Fleur Bleu.e ©Maud Aulagnon
Fleur Bleu.e ©Maud Aulagnon

Fleur Bleu.e en interview ‘Flash’ : “La musique nous a apporté un sentiment de liberté et d’espoir ”

Vendredi dernier est sorti le premier album de Fleur Bleu.e, Unrequited Love. Derrière ce nom, Delphine et Vlad, un duo parisien de pop rêveuse. Confidences autour d’un petit-dej avec aficia.

Après la sortie d’un premier EP Star en 2022 et de plusieurs singles, le duo Fleur Bleu.e vient de sortir son premier album, Unrequited Love, chez Pan European records. Les petits derniers du label nous offrent onze pépites aux mélodies éthérées, toutes liées par un même thème. Une dream-pop finement réalisée, un album clair-obscur, qui parle de souffrance, mais aussi et surtout, de renaissance. Une vraie douceur pour le cœur.

Fleur Bleu.e, l’interview Flash : 

1. Salut Delphine, Salut Vlad ! Qui est Fleur Bleu.e et pourquoi ce choix d’écriture inclusive ? 

Delphine : Salut ! On est Fleur Bleu.e, un duo de dream pop en français et en anglais, deux voix, deux guitares. On a choisi le nom de Fleur Bleu.e assez spontanément, cela nous correspond assez bien. À l’origine, cette expression désigne des personnes sentimentales, trop romantiques. Et c’est surtout associer aux jeunes femmes, qui seraient trop naïves. On voulait valoriser le côté romantique de l’artiste, l’expression des sentiments et s’éloigner de ce côté péjoratif.

Vlad : Oui ! On a ajouté ce point médian pour dégenrer cette expression et inviter les hommes à plus se l’approprier. En plus, cette expression vient du romantisme allemand. Elle était utilisée par l’écrivain Novalis. Pour lui, elle symbolisait le passage entre le monde réel et le monde du rêve. Là où on peut se connecter à son inspiration. Et c’est comme ça qu’on construit notre musique. C’est une manière de se détacher du réel et d’accéder à un monde idéalisé.

Fleur Bleu.e (c) Marguerite Bornhauser

La musique comme symbole d’espoir

2. Votre album Unrequited Love (amour non réciproque) est sorti le 20 octobre dernier. Mais, certains titres étaient déjà sur votre premier EP. Pourquoi avoir choisi de les ajouter à la track-list ?

Delphine : On a sorti notre premier EP Star il y a un an, comme une introduction à cet album et à notre musique. Toutefois, on avait déjà à l’époque enregistré toutes les chansons composées autour de ce thème, l’amour non réciproque. Elles sont liées à ce sentiment de non-appartenance.

Vlad : L’amour non réciproque, ça peut être l’amour romantique, l’amour filial, amical, familial. C’est le sentiment d’être, à un moment, potentiellement rejeté, abandonné. C’est d’ailleurs en partie l’origine de notre rencontre.

On est tous les deux des enfants d’immigrés, on a eu du mal à s’intégrer dans la société française. Cela nous a permis de nous trouver au début. On a été réuni par ces sentiments et par la quête de renaissance, de lumière.

Delphine : Ça se ressent dans l’album, notamment dans la première partie qui représente la fin de certaines souffrances. La musique nous a apporté une sorte d’élan vers l’avenir, un sentiment de liberté et d’espoir.

Waterfall Springs – Fleur Bleu.e

3. C’est rare de réunir sur le même disque des titres en anglais et d’autres en français. Est-ce une volonté de prendre de la distance sur certains sujets, de vous protéger en utilisant l’anglais ?

Delphine : L’anglais nous permet d’être plus direct. Dans le titre “l’Inconnu”, je chante les refrains en français et les couplets en anglais. C’est venu très naturellement. On s’autorise à dire plus de choses en anglais, et de manière plus crue.

Vlad : Il y a un côté plus pudique avec le français. De plus, nos parents nous ont beaucoup nourri de chansons anglophones. On a grandi tous les deux avec ces influences. L’anglais est très spontané chez nous.

La musique est notre exutoire. Elle nous permet d’exprimer notre sensibilité

Fleur Bleu.e

4. On ressent une vraie sensibilité dans vos mélodies, est-ce une émotion qui constitue l’ADN de votre duo ? 

Delphine : La sensibilité nous caractérise. C’est l’ADN de ce projet. La musique est notre exutoire, la musique nous permet d’exprimer cette sensibilité. On ne peut pas vraiment le faire dans notre société, ça passe donc par l’art et la musique. L’art est un vrai refuge pour se soigner et exprimer des émotions, que tu ne peux pas vraiment exprimer ailleurs. Quand j’étais adolescente, j’adorais Green Day car leurs paroles sont engagées et à fleur de peau. J’aime aussi beaucoup le groupe Broadcast et la sensibilité de la chanteuse Trish Keenan, malheureusement décédée. Sa musique était apaisante et ses paroles poétiques. Ça a influencé notre musique, que les gens caractérisent souvent de douce. 

Vlad: Oui, et pour moi, la guitare est ma voix. Les mélodies de guitares me permettent de canaliser cette énergie. L’une de mes plus grosses influences est John Fusciante, le guitariste des Red Hot Chilli Peppers. J’adore son jeu de guitare très mélodique. Il m’a beaucoup inspiré quand j’ai commencé à jouer. J’adore ces guitaristes très mélodiques, dont fait également partie Johnny Marr (The  Smiths).

5. Pouvez-vous me recommander deux chansons, dont une de votre album, à ajouter à ma playlist d’automne ?

Delphine et Vlad : Waterfall Springs ! C’est la première chanson que l’on a écrite ensemble. Elle est très cinématographique, comme beaucoup de nos chansons. Je (Delphine) fais beaucoup de rêves puissants et pour pouvoir être fonctionnelle la journée, je les note au réveil. Ils ont été ma matière première pour ces chansons. Les rêves font partie intégrante de notre processus de création.

Et le deuxième titre, ce serait “Ally”, d’Imane El Halouat, qui est géniale ! Elle assurera la première partie de notre concert à la Boule Noire le 10 novembre prochain !

Merci à Delphine et Vlad pour leur sincérité.

Découvrez Unrequited Love, le premier album de Fleur Bleu.e :