Pershanoush en interview : “J’ai envie de faire danser et d’émouvoir”

À l’occasion de la sortie de son nouvel EP et du clip “On and On”, Pershanoush s’est prêtée au jeu de l’interview. Une artiste à découvrir avec aficia.

Après un premier EP qui nous a montré tout l’étendu d’un talent qui ne mérite que d’éclore au grand jour, Pershanoush dévoilera ce 22 novembre son EP baptisé tout simplement #2. Cette jeune chanteuse écrit, compose et arrange ses titres. Elle est maître de son projet qui mélange la pop-indé, l’électro tout en flirtant avec les sonorités des années 90. Un joli concentré de bonnes ondes comme en témoigne “Release The Pressure” et “On and On” découvert en exclusivité aujourd’hui sur aficia.

C’est d’ailleurs à ce sujet que nous avons rencontré Pershanoush. On découvre une artiste tout sourire, optimiste sur son avenir et son projet qu’elle aura l’occasion de défendre corps et âmes en live prochainement. Une artiste au nom de scène farfelu que nous avons eu un malin plaisir à recevoir en interview…

Pershanoush : l’interview…

Pershanoush… voilà un nom farfelu pour un projet musical ambitieux. C’était un pari ? Raconte-moi !

(Rires) C’est exactement ça ! Non, ce n’est pas vrai… Ça veut tout dire et rien dire en même temps ! Rien dire dans le sens où, en France, effectivement, cela ne veut rien dire. Pershanoush est un nom Perse. Je pense que c’est un peu le ‘Françoise’ de l’Iran. Dans Françoise, il y a ‘Français’ là où dans Pershanoush il y a Perse. Je l’ai vraiment choisi pour sa consonance. J’ai d’ailleurs mis dans le dossier de presse que j’avais adoré le fait qu’en écrivant Pershanoush sur Google, rien de ressortait. Mais absolument rien ! D’habitude, quelque soit le terme que tu tapes, quelque chose ressort. Là, il n’y avait rien ! Je trouvais ça totalement incroyable (Sourire).

Incroyable oui, mais osé aussi. Non ?

J’ai envie de maîtriser mon projet de A à Z.

Étant donné que je suis un peu spirituel sur les bords, je trouvais ça simplement beau. Je me suis dit qu’il y avait peut-être une page à écrire. J’avais envie que ce soit la mienne. En plus, j’aime bien les mots à trois syllabes (Rires). Autre avantage, c’est que si tu tapes Pershanoush aujourd’hui, même en l’écorchant, tu ne trouveras que moi ! (Rires)

Tu es auteure, productrice, compositrice et chanteuse… ! À quel point c’est important pour toi de diriger tous les angles du projet ?

C’était pareil quand j’étais réalisatrice. Je crois que j’ai besoin de connaître tous les aspects du métier dans lequel j’ai envie d’exercer. C’est-à-dire que je ne pouvais pas composer des chansons juste en écrivant un texte sur une page et quelques notes avec mon piano. J’avais besoin de savoir comment fonctionnait la M.A.O, la Musique Assistée par Ordinateur. J’ai, en plus, je pense, ce petit goût pour la technologie qui fait que je suis ravie d’aller faire des formations de M.A.O comme il y a deux ans, pour me reconvertir. Et puis j’avoue que j’ai un faible pour la polyvalence parce qu’il me semble essentiel que de rendre hommage au métier de musiciens en sachant tous les aspects des métiers qu’il constitue.

C’est là où tu t’aperçois que les métiers de réalisateur et d’artiste se rejoignent aussi…

C’est vrai que ce sont des métiers qui sont liés car tu touches à des logiciels, notamment de montage. Donc oui cela me tenait à cœur de connaître ça, puis pour plus tard, pouvoir déléguer. Mais il me semble important de savoir de quoi tu parles quand tu parles d’arrangements, de mixage, de composition…

Pourquoi avoir lâché ton boulot pour t’orienter vers la musique alors?

La scène, c’est quelque chose que je fais avec le cœur. Je n’ai pas décidé de chanter comme ça. C’est vraiment parce que j’adore chanter depuis toujours.

Qu’as tu envie de donner à travers ta musique ?

