Book Of Souls » risque encore bien de déclencher les avis divergents pour ne pas dire contradictoires de la part des fans. S’il l’on ne peut trouver que peu de choses à redire sur le plan technique, tant la maîtrise est un art reconnu chez les membres de la formation, c’est plutôt du côté des ambiances et des orientations prises par le groupe que l’on pourrait trouver matière à discuter.

Ouvrant sur un « If Eternity Should Fail » à l’ambiance presque atmosphérique faisant la part belle à la basse du sieur Harris, on sent bien que la musicalité se fait plus posée, plus linéaire avec l’ajout d’une guitare acoustique non dénuée d’intérêt, mais prouvant déjà qu’on sera loin de la furie de précédents opus. S’ensuit un « Speed Of Light » presque plus rock que heavy mais plus dans le son estampillé Maiden.

Il nous faut donc attendre « The Great Unknow » pour retrouver les envolées vocales d’un Bruce Dickinson de la grande époque, appuyé par la batterie plus incisive de Nico McBrain et les riffs d’Adrian Smith, Janick Gers et Dave Murray qui enfin décollent. Malheureusement, l’engouement amorcé par ce titre retombe quelque peu sur un « The Red and the Black » plus poussif malgré la longueur et un « When The River Runs Deep » qui, bien que plus rythmé, ne s’avère guère plus convaincant.

Heureusement, La piste suivante: « The Book Of Souls » nous ramène à l’essence de ce qu’est Iron Maiden, la puissance vocale d’un Bruce Dickinson toujours aussi présente et l’énergie majestueuse de l’ensemble du sixtet , un vrai bon moment, confirmé par un « Death Or Glory » brillant et énergique à souhait.

Passons ensuite sur « Shadows Of The Valley », « Tears Of A Clown » et « The Man Of Sorrow » qui s’ils s’avèrent de bon morceaux, n’ont rien de transcendant et permettent surtout d’arriver au titre final « Empire Of The Clouds ». Débutant sur une intro piano-basse originale auxquels viennent s’entremêler les cordes des violons et vocales de Bruce avant d’être rejointes par celles, toutes aussi mélodique des guitares, l’ensemble se montre à l’image de l’œuvre du groupe, plus posée, plus recherchée, toute en maîtrise et s’éloigne donc de la furie dévastatrice originelle pour se tourner vers un avenir plus serein. Oui le temps fait son œuvre et Iron Maiden ne saurait y échapper, mais s’ils y a bien une chose que la bande à Eddie à bien compris, c’est qu’il faut savoir évoluer sous peine de se perdre et de disparaitre définitivement, ce que visiblement, ce mythe qu’est et demeurera Iron Maiden n’est pas du tout près à concéder, pour notre plus grand bonheur. Chacun appréciera donc ce « The Book Of Souls » selon ses propres critères et aspirations, mais quoi qu’il en soit on ne reste jamais insensible à un album de Maiden.

On vous laisse profiter de « The Book Of Souls » des mythiques Iron Maiden :