Boostee en interview : « La partie business est pour moi aussi importante que la musique »

Alors qu’il a fait sensation cette année avec le single « Pop Corn », dont découle un EP, Boostee annonce la couleur de son premier album pour aficia.

Originaire de Cholet, ce jeune talent découvert cette année avec les titres « Feel Alone » et « Pop Corn » mise sur son enthousiasme, son dynamisme, le travail et la sincérité pour tirer son épingle du jeu. Il partage avec nous son ressenti face à son ascension et évoque la couleur de son premier album qui paraîtra chez Polydor (Universal Music) au mois de février 2017.

Boostee : l’interview…

Comment doit-on te présenter ? Comme un chanteur ou un rappeur ?

Bonne question ! (Sourire) On doit me présenter comme un artiste. Un artiste parce que j’évolue dans plusieurs styles différents. Je ne suis pas rappeur, ni chanteur, mais je veux bien concéder que je rappe et que je chante. Il n’y a pas de cases.

Peu de personnes le savent parce qu’ils te découvrent cette année, mais tu as déjà un joli bagage à ton actif… Quels souvenirs gardes-tu de tes jeunes années ?

En fait, Pop Corn n’est effectivement pas mon premier EP. J’en avais déjà publié un en 2010. Il s’appelle « By Myself ». C’est quelque chose que j’avais fait moi-même et que j’avais, en quelque sorte, vendu sous le manteau dans mon lycée. J’avais enregistré, j’avais fait les compos… etc… C’est à ce moment-là que j’ai commencé à faire un peu de bruit dans ma ville, à Cholet. À l’époque, ils ont ouvert au Conservatoire un ‘couloir’ hip hop. Ils y ont mis beaucoup de moyens, et j’y suis resté deux ans pour apprendre beaucoup de choses dans le domaine de la présence scénique et de l’enregistrement. J’ai eu mon BAC ensuite et j’ai enchaîné avec des clips. J’ai commencé à rencontrer du monde dans le milieu et de fil en aiguille je me suis retrouvé à être joué en radio avec le single « Feel Alone ».

Qu’est-ce qui permet finalement d’accéder à une notoriété naissante comme celle que tu connais cette année ?

« Je rappelle des choses simples mais qui sont à mes yeux essentielles »

Il n’y a rien eu de compliqué. Je pense simplement qu’il faut vivre les choses comme elles viennent, profiter de tout ce qui arrive, que ce soit les interviews comme les live. Il faut être le plus possible présent. Parce qu’il faut être sur le terrain et aller à la rencontre des gens pour partager des choses avec eux. J’essaie de tisser un lien autour de la musique que je propose. Ça demande beaucoup de temps et d’investissements, mais ce n’est pas un problème pour moi. (Sourire)

On ne perd pas espoir parfois ? On ne se dit pas qu’on n’y arrivera jamais ?

Si, complètement ! Surtout quand on réalise concrètement le nombre de personnes qui veulent aussi y arriver et se faire connaître… Mais il ne faut pas y penser. Il faut foncer, y croire et garder à l’esprit que ça prendra à un moment ou un autre.

Est-ce que tu n’es pas autant auto-entrepreneur qu’artiste finalement ?

Oui ! Complètement, aussi. (Sourire) Et j’imagine que c’est ce que tu soulignes, c’est que j’ai toujours chercher à gérer toute la partie ‘interne’. Ça demande aussi beaucoup de travail. Je ne suis pas tout seul. Je suis bien entouré de personnes compétentes dans le domaine du management de projets. Tout ce que le public ne voit pas, je trouve que c’est tout aussi intéressant. La partie business est pour moi aussi importante que la musique.

Comment appréhendes-tu cette industrie de la musique à la fois enrichissante et cruelle à bien des égards ?

Je ne connaissais pas très bien le milieu avant, je dois l’avouer. Et je pense que j’apprendrai de mes erreurs, comme je l’ai toujours fait. Et je pense que j’en ferai encore… Comme tout le monde ! Je ne me pose pas de questions. Je fais les choix que je pense être les bons et je les assume. Il faut rester sincère.

Comment définirais-tu ta musique, qui est un mélange de beaucoup de choses ?

Pour la plupart des morceaux, je véhicule toujours un message positif. Je rappelle des choses simples mais qui sont à mes yeux essentielles et qu’on aurait tendance à oublier vu les temps qui courent. Je parle d’amour, de respect surtout, de partage… Pour moi, ce ne sont pas des prises de position, ce sont des choses dont il est logique de parler. Je ne suis jamais dans la violence. Je n’ai pas envie de blâmer quelqu’un ou un État. Ce n’est pas ma façon de faire. Et puis, les musiques sont aussi positives, réjouissantes j’ai envie de dire.

À positif j’ajouterais volontiers porteur d’espoir…

C’est ça ! Exactement. Des chansons remplies d’espoir. (Sourire)

Peut-on penser que l’Ep Pop Corn annonce la couleur d’un premier vrai album pour l’année prochaine ?

J’ai fait deux morceaux qui s’appellent « I Don’t Care » et « Flowers ». En termes d’interprétation, de texte et de musicalité, ils sont ceux qui aujourd’hui représentent le mieux mon premier album qui va arriver au mois de février.  J’ai toujours été intéressé par la folk, notamment pour les mélodies. On devrait aussi retrouver un petit côté Ed Sheeran et puis, forcément, le rap américain. C’est ce que j’ai toujours écouté.

Écoutez le titre « Flowers » de Boostee :

Tu as lancé une web-série il y a peu, à travers laquelle tu ouvres d’une certaine manière les portes de ton univers. Quel genre de relation veux-tu établir avec le public ?

Cette web-série me permet de partager des moments avec ceux qui me suivent et évidemment de me faire connaître. C’est la moindre des choses que je peux offrir à ceux qui viennent me voir en concert et qui écoutent ma musique. Je discute beaucoup avec eux, ils m’offrent pour certains des cadeaux… En retour, j’essaie de leur offrir le plus de matière possible.

Boostee - © Polydor