Nous avons écouté « Dopamine » de BØRNS…

Après un premier album passé inaperçu en 2012, BØRNS nous revient en 2015 avec « Dopamine », l’album de la maturité et de la consécration. BØRNS y évoque l’amour et les différents sentiments qui y sont liés sans jamais être larmoyants, sa pop-folk-électro le sauvant de ce penchant. Voyons voir si aficia est tombé sous le charme du dandy américain …

Comme c’est légion de nos jours, c’est grâce à Internet que BØRNS s’est fait remarquer. Après avoir posté quelques titres sur une plate-forme de musique en ligne (Soundclound), il se fait repérer et cela l’amène, en 2012 à sortir « Dream Between », un premier album qui n’a pas beaucoup fait parler de lui. Mais qu’importe, après un déménagement à Los Angeles, l’inspiration revient à l’artiste originaire du Michigan pour écrire «1Ø,000 Emerald Pools », un premier single convaincant qui l’amènera à enchaîner sur d’autres titres afin de composer ce second album intitulé « Dopamine ».

BØRNS, en plus d’être un chanteur, c’est aussi un style vintage finement travaillé. Les chemises fleuries et vestes amples en satin dignes des années 60, les cheveux longs à la James Bay et sa belle gueule à la mâchoire saillante sertis de deux yeux charmeurs font de lui le sex-symbol de demain. Fait rare et suffisamment particulier pour être mentionné, son côté rétro se manifeste par une autre singularité : il aurait écrit certains des morceaux de « Dopamine » dans une cabane en bois, perchée dans une forêt en Californie !

Un artiste électrisant pour une musique magnétique

Sur scène, l’artiste s’articule sensuellement en grattant frénétiquement les cordes de sa guitare électrique et quand il ne touche pas à cette-dernière, ce n’est que pour mieux agiter ses mains, dessinant de suaves arabesques dans l’air.

Sur « Emerald Pools », la mélodie est agréable et la douceur de la voix de BØRNS (de son vrai nom Garett Borns) nous dit « tout ce dont j’ai besoin, c’est de toi ». Rien que ça ! « Dug My Heart » est plus rock-éléctro et de ce fait oscille entre l’électricité statique et des sonorités plus brutes. Les paroles sont sublimes à l’instar de la voix de BØRNS. « Electric Love » est une chanson toujours aussi tonique et encore plus planante grâce aux notes poussées en second plan. Les aigus du chanteur nous ravissent les oreilles sur le « love » du refrain poussé avec amour, justement … Accrocheur, voluptueux et au beat saccadé ravageur, le morceau est tout simplement démentiel.

« Clouds » est plus nuancé, à la fois dans les intentions et dans sa dimension acoustique qui est minimaliste. Des accords de guitare sont posés sur des battements réguliers très présents qui accompagnent une voix qui chante : « Les nuages roulent, j’ouvre la bouche et je les respire complètement. Toutes mes pensées s’arrêtent au loin mais je n’arrête pas de penser à ton visage ».
Dans « Fool », le chanteur s’amuse presque de la manière dont une femme peut lui faire tourner la tête, le rendant hors de contrôle et le faisant passer pour un idiot tant il est à ses pieds, prêt à n’importe quoi. Très rock dans les cris poussés par le chanteur, on apprécie l’autodérision du morceau et le clin d’oeil amusé que BØRNS nous fait là !

BØRNS, un artiste référent et riche qui transcende les genres

« American Money » a un petit côté Lana Del Rey couplé avec le groupe Neighbourhood : on adore !  « The Emotion »  est un sublime morceau qui nous transporte implacablement vers une sensation qui nous bouleverse car le chanteur retrace le parcours de son émotion qui sillonne son corps et son coeur : « L’émotion est à l’intérieur de moi, de moi. L’émotion se construit à l’intérieur de moi et ce que tu cherches est soudainement hors de portée ».

Passée dans un synthétiseur, la voix de BØRNS a quelque chose d’Imogen Heap au début de « Past Lives » puis les battements des couplets, lorsque la musique est vraiment lancée, nous rendent vraiment addict au morceau. Presque féminine sur ce titre, la voix du chanteur nous rend encore plus sensible et enclin à succomber à son charme général(isé). « Holy Ghost » et « Dopamine » nous font penser à Brandon Flowers de par l’orchestration instrumentale explosive des morceaux. On imagine déjà le dandy jouer avec son pied de piano, le penchant au gré des paroles plaisantes du morceau tout en remettant le col de sa veste de costume à paillettes en place.

L’avis de Sylvain Baptista, journaliste musical : Pour un second album, on s’étonne qu’il n’y ait rien à jeter, toutes les pièces de « Dopamine » s’assemblant pour former un joli puzzle coloré avec la chaleur du soleil qui devait taper sur les tuiles de la cabane en bois qui servit de berceau pour cet album baigné de joie et d’amour. Oscillant entre Brandon Flowers, Tame Impala, Talisco,  St.Lucia, Tom Odell et Jamie T, BØRNS semble avoir trouvé la bonne combinaison pour ensoleiller nos matins pluvieux et nos soirées studieuses.

Découvrez « Dopamine » de BØRNS :