Nous avons écouté « Badlands » d'Halsey…

Fraîchement débarquée sur la scène pop-aternative internationale, Halsey compte bien s’arroger une place de choix parmi les nombreuses chanteuses de son acabit. Et pour ce faire, elle dégaine sa plus belle arme : « Badlands », un premier album sur lequel aficia s’est attentivement penché.

Nom : Halsey. Nationalité :  Américaine. Domaine de prédilection : la musique pop qui fait du bien. Déjà en début d’année, la chanteuse au visage mutique et aux slims délavés et immodérément déchirés, nous avait tapé dans l’oeil avec « ROOM-93 » (tout autant que la couleur de ses cheveux changeant au gré des mois), un avant-goût plutôt intéressant qui nous avait donné envie d’en entendre plus. Alors fin août, imaginez notre curiosité lorsque la belle et espiègle chanteuse nous a dévoilé son tout premier album intitulé « Badlands ».

Halsey - BadlandsFigurant sur cet opus, c’est dans un premier temps « Hurricane » qui avait été choisi pour porter ce projet avec un clip travaillé faisant légèrement penser à « Teenage Dream » de Katy Perry. Gimmick efficace dès le début du morceau couplé à une voix douce et corsée pour les premières paroles, nous partons pour un tourbillon alliant synthé, claquements et sons de batterie accompagnés d’un filet de voix toujours contrôlé. Cette tempête musicale qui sent la liqueur sur le bout des lèvres ravage tout et nous emporte sur son passage. Halsey y peint un tableau qui nous rappelle une scène de nuit, les gouttes de pluie martelant le sommet de notre crâne, une porte qui claque, un cri exprimant le besoin de n’appartenir à personne … Ce morceau nous laissait démunis et friands d’une deuxième écoute (voire de bien plus) bien qu’Halsey nous supplie de garder nos distances avec elle et c’est chose possible puisque nous le retrouvons sur cet album.

Passé un morceau glissé sur l’album pour combler la place nécessaire afin de boucler un album qui tardait trop, c’est ensuite « Ghost »qui arrive. Détaché, plus posé et aérien  -du moins au début- ce titre se fait plus rap et rythmé que les autres morceaux.  Là encore, le clip est très esthétique. Perruque bleue fluo, néons colorés, gloss couleur rubis, positions lascives en sous-vêtements et baisers lesbiens, on peut dire qu’Halsey donne de sa personne ! Peut-être trop, au goût de certains. Seulement, cette esthétique colle on ne peut mieux au morceau qui aborde l’âme, la spiritualité et le double-fantôme que l’on cherche sans jamais pouvoir le trouver. Halsey et sa partenaire au physique de poupée plastique asiatique transmettent cette image de ce que l’on ne peut pas toujours atteindre : le fantasme.

Placés en début d’album, ces deux morceaux font la part belle à un univers pop et dansant. De cet album, nous retenons également le très réussi « New Americana » qui sonne comme un hymne à la jeunesse. Contrasté, il nous atteint en plein coeur par ses nuances acoustiques. Abordant l’alcool, James Dean et la Marijuana, ce morceau nous transporte au Nirvana pendant 3 minutes qui ne sont pas de trop sur un album qui n’a à offrir qu’un dernier morceau digne de figurer sur cet opus : « Hold Me Down ». Péchu et relatant un combat déchirant opposant le rejet et l’attirance qui s’attirent et s’entrechoquent comme les deux pôles d’un aimant, nous prenons part à cette bataille avec plaisir.

Halsey - DR

« Badlands », un album qui n’en est pas un…

7 titres et puis … voilà ! Voilà où semble s’arrêter le premier album d’Halsey. En effet, passé « Colors » qui laisse s’exprimer pour une toute dernière fois la magie qui opérait dans la première partie de cet album, la suite nous laisse perplexe et tristement déçu. Pourtant toujours aussi sombres et aux paroles recherchées, les morceaux qui suivent pêchent cependant sévèrement sur le plan de l’originalité. Des relents de déjà-vu nous parviennent aux narines sur les derniers titres. On entend du Lorde et beaucoup (trop ?) de Lana Del Rey par endroits ce qui est désagréable à l’oreille quand on s’attend à de la nouveauté.

Qui pourrait reprocher à une si jeune artiste (à peine 20 ans) de s’inspirer de ses artistes favorites et de ce qui est manifestement dans l’air du temps ? Personne et en tous cas, pas nous. Seulement, il existe une imperceptible, ténue et pourtant très importante frontière dans le monde de l’Art entre l’admiration et la pâle copie et Halsey l’a franchie ! Ainsi, les rares excellents morceaux d’Halsey, sont noyés et vite oubliés quand on se sera -trop vite- lassés de la suite des fades morceaux que l’album propose.

Pour être franc, cet album nous laisse sceptique. On en redemande, oui, mais pas de tout. Un peu comme lorsque l’on a déjà terminé le pop-corn avant même que le film n’ait commencé ou bien que l’on sort en clamant que les publicités étaient bien meilleures que le film. Drôle sensation que d’avoir eu affaire à un EP alors que, sur le papier, la promesse était d’avoir affaire à un album !

Découvrez « Badlands », l’album d’Halsey :