Après 4 années d’absence, Beirut nous révèle «No no no », un album que nous avons découvert avec beaucoup de plaisir chez aficia. On vous dit tout (le bien) qu’on en a pensé !
Toujours porté par la voix habitée de Zach Condon, le groupe Beirut aborde cette fois les malheurs du chanteur. Sa tristesse sentimentale, d’abord -dont la descente aux enfers qui suivit son divorce- mais également ses peurs. Torturé et sombre, le chanteur laisse transparaître dans ses paroles beaucoup de désespoir mais les sonorités choisies pour les exprimer agissent comme une cure sur nous et lui servent d’exutoire pour expier ses tourments et ses erreurs.
Renonçant aux sonorités balkaniques et délaissant les mélodies tziganes qui avaient pourtant fait le succès du groupe, avec « No no no », Beirut aborde des sujets graves avec une pop rafraîchissante mais pas pour autant niaise ou trop sophistiquée.
Beirut et son exotisme : un voyage assuré
«Des sons de tam-tam couplés à celui de notes de piano ?» vous direz vous à l’écoute du premier morceau. Certes, on pourrait être perdus dans cette entrée en matière au sein d’un album qui nous plonge dans un univers mélangeant les cultures et les styles. Mais le ton est donné dès le début : on va voyager ! Viennent s’ajouter des maracas et là, on se dit vraiment que Beirut dispose d’une palette aussi large qu’elle est maîtrisée. On se met à fredonner les paroles et à regretter que « Gibraltar », premier morceau de cet album, se termine si vite, sa fraîcheur étant addictive. Dans la foulée, « No no no » qui commence par ce qui nous fait penser à un jingle de vieille émission télé, surfe sur cette dynamique pluri-ethnique, riche et colorée en ajoutant une flèche à l’arc de Beirut avec des thèmes sonores électroniques.
S’en suit une ballade dans laquelle les vrombissements aériens et puissants du refrain nous rappellent certains titres de Woodkid. « At Once » nous fait du bien et, là encore, le morceau est trop court car on est gourmands de plus.
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« August Holland » nous amène à une musique plus atypique et folk à la manière de WakeyWakey!, de Damien Rice et du Passenger mais sans toutefois nous décevoir. On siffle rapidement la mélodie de fond, se lamentant de ne pas avoir d’harmonica sous la main !
Après un pause accordée à notre pied qui tapait le plancher pendant les premiers morceaux et qui aura eu son répit sur « As Needed », joli morceau instrumental, voilà que la semelle de notre chaussure se remet à claquer frénétiquement le sol avec « Perth » ainsi qu’avec « Fener » et « Pacheco » dont les sons de chœur nous font agréablement penser à Fleet Foxes.
Une écoute qui se solde par un « Oui oui oui »
Mais la meilleure surprise que nous révèle Beirut c’est sur « So Allowed », un chef-d’oeuvre sur fond de piano et de cordes grinçantes. Acoustique, éclatant et généreux, le morceau nous charme pour de bon et valide une appréciation globale sur un album complet, honnête et fidèle à la production de qualité à laquelle nous avait déjà habitué le groupe.
Il y a un peu de Django Django, de Cloud Control, de Vampire Weekend mais aussi de Radiohead car cet album réalise la prouesse d’un grand écart toujours assuré entre pop, alternatif, folk et rock. L’album nous déroute et nous réjouit à chaque morceau sans jamais nous laisser nous ennuyer. «No no no» nous laisse songeur quant aux influences éclectiques et toutes excellentes de Beirut qui trace, avec ce dernier album, une route dont le sillon pourrait servir à bien d’autres groupes …
Découvrez « No no no », le nouvel album de Beirut…