Caruso en interview : « Écrire pour des artistes comme Louane ou Tina Arena, c’est très flatteur ! »

L’été est enfin arrivé ! Et en ce moment la rédaction d’aficia écoute le morceau « Souris quand même »‘ de Caruso. Alors qu’il prépare son premier album, la rédaction est allé à la rencontre de cet artiste prometteur et à la bonne humeur communicative… 

Auteur, compositeur, interprète, Caruso est un touche à tout. Véritable défenseur de la langue française, cet artiste a fait un petit bout de chemin dans ‘Nouvelle Star 2016’ peu avant de se lancer sur YouTube avec sa chaîne ‘La raprise de Caruso’ avec laquelle il connaît un buzz autour de ses covers de Damso et Booba. En plus d’écrire pour Louane, Lisandro Cuxi ou Tina Arena, Caruso planche sur un premier album pop aux couleurs de son premier single « Souris quand même« . Une philosophie de vie et une réelle envie de marquer le paysage français dont il nous parle lors de notre entrevue…

Caruso… l’interview !

Tu fais partie d’une génération d’artistes qui évoluent avec les télé-crochets et YouTube. À quels niveaux ces outils te sont-ils indispensables pour se faire une place ?

C’est toujours compliqué. C’est très contemporain. Quelque part aujourd’hui, tu es obligé de jouer avec ces outils car ils sont mis à ta disposition, c’est facile d’accès, on aurait tord de s’en priver. Après, je ne suis pas sûr que ce soit important ou du moins, essentiel. L’essentiel est ailleurs. Me concernant, je prends du plaisir à mettre des vidéos sur YouTube par exemple. Je trouve ça hyper sympa. C’est une sorte de récréation. C’est du plaisir, mais je ne vois pas ça comme quelque chose d’important. C’est plutôt un truc cool à faire comme ça. « Nouvelle Star » c’est pareil en fait, je l’ai vraiment fait pour m’amuser. Je l’ai pris comme une colonie de vacances et non pas comme une étape importante dans ma vie. Ça ne l’a jamais été et ça ne l’est toujours pas. J’avais juste envie de vivre ça à ce moment-là. Un de mes potes l’avait fait et m’avait dit que « C’est super sympa à vivre, vas-y fonce ». Et au final, je me suis dis que ça aurait été dommage de ne pas vivre ça au moins une fois dans sa vie, tu vois. C’est comme si tu faisais une colonie spécialisée dans le cirque, où tu apprends à jongler, et tu reviens, tu ne sais toujours pas jongler mais tu t’es éclaté [Rires]. Ce qui est important par contre, c’est vraiment la musique, ce que tu veux vraiment faire, ce que tu veux vraiment dire.

Est-ce que ton ‘buzz’ avec ta cover de Booba t’a ouvert certaines des portes ? 

Cette reprise a vraiment buzzé. Mais ça n’a pas vraiment débouché sur quelque chose. Mais ce n’est pas ça qui a fait que j’en suis là aujourd’hui, c’est vraiment mon travail. Mais par contre, cette reprise m’a permis d’avoir une petite notoriété. Les gens me connaissent enfin. J’ai peut-être passé un stade supplémentaire. Il n’y a pas longtemps encore, on m’arrêtait à gauche à droite dans la rue. C’est gentil, mais ça ne m’a fait pas avancer. Alors que maintenant, dans le milieu, on commence à me dire « Ah oui, je vois qui tu es », c’est vraiment mon travail qui paye. Ça peut parfois aider à parler avec les gens en tout cas, à créer des liens. On voit qui je suis. Je n’ai plus besoin de dire « Oui, bonjour, je fais de la musique » puisqu’on me dit d’office « Oui, on sait que tu fais de la musique ! ». Et c’est déjà ça de gagner.

