Marghe - Nouvelle vie - DR

Marghe, le grand rendez-vous : “’The Voice’ a été un gros chamboulement dans ma vie”

Premier single “Nouvelle vie”, premier clip et un album en préparation… nous avons eu l’occasion de rencontrer Marghe, gagnante de ‘The Voice’ 2021. C’est notre grand rendez-vous sur aficia !

La musique, elle connaît, la scène aussi. En revanche, l’enregistrement d’un album tout en étant accompagnée d’une maison de disques (Decca Records – Universal Music), c’est tout nouveau pour elle. Après s’être brillamment imposée dans la dernière édition de ‘The Voice’ (face à Mentissa notamment), Marghe, d’origine malgache & italienne, se lance en solo. Son premier single “Nouvelle vie” est une introduction à l’album qui arrive par la suite. Tout cela, elle le raconte dans cette interview très riche alors qu’elle est encore chamboulée de sa victoire dans l’émission…

Marghe : le grand rendez-vous 

Bonjour Marghe, on se rencontre directement à ton label. Peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Margherita, mais on me connaît plus sous le nom de Marghe. J’ai décidé de garder Marghe comme nom d’artiste parce que je trouvais que c’était simple. J’ai 23 ans actuellement, je suis métisse italienne malgache et j’adopte au fur et à mesure la culture française. Ça va faire 7 ans que je vis en France. J’ai quitté Madagascar à l’âge de 15 ans pour des raisons familiales et ça fait 7 ans que je vis de gros changements au quotidien. Maintenant, je suis face à vous.

À quel moment tu t’es dis que tu voulais faire de la musique ?

On me connaît parce que je suis artiste chanteuse compositrice et auteure. Je ne saurais dire à quel âge j’ai vraiment commencé, aux alentours de 13/14 ans où j’ai commencé à écrire mes textes. L’objectif de devenir chanteuse est bel et bien là depuis toute petite en revanche. C’est quelque chose que je voulais faire depuis très longtemps.

Marghe - Nouvelle vie - DR

“J’avais vraiment une petite étoile à côté de moi. Chaque épreuve était pour moi la dernière”

– Marghe

Il s’est passé beaucoup de choses pour toi depuis la fin de ‘The Voice’… Tu peux nous raconter ?

Je regardais l’émission par le biais de la télévision à Madagascar. Déjà à mes 11 ans je disais à mes parents : “Qui c’est, un jour je participerai”. Il m’a fallu cinq ans pour pouvoir enclencher le processus. Jamais je n’aurais cru aller aussi loin et remporter l’émission. Personne ne pouvait l’imaginer. Rien que le fait que le public m’ait donné l’opportunité de gagner, c’est juste une très belle porte qui s’ouvre à moi.

Beaucoup ne te voyais pas gagner en effet. Avais-tu, ou ressentais-tu le statut d’outsider ? 

Je suis le genre de personne qui prend du recul vis-à-vis de ça. Je ne voulais pas voir si j’étais la favorite ou non. Au contraire, je voulais vivre l’aventure comme une expérience et avoir de nouvelles compétences que je pourrais mettre dans mon bagage. Parce que certes ‘The Voice’ c’est un objectif, mais encore une fois, l’objectif avant tout c’est de vivre de ce que j’aime. J’étais dans un état d’esprit de “Je ne sais pas où ça va me mener”. J’avais vraiment une petite étoile à côté de moi. Chaque épreuve était pour moi la dernière. Je voulais donc profiter et apporter, ne serait-ce que quelques minutes de magie, des sentiments et de l’émotion au public. C’était ça mon attention, oublier le monde qu’il y a autour et partager avec le public.

Et comment s’est passé l’après ‘The Voice’ ?

Cela a été un gros chamboulement dans ma vie, ne serait-ce que le lendemain. J’avais dormi 40 minutes à peine de la nuit de la Victoire que j’étais sur un plateau TV. C’est… je ne sais pas comment l’expliquer. C’était comme un rêve. Je ne m’en rendais vraiment pas compte. Il m’a fallu vraiment du temps pour m’en remettre de tout ce qu’il se passe. Même la signature du label. Il y a vraiment fallu que j’arrive ici et que j’ai le directeur du label en face de moi pour me dire “Ah ouai, on est dans la cour des grands”.

