Liane Foly en interview : portrait d’une crooneuse affranchie…

C’est à l’occasion de la sortie de son 9ème album, Crooneuse, qu’aficia a rencontré la fascinante Liane Foly. Entre la sortie de son album et la préparation de sa prochaine tournée, Liane nous parle de ses rencontres, de ses choix artistiques et de ses nombreux projets.

Nous connaissons déjà trois reprises de son tout dernier album Crooneuse : « La boîte de Jazz » de Michel Jonasz, l’épatant « J’aime regarder les filles » de Patrick Coutin et « C’est extra » de Léo Ferré. Liane Foly vit au gré de ses envies, participe à de nombreux projets, et prend également le temps de défendre ce en quoi elle croit. Elle prend également le temps de répondre aux questions d’aficia.

Liane Foly, l’interview…

Bonjour Liane !

Bonjour !

Tu vas bien ?

Oui, ça va bien et toi ?

Très bien, merci ! Après 8 ans d’absence musicale, tu reviens avec un 9ème album. Que s’est-il passé pendant tout ce temps ?

J’étais sur scène ! Je ne me suis jamais arrêtée ! J’ai fait La folle parenthèse, je suis partie en tournée, puis j’ai enchaîné avec La folle part en cure et je suis également partie en tournée. Ensuite, j’ai fait le Palais-Royal avec Jamais 2 sans 3. J’y incarnais 3 personnages différents. Je suis encore partie en tournée. Puis voilà, j’ai rencontré Philippe Russo, directeur artistique chez Sony, et on a commencé à parler d’un projet. Je voulais aussi faire des reprises et avoir un album avec un concept de crooneuse… Nous avons beaucoup travaillé, il m’a présenté un mec super, un homme extraordinaire, qui s’appelle Franck Eulry, avec lequel je me suis très bien entendue. J’ai trouvé mon alter ego que je cherchais depuis longtemps. Musicalement !

Le passage par la scène, le one woman show, c’était un passage obligé pour toi ?

Ha oui ! Complétement ! C’était une passion depuis longtemps ! Et puis, le rire a toujours fait partie de ma vie… Oui, c’était un passage obligatoire ! Et puis, qui peut revenir ! Faire plusieurs disciplines, ça me plaît beaucoup.

La parenthèse n’est pas complétement refermée alors ?

Pas du tout ! Ça peut changer à tout moment ! (Rires).

Tu reviens avec ce nouvel album, qui s’appelle donc Crooneuse et qui sort le 18 mars. L’Académie Française nous a contactés… C’est un mot qui n’existe pas, on est d’accord ?

Je le sais ! (Rires). C’est un mot qui n’existe pas… Mais, c’est dommage d’ailleurs ! Ils devraient le mettre dans le dictionnaire !

Pourquoi ce choix, du coup ?

Je trouvais ça rigolo, justement ! Crooner, j’ai entendu ça toute ma vie ! Ma mère était fan de Sinatra… Crooner, j’aime bien… Et pourquoi pas crooneuse ! Je trouve que ça sonne bien ! Y’a un côté croc et un côté du nœud…. Qui enveloppe… Du nœud de Liane peut-être ! (Rires).

Cet album, c’est la revisite de 11 titres à la façon Foly-Jazzy… Comment est-ce que tu as choisi ces 11 titres ?

Ils sont nés assez naturellement, parce que j’aimais bien les mélodies ou les textes, ou même les deux… Certaines m’ont été soufflées par Franck, comme « C’est extra » ou « J’aime regarder les filles »… Des choses auxquelles je n’aurais pas pensé immédiatement… On a fait un laboratoire assez long, qui a duré un an, à peu près… On a beaucoup cherché, on a beaucoup travaillé. Il fallait que je sois très contente de l’évolution, du résultat. En fait, c’était difficile aussi, parce qu’on aurait pu en choisir beaucoup plus ! (Rires). C’est complétement illimité comme exercice !

C’est un choix très éclectique : « J’aime regarder les filles », « Fais-moi une place », … C’est vraiment le grand écart ! Ce sont des choses qui ont influencé ta carrière ?

Ce qu’on en a fait tous les deux, oui ! J’aime bien les ambiances très cuivrées… Et ça prouve qu’une bonne chanson, on peut la faire de différentes façons !

Tu reviens vraiment à tes premières amours, avec un Big Band en plus ! Au bout de 30 ans de carrière, c’était important de le faire à ce moment-là ?

