Justin Nozuka en interview : « Je trouve ça intéressant de rencontrer et de travailler avec d’autres artistes venant d’autres univers… »

[dropcap]J[/dropcap]ustin Nozuka dévoilera son quatrième album en 2018. En attendant, il parcourt les routes d’Europe pour nous faire découvrir ses nouvelles chansons. Pour aficia, il nous parle de son expérience, de lui et de sa vision de la vie…

Voilà déjà 10 ans que Justin Nozuka partage avec nous ses émotions et son talent. Lorsque son premier album, Holly, sort en 2007, le public découvre un jeune homme de 17 ans qui semble plus intéressé par le sort du monde dans lequel il vit que de vendre des milliers d’albums. Pourtant le succès est immédiat et You I Wind Land and Sea (2010), son second album, a été certifié disque d’or en France. Le jeune homme a fait des featurings est parti sur les routes avec des artistes mondialement reconnus comme Stevie Wonder, Mary J. Blige, John Mayer ou encore Jason Mraz.

Alors que son dernier effort, Ulysees, a vu le jour en 2014, l’auteur-compositeur-interprète canadien a pris le temps de plancher sur de nouvelles chansons. Des titres qui feront partie d’un quatrième album prévu pour 2018. Pour nous donner un avant-goût, Justin Nozuka vient de dévoiler l’EP High Tide contenant trois chansons inédites. Il s’est confié à aficia sur ses débuts, son travail et ses projets…

L’interview…

Il y a dix ans tu dévoilais Holly et tu connaissais tes premiers succès. Quel regard portes-tu sur ces dix années de carrière ? 

C’est une question compliquée ! J’ai commencé ma carrière jeune et je ne connaissais pas grand-chose au vaste monde de l’industrie musicale. Aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux qui comptent beaucoup plus qu’avant J’ai compris que c’était difficile de rester dans le coup coûte que coûte et que, parfois, il est préférable de prendre le temps, de faire des pauses. C’est ce que j’ai fait pour grandir musicalement.

As-tu des regrets ? Y a-t-il quelque chose que tu aurais aimé faire autrement ?

J’aurais aimé être un peu moins naïf, être plus réfléchi et avoir plus d’instinct à l’époque. Maintenant je sais à quoi je peux m’attendre et j’arrive plus facilement à me détacher des aléas. J’ai pris beaucoup de recul avant de revenir, j’en avais besoin.

Ton quatrième album sortira l’année prochaine, peux-tu nous en dire quelques mots ?

Je pense que parfois il faut savoir faire des choix et revenir à l’essentiel.

Avec Ulysses, mon précédent album que j’ai produit en grande partie, j’ai vraiment compris ce que j’attendais de la musique. C’était un album très expérimental sur lequel je suis vraiment allé au bout des choses. J’avais été sur la route pendant 5 ans avant de le faire et je sentais que j’en avais besoin. Le prochain lui ressemblera tout en étant différent. L’album est fini mais j’avais envie de faire différemment pour le présenter à mon public. J’avais envie de revenir progressivement en dévoilant mes nouveaux titres et d’entrecouper tout ça de petites séries de concerts. Au niveau du son, on est resté sur quelque chose d’organique, réconfortant et lumineux. Les nouvelles chansons sont très dynamiques et rythmées. J’ai pris un énorme plaisir à travailler sur ces morceaux.

Tu as travaillé avec le producteur Chris Bond, comment s’est passé cette collaboration ?

Oui, c’était une expérience formidable ! J’ai eu beaucoup de chance de travailler avec lui. C’est lui qui joue quasiment tous les instruments que vous pourrez entendre et il a produit la version finale de l’album. Il est venu me rendre visite au Canada pendant deux semaines pour travailler et je suis allé chez lui en Angleterre. Là-bas nous avons travaillé dans un cadre idyllique, dans sa maison à la campagne et j’ai voulu le faire ressentir dans les enregistrements.

En 2010 tu partageais ton titre « Heartless » avec Zaho, penses-tu réitérer cette expérience sur l’une de tes nouvelles chansons avec un artiste français ?

Peu-être ! (Rires) Pour le moment ce n’est pas prévu mais si on m’en donne la possibilité je ne serais pas contre. Je trouve ça intéressant de rencontrer et de travailler avec d’autres artistes venant d’autres univers…

Dans les 3 textes d’High Tide tu parles beaucoup de nature et de jeunesse, penses-tu qu’il soit important pour un artiste de revenir à des sujets fondamentaux comme ceux-là ?

Je pense que parfois il faut savoir faire des choix et revenir à l’essentiel. C’est un apprentissage que je fais depuis mes débuts même si j’ai mis un peu de temps à le comprendre. Il faut que nous fassions en sorte de nous concentrer sur autre chose que sur les aspects matérialistes de nos existences. La jeunesse est l’avenir de notre Terre, c’est aussi à elle de prendre les bonnes décisions pour son avenir…

Tu viens de te produire sur la scène des Etoiles à Paris, comment le public français a-t-il accueilli tes nouvelles chansons ?

C’était génial ! Le public français a continué à me suivre malgré mes absences. Il y avait une très belle énergie ! Nous avons revisité des anciens morceaux que je ne jouais plus trop sur scène avec mes musiciens. Cette date parisienne était la dernière de ma tournée européenne et il me tarde déjà de revenir !