Du coup, l’après The Voice, j’ai commencé avec des concerts, puisqu’avant l’émission, j’avais déjà un petit groupe qui s’appelle Mada. Je voulais profiter dans un premier temps de faire une rencontre avec le public. Je suis une fille qui suis plus live que studio, donc j’ai tourné tout l’été qui a suivi, généralement dans la région dans laquelle je suis arrivée, à savoir Poitiers. C’est à partir de septembre/octobre que le processus du projet a commencé avec le label. J’étais généralement en studio tout le temps. Ma vie ces derniers mois était en studio. 

S’il y avait un moment de ‘The Voice’  marquant à garder en mémoire ?

C’était sans doute au moment de la demi-finale, sur la prestation de “You Are So Beautiful” de Joe Cocker. Tout d’abord, parce que chaque épreuve était un challenge pour moi. Car si l’on regarde bien, chaque chanson que j’ai chanté dans les épreuves était totalement différente (Louane, Aretha Franklin, Dua Lipa…). Et là c’était juste un challenge vocal. J’ai dû travailler énormément, et ça m’a stressé un peu. Je voulais faire les choses bien, j’avais peur de ne pas réussir à atteindre la note à la fin. Lors de la prestation, j’ai été prise par l’émotion, plus que par la technique. J’ai soufflé un grand coup en mode, ça va passer ! En regardant les réseaux, j’ai cru comprendre que c’était un moment qui a marqué le public, et je suis très contente. J’ai atteint mon challenge !

Et au contraire, as-tu un regret durant l’émission ?

Je ne sais pas si un regret, ou si c’est par simple manque de temps, mais j’aurais peut-être aimé présenté mes origines, parce que je suis italienne malgache, et j’avais ce côté où je voulais emmené ce flambeau de Madagascar, ce côté avec ces sonorités un peu plus africaines et plus dans l’air du temps. ‘The Voice’ reste une émission où il faut mettre en avant la voix, et forcément, on a misé sur des chansons à grandes voix. Et même si c’est une grande partie de moi, il y en a une autre qui a peut-être été mis de côté.

C’est peut-être ce côté là que tu souhaites mettre en avant sur ce futur album ? 

 Dans mon projet, c’est vraiment mélanger ces deux-là. Je veux juste présenter ce que je suis de A à Z. Étant une personne hyper sensible, c’est souvent tout, ou rien, et là, en l’occurrence, ce sera tout ! Si je peux mettre un adjectif dessus, ce sera Hyper. 

“Jim Bauer m’a apporté un côté plus mature, plus trash. Je pense que j’en avais besoin pour assumer ma personnalité”

-Marghe

Et ça, Jim Bauer, également candidat de la même saison de ‘The Voice’, avec qui tu travailles, l’a compris ?

On l’a travaillé petit à petit. J’avais certes des experiences en live, mais en session studio, quasi inexistantes. Le fait de travailler avec quelqu’un non plus. J’ai toujours fait mes petites maquettes toute seule, de mon côté. Jim, c’est un alien. C’est juste un honneur de pouvoir collaborer avec lui. Il m’a cerné directement. Je voulais exprimer certaines choses mais je sentais aussi que j’avais une certaine peur en moi d’exprimer ces choses là. Est-ce par le manque de maturité ? Lui m’a vraiment débloqué. Il a mis son poing sur la table et m’a dit “A un moment donné, quand tu  veux exprimer quelque chose, c’est jusqu’au bout, même si ça peut surprendre, il faut que tu y ailles”. Ça m’a ouvert à beaucoup de réflexions, dans ma façon de composer. 

Comment faisais-tu avant ?

Avant, j’avoue, et même maintenant, je compose souvent à la Disney. C’est un univers qui fait partie de moi. 

Qu’est-ce que t’a apporté Jim Bauer musicalement parlant ?

Un côté plus mature, plus trash. Je pense que j’en avais besoin pour assumer ma personnalité. Sa combinaison et la mienne, apportent vraiment quelque chose de fort, quelque chose de singulier. Mon label me rassure, il est déterminé, il croit en moi, et eux-mêmes n’arrivent pas à cerner quel style je veux faire… et c’est ça que je recherche, car souvent, nous sommes catégoriser dans un style de musique en particulier. Je me suis rendue compte que j’ai pas de style. 

