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Ours en interview : « J’essaye toujours de faire en sorte que mes mélodies soient lumineuses »

Publié le 6 octobre dernier, Pops est le troisième album studio du chanteur Ours, enfin de retour dans les bacs après 6 ans d’absence ! Pour aficia, il se confie sur son nouvel album et ses nombreux projets.

Certes moins bavard que sur les précédents albums d’un point de vue des textes, Ours se révèle particulièrement convaincant et inspiré sur Pops, un troisième album mélodieux. Toujours sollicité par de nombreux artistes, Ours a accepté de revenir sur la genèse de son nouveau disque ainsi que sur ses différents projets et son rapport à la scène. Une rencontre signée aficia.

L’interview…

Puisque vos trois albums réunis forment les mots « Miel Pops », est-ce que votre discographie était calculée d’avance ou était-ce totalement instinctif ?

Quand j’écris, c’est souvent pour traduire une émotion mélancolique

Ça s’est fait au fur et à mesure, c’était totalement instinctif. Je ne savais pas comment appeler mon premier album alors plutôt que de lui donner un nom, je lui ai donné une note de musique Mi. Ensuite, j’ai appelé le second El car les deux accolés formaient le mot « Miel » et c’était plutôt marrant pour un ours. Je devais m’arrêter là mais mes amis m’ont lancé un défi en me proposant de faire une suite à ce titre puzzle. Au début je ne voulais pas mais comme mon troisième album se voulait plus pop alors je l’ai appelé Pops pour que ça fasse « Miel Pops ».

Est-ce que ce jeu de mot ne serait pas également un souvenir d’enfance ?

Oui un petit peu, c’est vrai. (rires)

Six années se sont écoulées entre la parution de votre deuxième et troisième album. Quand avez-vous commencé à travailler sur Pops ?

J’ai commencé à travailler sur cet album il y a longtemps sauf que j’ai arrêté afin de me pencher sur d’autres projets musicaux. Je l’ai réalisé en plusieurs étapes parce que j’ai dû couper l’élan. En fait, j’ai rapidement enchaîné après mon second album, je suis parti en tournée… Je pense avoir commencé à travailler sur Pops en 2012. Puis j’ai arrêté pour composer la musique d’une pièce de théâtre et pour participer au Soldat Rose 2. Je me suis remis à la composition de mon disque tout en travaillant pour d’autres artistes et puis pour partir en Afrique pour faire un disque avec des musiciens maliens. Enfin, j’ai également composé les chansons du Soldat Rose 3…

Est-ce que tous ces projets ont influencé la réalisation de votre troisième album ?

Tous ces projets m’ont coupé dans l’élan mais ça m’a fait du bien, ils ont nourri Pops.

Vous le spécifiez, Pops est un album plus pop avec des mélodies solaires mais paradoxalement des textes qui restent assez pessimistes sur l’amour. Qu’est-ce qui a inspiré cette écriture assez sombre ?

Moi quand j’écris, c’est souvent pour traduire une émotion et cette émotion est souvent mélancolique. Maintenant, je n’ai pas envie de plomber les gens donc c’est souvent un petit peu sombre, un petit peu grave, mais par peur de dérouter le public j’essaye d’écrire des textes qui véhiculent toujours un message optimiste à la fin. De plus, j’essaye toujours de faire en sorte que la musique soit plus lumineuse et sautillante.

Vous signez l’intégralité des textes et la grande majorité des mélodies. Lorsque vous réalisé un album, vous commencez par l’écriture, la composition ou les deux en rétroaction ? 

Il y a  généralement une rétroaction mais pour Pops, j’ai souvent commencé par composer les musiques pour ensuite emboîter des mots dans la mélodie.

Dans le titre « Amour en morse », vous mettez en évidence l’importance des mots, de la communication dans une relation. Pensez-vous que les couples d’aujourd’hui se parlent moins qu’avant ?

Mon frère travaille sur le nouvel album de notre père, Alain Souchon

Pas moins qu’avant non. Ce texte sert justement à encourager les couples à se parler. Moi-même, j’ai eu des problèmes de communication, aussi bien pour dire les choses qui vont mal que pour dire les choses qui vont bien comme par exemple « Je t’aime » ou des choses comme ça. C’est une invitation aux personnes de s’exprimer.

Dans « Le grand noir avec une chaussure blonde », vous évoquez un homme tiraillé par deux Pays, deux cultures. Qu’est-ce que cette chanson reflète de notre société actuelle ?

