Le Paon - Dans la neige - DR

Le Paon en interview ‘Flash’ : “Je ne veux pas faire du Madonna, mais j’ai envie que les gens bougent !”

Le Paon, voici un nom intrigant ! On avait craqué sur “Dans la neige” et sur “Jamais assez”… alors on a posé 5 questions à l’artiste pour en savoir plus sur son univers. C’est notre interview ‘Flash’ !

Après plusieurs projets passés et de nombreuses scènes (Imany en 1ère partie…) qu’elle évoquera en interview, Marion aka Le Paon dévoilait il y a quelques semaines (enfin) son premier EP baptisé Dans la neige. Un projet 5 titres dans lequel on retrouve “Dans la neige” et sur “Jamais assez” qui nous avaient conquis. Autrefois mannequin, Le Paon a cette hyper-hybridité (théâtre, danse, chant…) qui est rare. Elle considère sa musique comme un art thérapeutique. Sa pop onirique devrait vous conquérir à votre tour…

L’interview ‘Flash’ de Le Paon…

1. Bonjour Le Paon ! L’histoire de ton nom de scène est un peu dingue… Peux-tu nous en parler ? 

J’avais écrit une chanson qui s’appelait “Je suis un paon” qui parlait du côté un peu étrange de vouloir être sur scène, de se montrer absolument, de cette ambiguïté de l’artiste qui est à la fois pétrie de doutes mais qui a besoin du public pour partager ce qu’il exprime. Je trouvais que le paon était une métaphore de ça.

À la base, cette chanson était écrite en anglais. Un beau jour, je me suis retrouvée dans les studios d’un compositeur de musique de film, Ludovic Einaudi, qui m’a suggéré de la réécrire en français : “Quand tu chantes en français, c’est vraiment là qu’il y a un truc qui se passe !”. Avant, sur scène, je faisais un set en guitare-voix qui était tout en anglais. Cette chanson était la seule en français. Le public en face de moi ne m’appelait pas par mon prénom Marion mais par Le Paon. Finalement, c’est le public qui m’a  nommée ainsi. Les gens ont vraiment été touchés par cette chanson. 

Le Paon, c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de montrer. Je sors de l’atelier, je fais la roue et je montre vraiment qui je suis

Le Paon, c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de montrer. Je sors de l’atelier, je fais la roue et je montre vraiment qui je suis

Le Paon – aficia

2. Tu as eu plusieurs vies avant de démarrer avec Le Paon. Comment du jour au lendemain, on intéresse une maison de disques et on sort un mini-album ? 

Je ne l’ai pas vraiment vu comme un moment où tout à basculer d’un coup. Cela a été un long cheminement. J’ai déjà sorti plein de morceaux avec d’autres noms… mais au bout d’un moment, j’ai voulu faire autre chose. Une amie à moi à reposté à mon insu sur les réseaux sociaux ma chanson “Jamais assez” en piano voix. Et là, mon producteur actuel, Antoine, avec qui je bosse depuis longtemps, a craqué sur le morceau et m’a dit “Je veux le produire !”. Je le connaissais depuis hyper longtemps, comme le reste de l’équipe actuelle d’ailleurs.

C’est un peu comme tout dans la vie, on plante des graines petit à petit, tout ne vient pas comme ça. J’ai rencontré Jen Jis, qui bosse à la fois avec Ofenbach et Mélody Gardot. Il apporte vraiment un côté mainstream et une sensibilité un peu jazz. Ça a bien matché. Et de l’autre côté, j’ai mon éditeur qui m’a placée sur le Printemps de Bourges où j’ai chanté “Dans la neige”. C’était la première fois que je la chantais. Il bossé en maison de disques et il a proposé ça, et ils ont craqué. La signature provient d’un morceau. Moi, ils me connaissaient. J’avais déjà bossé avec FEDER. Ce sont vraiment les morceaux qui les ont intéressé, sans doute plus que les projets indés que j’ai sorti avant. 

3. Est-ce qu’avec Le Paon, tu t’es redécouvert musicalement parlant ?

Si je réfléchis réellement, je me dis que tout ce que je faisais avant était un travail d’ateliers, c’était de la recherche. J’ai cherché plein de façons de faire de la musique, de chanter, et même d’écrire. Le Paon, c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de montrer. Je sors de l’atelier, je fais la roue et je montre vraiment qui je suis. C’est vraiment quelque chose d’abouti. 

Je veux que les gens chantent les morceaux sous la douche !

Le Paon – aficia

4. Tu connais les rouages de l’industrie du disque. Tu sais ce qui marche, ce qui ne marche pas. A travers ce nouveau projet, est-ce qu’il y a une envie de faire de la musique efficace pour davantage se faire entendre ?

Oui, c’est vraiment ça mon objectif. Je veux que les gens chantent les morceaux sous la douche. Je veux faire partie de la vie du quotidien. J’ai envie qu’ils se préparent pour sortir avec leur copine, qu’elles mettent le morceau pour se mettre dans l’ambiance… C’est un déploiement qui demande à collaborer avec des artistes qui ont des savoirs faire, qui coûtent de l’argent. Si ça marche, je réinvestirai dans les autres artistes qui vont m’apporter encore plus de possibilités pour faire rêver, faire des clips de dingue, des clips, des tournées avec des danseurs. Si ça ne marche pas, on s’adaptera. Rien qu’avec le nom, Le Paon, c’est déjà grandiloquent. Je ne peux pas faire un truc à la bonne franquette. Le spectacle que j’ai dans la tête, ce n’est pas non plus Madonna, mais j’ai envie que les gens bougent.

Avant, ce n’est pas que je composais pour moi, mais je ne faisais pas trop attention à être comprise. Aujourd’hui, je me dis « qu’est-ce que je peux nettoyer dans tout ça, et ne garder que le squelette, garder le plus important”. Même chose dans les mélodies, dès que c’est trop compliqué, que ça fait plaisir qu’à moi mais que ça ne parlera à personne, je n’ai pas envie d’être toute seule sur ce projet. Le mainstream, ce n’est pas tirer la musique vers le bas, c’est vraiment de trouver une musique qui rassemble, c’est quelque chose de magique, c’est rare de trouver ça. C’est un peu le graal, de trouver le truc qui va parler, d’être entendu et compris. Ça doit être génial de trouver ça !

5. Malgré les sonorités très pop, tu as à cœur d’avoir des thèmes très profonds. Peux-tu me parler du texte dont tu es la plus fière sur cet EP ? 

Cela va paraître hyper niant niant mais, chaque texte est un processus hyper fort. Si, peut-être que le texte dont je suis le plus fier c’est “Jamais assez”. Il est hyper simple, mais depuis ce morceau-là, je n’écris plus pareil. J’ai un processus d’écriture un peu plus long. “Jamais assez” était un morceau de premier jet que j’ai quasiment pas retouché. Il est émotionnel. C’est ça qui est le plus dur en réalité, de faire des choses simples. J’espère que j’aurais la chance d’en réécrire des comme ça !

Découvrez le clip “Jamais assez” de Le Paon :