Pour moi, c’est très important de donner de l’émotion fortes aux gens. Chacun s’appropriera la musique à sa façon et selon son histoire. En écoutant ma musique, j’aime l’idée de pouvoir être transporté, ou bien être ému, ou avoir envie de danser, ou avoir la pêche. J’ai envie de donner de l’énergie ! Après, par contre, si je vais dans le triste, je vais pouvoir t’emmener avec moi dans la darkness ! Mais en général, il y a toujours de la positivité dans les textes que j’écris. 

Tu t’apprêtes à sortir un nouvel EP de cinq morceaux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est un projet très varié ! C’était une volonté ?

J’ai eu des opportunités que j’ai saisies !

Je suis contente que tu me dises qu’il est varié car quand on est musicien, il paraît qu’on doit s’auto-ranger dans des cases pour dire qu’on appartient à un style. J’espère qu’on ressent que je n’ai pas qu’un style. Et si tu me dis que c’est varié, je suis contente. J’aime la musique électronique, j’aime quand ça danse, quand ça bouge, quand il y a des kicks et de la rythmique assez soutenue. Mais j’aime énormément la musique instrumentale aussi. J’aime les cordes, j’aime la musique de films. J’aime pouvoir composer dans le domaine que j’aime approcher. Parfois, c’est un peu difficile de se définir, j’en ai bien conscience. J’espère ne pas perdre trop le public, mais il faut s’attendre à des choses variables avec moi ! (Rires).

Je note dans la liste d’artistes que t’influencent Sofi Tukker, Alice Merton ou encore Jeanne Added. J’aurais tendance à rajouter Madonna non ?

Alors, je suis toujours très contente lorsqu’on me parle de Madonna. Mais je vais être honnête avec toi. J’ai beaucoup de respect pour cette artiste incroyable et qui me plaît énormément… mais je n’ai jamais écouté Madonna ! (Rires) Ce n’est pas du tout une de mes références musicales. J’adore ce qu’elle fait. J’ai adoré son personnage, et ses shows. Mais je n’ai jamais réellement fait tourner ses disques sur mes platines. C’est assez paradoxal mais c’est peut-être aussi lié au fait que physiquement, j’ai une voix qui se rapproche de la sienne, je crois, dans les intonations. Ça peut rappeler la voix de Madonna sur les refrains. 

Comment as-tu rencontré Jean Paul Gonnod (Phoenix, Imagine Dragons…) et Matt Colton (Coldplay, Muse…) qui ont travaillé avec toi sur ce disque ?

Jean Paul Gonnod est un mec de talent que j’ai rencontré pendant ma formation et que je n’ai plus du tout envie de lâcher ! (Rires) Il m’a mixé mon premier et mon deuxième EP du coup ! J’ai été ravie. J’espère qu’on en fera d’autres ensemble. Et c’est Jean Paul qui m’a dirigé vers Matt Colton avec qui il aime travailler à Londres. C’est souvent comme ça, on se parle mutuellement, par connaissance. Ce n’était pas plus une recherche de ma part. Ça m’est venu comme ça.

C’est une chance pour toi car ce sont des gros noms de l’industrie du disque ?

Oui, ce sont des belles opportunités. Je suis très contente d’avoir bossé avec eux. En plus, ce sont des gens hyper charmants ! (Sourire)

Quels sont tes projets pour les mois futurs ? 

Faire de la musique, plein de choses, tout le temps ! Ne plus arrêter ! Faire des concerts !  Non, plus sérieusement, comme tu l’as compris, le projet est en développement. Donc on ne parle pas de format d’album encore car il y a plusieurs idées en cours. Il y aura des nouvelles chansons, ça c’est sûr. C’est certain que j’ai envie de sortir un truc en 2020, que ça aille vite. Mais après, on ne sait pas. Des fois, tu sors juste un single, ou un EP ou un album… Ce sont des choses dont on devra un peu réfléchir par la suite. On va déjà sortir celui-là je vais te dire, et on verra comment ça se présente ! (Rires) Après côté live, on travaille dur dessus en ce moment ! On commence seulement à démarcher le projet. On a quelques dates là qui arrivent, puis en décembre puis en avril… On espère transformer le truc avec des musiciens sur scène. Pour l’instant je suis seule avec mes claviers.

Pershanoush