Ces expériences t’ont tout de même permis d’écrire pour des artistes de renoms comme Tina Arena, Aliose et Hoshi…

Ça par contre, c’est un vrai tremplin ! Mais c’est totalement indépendant de « Nouvelle Star » et de ma chaîne YouTube. Ça, ce n’est vraiment que moi, mon parcours de musicien, d’auteur. Je rencontre beaucoup plus de monde, les gens voient véritablement mon travail. C’est pour ta chanson que les artistes te sollicitent et non pas pour la personne qui se cache derrière le texte, car tu es totalement inconnu et que potentiellement tu te retrouves face à des gens hyper connus. Par exemple pour Louane, une artiste que j’admire beaucoup, qu’elle ait choisi ma chanson parmi l’énorme choix qu’elle avait, parce qu’elle avait un choix colossal, et que dans l’album il n’y a que des gens connus sauf moi, c’est hyper flatteur et cela incite les gens à dire « C’est qui ce gars sur l’album de Louane qui est le seul inconnu ? »

À l’heure du tout numérique, est-ce qu’on rencontre encore les artistes quand on leur écrit une chanson ? 

Figure toi que je n’ai jamais rencontré Tina Arena [Rires]. Je lui ai simplement écrit une chanson, elle l’a écouté, apprécié, enregistré et chanté. Elle ne l’a même pas enregistré avec moi.

Tu planches désormais sur un premier album. J’ai pu écouter quelques titres tout à l’heure. Tu parles beaucoup de rassembler, de fédérer notamment avec « Souris quand même » et « Toujours ailleurs n’importe où ». Des thèmes qui te sont chers ? 

Ah ouais, carrément ! Je vis pour ça. J’aime les gens. Je déteste les conflits. Par contre, j’aime beaucoup l’idée qu’on puisse se rassembler. Selon moi, l’être humain est censé vivre en communauté, tous ensemble, pour s’aimer. C’est le message principal de quasiment toutes mes chansons, l’amour ou le rassemblement, le côté où on se fédère autour de valeurs communes.

Citation : Je veux apporter de la joie et la bonne humeur aux gens !

Et toujours sur une touche un peu pop…

Oui, tout à fait. C’est la musique qui me parle. J’aime la musique comme ça. Je sais que c’est vraiment le truc qui me plaît le plus. Je fais ce que j’aime.

Mais c’est assez contradictoire avec le fait de reprendre du Booba ?

Et bien, pas tellement. Je trouve que Booba est un artiste pop. C’est même de plus en plus pop ce qu’il fait. Il fait du rap, mais dans le rap, c’est un artiste pop. Si pop veut dire populaire, alors Booba est le plus populaire des rappeurs ! [Rires] Il n’y a pas plus pop que Booba ! Évidemment qu’il ne fait pas de la pop à proprement parler, mais dans son profil musical et dans ce qu’il est, c’est quelqu’un de très populaire.

Tu réalises un album 100 % écrit en français si je ne me trompe pas. C’est essentiel pour les gens comme toi qui défendent la langue de Molière ?

Je ne travaille qu’en français. J’aime le français, j’écris toujours en français. En effet, je suis vraiment un défenseur de la langue française. Je trouve ça très important que l’on puisse s’exprimer dans notre langue pour être clair avec les gens. C’est essentiel, ça c’est sûr. Écrire tout en français, c’est vraiment la base. Après, si je devais écrire dans d’autres langues, je n’écrirais pas en anglais, ça c’est sûr. Je trouve ça trop commun et il y a déjà des gens qui le font super bien. Je commence à écrire un peu en italien grâce à mes origines mais ce n’est pas pareil. L’important pour moi est d’écrire dans ma langue.

Enfin, que penses-tu apporter de plus au paysage français ?

Ce que j’aimerais apporter, c’est vraiment de la joie. C’est très important car c’est quelque chose qui me caractérise. Si on parle vraiment de musique, il y a vraiment une recherche de profondeur. Je veux que les thèmes de mes textes soient recherchés, qu’il y ait une réflexion autour de tout, que ce soit au niveau des arrangements ou au niveau des textes. On a vraiment travaillé avec une réflexion profonde sur tous les sujets. C’est vraiment l’aspect le plus important si je devais me baser que sur une caractéristique.