De retour avec le single « Ça va aller », la chanteuse R&B Kayna Samet a profité d’une pause estivale pour répondre à quelques-unes de nos questions.
En 15 ans de carrière, Kayna Samet s’est fait une place dans le paysage du R&B français et a su profiter des opportunités offertes par différents rappeurs dont Booba, Sinik, Dry ou encore le groupe Psy 4 de la Rim, en posant sa voix sur des dizaines de morceaux. La Niçoise de 35 ans a parallèlement publié plusieurs albums et prépare la sortie du cinquième, prévue cet automne.
5 questions à Kayna Samet
Quelles ont été tes sources d’inspiration pour écrire ce nouveau single qui dénote dans ta discographie ?
Ce titre s’inspire de ma fille. Elle est pleine d’espoir, pleine de vie… Sa bonne humeur d’enfant, son envie de soleil et de partir en vacances… (Sourire) J’avais envie d’un titre positif sur lequel elle pourrait danser et chanter, faire la fête tout simplement. Quand on voit le climat national et international, je constate qu’il y a beaucoup de tensions. Je considère que nous, en tant qu’artistes, c’est notre devoir de soulever parfois des thématiques plus profondes, ce qui sera le cas avec d’autres titres de mon prochain album. Mais c’est tout aussi important d’essayer de rassembler ou même de donner l’opportunité de décrocher un peu le temps d’une chanson.
Est-ce que ça a changé quelque chose pour toi, en tant qu’artiste, la maternité ?
Oui, ça change beaucoup de choses. Avant, je me sentais vraiment seule. Je faisais des choses beaucoup plus profondes. Il y avait beaucoup de mélancolie dans ma musique. Il y en a toujours, mais c’est un vrai bonheur d’être maman quand on est artiste. En ce qui me concerne, ça m’a permis de guérir pas mal de blessures de ma vie d’adolescente et de jeune femme. Là, je me sens complètement réparée et positive. Complètement réparée pour évoluer en tant qu’artiste de la meilleure façon qui soit. (Sourire)
Regardez le clip du single « Ça va aller » de Kayna Samet :
Que peux-tu nous dire à propos de ton nouvel album qui doit sortir cet automne ?
Le single « Ça va aller » n’est pas représentatif de l’album qui sera vraiment très éclectique. Il y aura beaucoup de guitares et de sonorités africaines. Il y a notamment un titre fort qui parle de l’actualité, de l’ambiance morose dans laquelle il faut tenir, ou de notre responsabilité en tant qu’adulte face à nos mères. C’est un thème assez universel. C’est sacré une maman. C’est comme Paris ! Tout le monde y va de sa version, avec son émotion et son expérience personnelle. Il y a une magie et ça parle à tout le monde.
Comment expliquer le fait que les chanteuses françaises de R&B n’arrivent pas être respectées comme le sont Beyoncé ou Mary J. Blige aux États-Unis ?
Peut-être à cause du côté niais des paroles des chansons. Je ne veux pas dire que les Américains disent des choses plus intéressantes. Mais comme c’est de l’anglais, beaucoup ne comprennent pas forcément. En France, on est très attaché à l’aspect littéraire des chansons. Le R&B français souffre de la caricature. Mais ce sont des a priori. Je pense aussi que les chanteuses R&B ont du mal à se faire une place aujourd’hui parce que les rappeurs chantent maintenant. Avant, ils avaient besoin d’une voix pour apporter quelque chose de plus mélodieux. Ils n’en ont plus besoin.
Après Booba, Rohff et Sinik, avec qui rêves-tu de collaborer aujourd’hui ?
Drake, sans hésiter ! Ça tue ce qu’il fait. C’est à la fois très novateur et il y a beaucoup de sons actuels. Sa voix est enivrante… Donc si par hasard tu as un plan pour que je bosse avec lui, n’hésite surtout pas ! (Rire)