Nous avons écouté « Moura », le nouvel album d’Ana Moura…

aficia vous annonçait il y a quelques semaines la sortie du sixième album de la chanteuse portugaise Ana Moura. L’opus, sobrement intitulé « Moura », arrive en France le 5 février prochain. Un disque qu’aficia a écouté en exclusivité pour vous…

Ana Moura - Moura - AlbumMoura, le nouvel et sixième album de la fadiste Ana Moura sort en France le 5 février prochain. Au Portugal, il est sorti en novembre dernier et, en à peine 15 jours, il était déjà certifié Disque de Platine. La France sera le second pays, après le Portugal évidemment, à accueillir l’album. Cela tombe bien puisque la chanteuse sera sur la scène de l’Olympia le 19 février prochain. Un concert qui affiche déjà presque complet ! Sur six albums c’est seulement le deuxième à connaître une sortie internationale. Quatre ans après, et dans la continuité de Desfado, quintuple Disque de Platine qui en fait le disque  le plus vendu de la décennie au Portugal, Ana Moura revient donc avec un opus de quinze titres tous plus différents les uns que les autres… Un album produit par Larry Klein, vainqueur de quatre Grammys et producteur d’artistes de légende comme Joni Mitchell et Herbie Hancock.

Entre continuité et nouveauté…

Sur ce nouvel album, on retrouve la puissance et la douceur de la voix grave et sensuelle d’Ana Moura. Le fado traditionnel se mêle  à des rythmes africains, latinos et européens. Le son de la guitare portugaise, instrument symbole du fado, est soutenu et amplifié par l’utilisation de la guitare électrique. L’utilisation de l’orgue Hammond donne un son presque spirituel à certains morceaux.

L’éventail des styles est très large sur cet album et c’est la nouveauté de ce nouvel opus. On passe de la pop festive de « Dia De Folga » à une ambiance presque bossa-nova sur « Desamparo ». La voix d’Ana Moura s’adapte à la langueur jazzy du morceau « Moura ». Elle nous montre également que le fado peut aussi se danser à travers le morceau « Fado Dançado ». Ana Moura n’en oublie pas le fado traditionnel avec des morceaux comme « Moura Encantada » signé de l’actrice et parolière Manuela De Freitas, ainsi que « Ninharia » de la poétesse Maria do Rosário Pedreira.

Le morceau « Moura » contient également des sonorités africaines. Ces influences, elle les doit à sa mère qui est angolaise. Le texte et la musique sont d’ailleurs signés par des personnalités angolaises : l’auteur José Eduardo Agualusa et le jeune musicien Toty Sa’Med. Présents à l’écriture et à la compostion du fado « Não Quero Nem Saber », les jeunes artistes Sara Tavares, d’origine cap-verdienne et Kalaf Epalanga, également d’origine angolaise, viennent s’ajouter aux talents lusophones présents sur cet album.

Ce que l’on peut dire sur cet album, c’est que les collaborations ne manquent pas ! Carlos Tê, fidèle parolier de Rui Veloso, signe le texte de « O Meu Amor Foi Para O Brasil », tandis que le talentueux Samuel Úria fait de même pour « Cantiga De Abrigo ». On retrouve également des compositeurs déjà présents sur le précédent album comme Márcia Santos, Pedro Abrunhosa, Miguel Araújo Jorge ou Pedro da Silva Martins.

Sur le titre «  Eu entrego », on a le plaisir de retrouver la chanteuse cubaine Omara Portuondo pour un duo luso-hispanophone qui nous transporte à La Havane. Les paroles de la chanson refletent deux visions, celle d’une jeune femme et d’une femme plus mûre. Enfin, une reprise de « Lilac Wine », chanson mise en lumière par Nina Simone et Jeff Buckley figure comme bonus sur cet album déjà très complet.

Découvrez Moura, le nouvel album d’Ana Moura : 

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