Oui, parce qu’il y a aussi une certaine… maturité. Je trouve aussi que c’est le moment. Ce genre de musique, c’est aussi à mon âge que l’on se sent bien dedans. J’étais beaucoup plus légère au début de ma carrière, c’est normal ! Je chantais des trucs avec des ambiances jazzy, mais c’était plus coquin, « Ça va, ça vient » et tout ça…  Mais là, ce sont des textes un peu plus profonds… Je ne sais pas… Je me sens bien avec cet album !

Je crois que Michel Jonasz t’a fait plusieurs beaux cadeaux par rapport à son titre que tu as relooké et un peu adapté…

Oui, absolument ! Il m’a tout de suite répondu, il a tout de suite été d’accord… En plus, il a fait les chœurs (Rires) ! Et ça lui a bien plu, il a adoré !

La collaboration avec Franck Eulry, elle tombe aussi au bon moment ?

Oui, exactement ! Ensemble, on s’est complétement découverts. Un très bon rythme en studio : on va assez vite, on pense les mêmes choses, on a les mêmes goûts… La première fois que l’on s’est rencontrés, c’était à la maison de disque. Mais après, le premier rendez-vous que l’on a eu tous les deux pour parler de musique, je pense qu’on a dû rester ensemble… 8 heures ! C’était chez moi, on a écouté beaucoup de choses et il m’a dit : « Dis-moi tout ce que tu n’aimes pas ! » Pas au niveau culinaire, hein ! (Rires). Au niveau de la musique ! Il a été très précis ! J’ai fait une commande « sur mesure ». Il a été très exact dans ce qu’il m’a donné et ce qu’il m’a rendu… C’était le bon moment… Pour lui aussi, je crois… Je parle pour les deux, parce que c’est une vraie rencontre… On aime tous les deux beaucoup le classique et le jazz. On vient du même univers… Nos goûts sont semblables, et nos envies aussi, c’est important !

Ton album met très en valeur les femmes, les textes qui parlent des femmes. C’était une vraie volonté de porter ce message ?

Oui, et comme je te l’ai dit, c’est des chansons où je me retrouvais… Curieusement, il y  a deux chansons de Françoise Hardy… (Rires). Et j’adore Grace Jones… Et « Fever » parce que c’est le standard de jazz ! Quelle chanteuse de jazz, même dans le plus petit bar, n’a pas chanté « Fever » ? C’était assez évident. Sur le message, comme tu dis, je ne suis pas très « féministe » dans le sens dur du terme. Pas du tout!  Mais, c’est plus comme tu dis, une « mise en valeur ».

Parmi tes engagements, il y a les Restos du cœur, avec les Enfoirés, depuis le début… ?

Oui, depuis Starmania…. D’ailleurs, à l’époque, on n’avait pas commencé les Enfoirés avec les costumes, etc. C’était un autre esprit, à l’époque. C’est une super belle aventure, même si on ne pensait pas que 30 ans après, on y serait encore… Mais bon. Par contre, c’est un moment extraordinaire, de don de chacun, de bénévolat ! Je le répète pour la 1.500ème fois parce qu’on lit des trucs ! C’est vraiment ridicule ! On est une troupe super, on sait pourquoi on est là, on sait ce que l’on fait et on est bien. On aurait envie que ça s’arrête, mais on est très fier de tout ce que l’on apporte, tous ensemble, pour cette cause, pour tous ces gens qui en ont vraiment besoin.

Dans un registre totalement différent, tu as annoncé ta participation, en tant que juré, à l’émission Superkids sur M6, c’est un choix surprenant, non ?

Pas du tout, non ! Pourquoi un choix surprenant ? J’étais moi-même une superkids ! C’est pour cela que je fais l’émission ! Les gamins qui sont là, ils ont de 7 à 14 ans. Ils sont très doués et passionnés. Ils ont vraiment envie de faire ça ! Le gamin qui a 8 ans et qui fait du saut et qui vous dit : « Mon rêve, c’est d’aller à Las Vegas, faire le cirque du Soleil »… Pour moi, c’est tellement beau, d’être gamin et d’avoir une passion pareille… Justement, M6 et Shine Production m’ont appelée pour cette raison-là ! Parce que je connais tout ce qu’ils peuvent ressentir… J’ai commencé, j’avais 5 ans donc… Je chantais dans l’orchestre de mon père, j’avais 12 ans, j’étais une petite fille ! Les expériences comme celles-là, je les connais, je les ai traversées et pour moi, ma participation, c’était très évident. En plus, ça se passe bien avec les autres jurés. Je suis ravie. Et puis, tu vas voir, c’est une super émission, avec de très beaux talents. C’est vraiment que du très haut niveau. Ça démarre le 6 avril.

Après la sortie de l’album, une tournée ?

Bien sûr ! Je vais rentrer en répétition maintenant. La tournée démarre le 21 mai à Beaulieu-sur-Mer.