Ça a toujours été là. Quand on est à cheval entre deux cultures, parfois, certaines personnes se sentent mal à l’aise car pas bien ancrés sur un sol. Et quand ils sont dans un pays, on leur fait comprendre qu’ils ne sont pas vraiment d’ici, et dans un autre, le regard des gens montrent qu’ils ne sont pas vraiment de la souche d’ici non plus… Alors ils se sentent mal à l’aise, en se demandant à quel pays et culture ils appartiennent vraiment. Moi, j’en déduis dans cette chanson que c’est une richesse et une ouverture d’esprit que d’avoir cette double culture.

Vous composez le troisième et dernier volet du Soldat Rose avec votre père mais également votre frère Pierre Souchon. Ce n’est pas la première fois que vous travaillez avec lui, notamment cette année puisque vous avez travaillé ensemble sur le projet « Souchon dans l’air ». Pourriez-vous retravailler avec votre frère sur un prochain projet ou sur le prochain album de votre père par exemple ?

Oui bien sûr et mon frère travaille déjà sur le nouvel album de notre père (Alain Souchon). Moi non, mais pourquoi pas. Je pense qu’on collaborera à nouveau ensemble mon frère et moi car on s’entend plutôt bien. On a chacun notre route mais c’est certain que nous continuerons à travailler ensemble sur de prochains projets.

Sur le Soldat Rose 3, vous travaillez avec de grands noms de la chanson française (Calogero, Zazie, Jean-Louis Aubert…). Avez-vous directement travaillé avec eux en studio ?

J’ai déjà des idées de chansons pour un prochain album

Oui, ils sont d’abord venu choisir leur tonalité et on a travaillé ensemble le découpage des textes tout en leur laissant une grande liberté. Ce sont des artistes qui ont beaucoup d’identité et de personnalité donc le but est qu’ils s’approprient pleinement les chansons. On les laisser faire et on apportait des avis pour les aiguiller progressivement.

Comment l’occasion de participer à la création de ce spectacle s’est-elle présentée à vous ?

C’est Pierre-Dominique Burgaud, l’auteur du conte et de l’intégralité des textes, qui après avoir travaillé avec Louis Chedid et Francis Cabrel, nous a contacté mon père, mon frère et moi-même. C’était une belle opportunité.

Et finalement, comment les artistes sont-ils choisi pour interpréter tel ou tel titre ? 

C’est le fruit d’une longue discussion entre l’auteur du conte, les compositeurs et la maison de disque qui défend ce projet parce que pour un certain personnage triste, il nous faut une artiste qui sait chanter la mélancolie, qui est douée rythmiquement. Pour un personnage, on avait besoin d’un accent anglais. Le choix d’Hugh Colltman était une évidence.

La composition du soldat rose 3 pourrait-elle influencer des collaborations avec les artistes qui y ont participé ?

Pourquoi pas, on ne sait jamais à l’avance mais je reste ouvert aux propositions.

Avez-vous déjà des idées de nouveaux projets ?

Oui, j’ai déjà des idées de chansons pour un prochain album et j’ai hâte de commencer d’ailleurs…

Vous êtes actuellement en tournée pour défendre votre nouveau disque, comment appréhendez-vous la scène ?

Les musiques prennent enfin vie sur scène

Je l’aime beaucoup, j’ai toujours hâte de monter sur scène. Les musiques prennent enfin vie en concert. Les textes sont vivants et il y a l’instantanéité du concert, le hasard. Si on est fatigué, les chansons sont interprétées d’une autre manière, tout ça me plaît ! On interprète les chansons avec de l’instinct.

Si vous ne deviez garder qu’une chanson de Pops à faire découvrir au public, laquelle choisiriez-vous ?

C’est vrai que j’aime beaucoup « Amour en morse ». Je la trouve très originale, j’aimerais beaucoup que le public découvre le texte.

Est-ce que vous avez des nouvelles de Lily Allen ?

Et non, figurez-vous aucune ! Aucune nouvelle, je ne sais pas ce qu’elle fait. Je pense qu’elle prépare un nouvel album mais bon…

Aimeriez-vous repartager un duo avec elle ou un autre artiste international ?

Pourquoi pas oui. Vous savez, on ne pense pas comme ça, en termes de chemin musical. Si ça se concrétise, ce sera avec plaisir.

Découvrez Pops, le nouvel album d’Ours :