Découvrez “Nouvelle vie”, le premier single de Marghe :

Tu n’arriverais pas à mettre un terme sur ta musique ?

Si, peut-être que maintenant, à force de travailler ma musique, je me suis rendue compte que “métissage, world music” c’est pas mal. C’est à la fois de la pop, de l’indie, de l’électro. Ca va beaucoup  dépendre du sentiment que je veux transmettre à travers ma chanson, de mon humeur. Quand je suis triste, je vais écouter du Birdy, alors que quand je suis gai je vais écouter du AC/DC, ou du Jain lorsque je voyage. Peut être que là où j’aimerais qu’on trouve mon identité, c’est dans ma voix. je m’inspire beaucoup des chants tribaux, africains, tibétains, limite vikings, tu vois ? C’est le genre de chant que je veux mettre en avant. 

La musique, pour toi, ça représente quoi au final ?

Florent Pagny disait que j’avais l’âme d’une guerrière. C’est exactement ça. La musique est la meilleure façon de m’exprimer. C’est sur scène que j’arrive vraiment à m’exprimer. La musique, c’est vraiment un besoin pour moi, c’est thérapeuthique. Je pense qu’on a tous besoin de musique. 

Et finalement, comment définirais-tu l’album sur lequel tu travailles ?

L’album, franchement, il faut vraiment l’écouter tout en entier pour connaître vraiment qui je suis et que les gens se retrouvent dans ce que je vais présenter. Les points forts que j’aimerais qu’on retrouve dans mon album c’est l’espoir, le combat et la persévérance. C’est toute ma vie ! J’ai persévré, je n’ai jamais abandonné. Il y a eu des moments, et je l’avoue, je suis tombée bien bas. Mais tant que je regarde devant, qu’il y a une petite lumière tout en fond, même très très loin, je grimperai, peu importe les épreuves. C’est ça le message que je veux transmettre, à ma génération, à des adultes, et à la prochaine génération. 

Et d’ailleurs, où en es-tu dans la conception de ce premier album ?

On a quasiment terminé. Il y a toujours des petits détails à revoir. Pour moi, un album, je pensais qu’en un mois c’était clôturé, mais pas du tout ! Il y a tout une préparation derrière, ne serait-ce que la constitution de l’équipe, la promotion qui suit. Des fois, ça peut prendre 1 an 2 ans, ou 3 mois. Je suis partie dans un état d’esprit où je veux être satisfaite. Je veux être prête avant de pouvoir le partager aux gens. Le défi aussi, surtout quand on est gagnant de ce type de tremplin, c’est qu’on te dit que c’est le moment, que tu as tous les feux aux verts, on t’attend, il faut y aller… Mais moi j’ai dit non.

Certes, je le fais pour le public, mais je le fais pour moi avant tout. Je n’avais pas envie de foncer tout droit dans un but, juste pour faire plaisir et que ça ne me corresponde pas entièrement. Et encore une fois, je n’ai pas l’occasion tous les jours de signer en maison de disques, de pouvoir vivre de ce que j’aime. J’ai juste envie de faire les choses bien come il faut. 

Si on t’avait mis la pression pour sortir un projet demain, tu avais de quoi répondre à la demande ? 

J’avais chanté “Forget Everything” lors du prime, c’était une composition finale. Mais, je ne sais pas comment l’expliquer, mais qu’on la sorte ou qu’on la sorte pas, j’étais dans un état d’esprit de prendre son temps. Elle sera peut-être sur l’album. C’est important. Toute ma vie, cela a été ça, me précipiter, me précipiter… Même lorsque j’avais des occasions, pensant que c’était la bonne, et à chaque fois la porte se claquait devant moi. J’ai appris que les choses viendraient petit à petit, même pour ma carrière. Si ça marche, je serai très contente, on recherche tous à réussir, mais si je peux donner, ne serait-ce qu’à une personne, de la détermination, de la volonté et qu’une personne ne se retrouve dans ce que je fais, être un exemple, je serai la femme la plus heureuse du monde.