Et un passage par Lyon, ta ville natale ?

Oui ! Lyon, c’est le 9 juin, à la Bourse du Travail ! J’adore. La première fois que j’ai dansé à la Bourse du Travail, j’avais 6 ans ! Avec les petits rats de l’Opéra ! On avait fait un grand gala ! J’ai connu cette scène-là il y a très longtemps ! (Rires).  J’aime bien la Bourse du Travail parce que c’est là où j’ai vu tous les artistes que j’ai aimés. J’en ai vu des concerts !!!

Elle a un côté sentimental…

Je me souviens de Daniel Balavoine… J’étais allée le voir, je devais avoir 15 ou 16 ans… Comme je connaissais pas mal de monde qui travaillait dans les coulisses, on m’avait présentée à Daniel… Je suis entrée dans sa loge… Et c’était… un merveilleux cadeau pour moi ! C’était vraiment magique !

On a pu lire que tu étais déjà en préparation d’un 10ème album ?

Non, attends… Je vais partir en tournée, là… On va déjà s’occuper de Crooneuse… Et puis, bien sûr ! Evidemment ! C’est long à préparer… On va le faire avec Franck, c’est sûr et certain ! On en parle… Mais il y a plein de choses avant… Qu’est-ce que j’ai envie de chanter ? Etc… On va le concocter, mais ça va prendre énormément de temps… Et puis, je suis en tournée au moins jusqu’à fin 2017 ! Il faut laisser le temps au temps ! On me demande toujours : « Après, après, après ? ». Après, je peux avoir une autre envie… Y’a une envie de comédie musicale… Il y a plein de choses… Ça aussi, c’est une case que je n’ai pas encore remplie, donc je vais m’en occuper bientôt…

Bien ! Et la case « jeu télé » dont tu avais parlé, ça te trotte toujours dans la tête ?

Ça, plus tard, beaucoup plus tard ! Pas maintenant.

Des projets jusqu’en 2032 alors ?

Je ne sais pas, on verra…. Je ne suis pas quelqu’un qui peut calculer tout le temps… Je vais au gré de mes envies. J’ai la chance de pouvoir choisir, de pouvoir partir dans d’autres voies…

Liane Foly, sa Playlist exclusive !

C’est la coutume : à chaque rencontre avec un artiste, on lui demande de partager avec nous ses coups de cœur musicaux du moment. Aujourd’hui, c’est la fascinante Liane Foly qui livre le contenu de son MP3 sur aficia.

Après 30 ans de carrière, la sortie de son 9ème album, la préparation de la tournée et plein d’autres projets, Liane écoute toujours beaucoup de musique. Surtout du classique. Mais elle aime également beaucoup découvrir les albums des jeunes talents du moment qui ont un vrai univers.

C’est le cas pour Yael Naim, qu’elle aime beaucoup avec son album Older. Car Liane aime entrer dans des albums entiers pour en savourer toutes les couleurs. C’est aussi le cas pour Reason de Selah Sue,  Chaleur humaine de Christine and The Queens ou encore Fearless de Marina Kaye. Du côté des artistes masculins, elle apprécie tout particulièrement le timbre et le côté romantique de Vianney avec Idées blanches.

Liane Foly, sa Playlist exclusive !

Liane Foly, l’interview décalée…

Interview Caméléon

Si tu étais :

– une autre crooneuse ? Julie Andrews.

un autre Enfoiré ? Jeff Panacloc ! J’ai adoré ce garçon ! Ce jeu de fou qu’il a avec ce singe, que j’adore… Jean-Marc, on a l’impression qu’il est vivant ! C’est tout le temps ! C’est très impressionnant ! Et d’ailleurs, quand on le voit seul, par exemple en catering, on a l’impression qu’il n’est pas fini ! (Rires). Il y a un truc qui manque ! (Rires). J’ai passé des heures avec ce personnage de Jean-Marc ! Ce sens de la répartie… C’est fou !

– un autre musicien ? Michel Legrand, évidemment !

– un personnage politique ? Le Roi Soleil ! J’aurai bien aimé !

– un autre lyonnais ? Stéphane Bern, mon ami, si c’est un garçon ou Mimie Mathy, si c’est une fille !

– une autre femme ? Catherine Deneuve. C’était la princesse de toute ma vie, elle m’a apporté beaucoup de chose et, dans la féminité, elle a été très importante pour moi.

C’est la fin de notre interview, mais la tradition chez aficia est de toujours laisser le mot de la fin à l’artiste. Tu as donc carte blanche pour t’adresser à nos lecteurs, ton public, tes fans…

Merci déjà ! Nous allons crooner ensemble !