Freddie Mercury - DR

Freddie Mercury, la star inoubliable

Immense chanteur à l’extraordinaire voix, star mondiale et leader incontestable, objet de controverse, Freddie Mercury était tout cela à la fois. Mais c’était aussi un homme, une vie, une histoire dont aficia vous retrace le parcours.


Rien ne prédisposait au départ Freddie Mercury à ce qu’il devait devenir quelques années plus tard, c’est-à-dire le chanteur et leader inoubliable du groupe de rock Queen et d’en faire, à l’image des Beatles ou des Rolling Stones, un des plus grands groupes de rock de la scène anglaise et mondiale.

Les origines de Freddie Mercury

C’est à Stone Town, dans le protectorat anglais de Zanzibar, que nait le petit Farrokh Bulsara en ce jour du 5 septembre 1946. Fils de Jer et Bomi Boulsara, dont le nom vient de leur ville natale de Boulsar (Valsad aujourd’hui), des parsis (perses) qui avaient quitté l’Iran pour l’Inde afin de fuir l’invasion arabo-islamique de leur pays. À l’âge de sept ans ses parents, fonctionnaires pour la couronne britannique, l’envoient auprès de sa grand-mère dans la région de Panchgani, proche de Bombay, afin qu’il poursuive ses études dans la pension St Peter.

Farrokh se révèle un élève brillant et ses résultats sont excellents, particulièrement en sport et en musique, au point que le directeur de la pension écrit à ses parents pour leur demander de l’encourager dans cette voie en lui payant des études de musique en plus de ses cours habituels. Ses parents acceptent et Farrokh apprend alors le piano qu’il maîtrise rapidement jusqu’à atteindre le grade IV. Poursuivant ses études à la Ste Mary’s High School de Mazagron, et passionné de musique et de chant, il intègre à l’âge de douze ans, en tant que pianiste, son premier groupe en compagnie d’autres élèves et prend pour l’occasion le surnom de Freddie. The Hectics composé de Freddie, Derrick Branche, Bruce Murray, Farang Irani et Victory Rana se veut un groupe rock’n’roll et reprend des standards des grands du genre de l’époque mais ne se voit autorisé à ne jouer qu’à l’intérieur de l’enceinte de l’école, ce qui convient bien au jeune Freddie qui, timide, se sent très bien en arrière-plan.

Malheureusement pour lui, sa famille doit revenir à Zanzibar, pour des raisons professionnelles, puis en 1964, se résoudre une nouvelle fois à l’exode suite à une révolution qui renverse le sultan, et qui mènera à la création de la République de Tanzanie actuelle. Freddie, alors âgé de dix-sept ans, prend avec ses parents la direction cette fois-ci du Royaume-Uni.

L’Angleterre, terre de découverte…

Installé avec sa famille dans une petite maison, Freddie opte alors pour des études artistiques et s’inscrit à l’école polytechnique d’Isleworth. Mais l’Angleterre, c’est avant tout un nouvel univers musical qui s’ouvre aux yeux de ce passionné et Freddie découvre ainsi les stars de la nouvelle vague rock que sont les Beatles et John Lennon… mais aussi les vedettes américaines comme Liza Minnelli, le « King » du rock Elvis Presley ou encore Jimmy Hendrix, une de ses idoles, qui le marqueront durablement.

Mais l’heure est encore aux études et Freddie, en 1966, est admis grâce à ses résultats scolaires à l’Ealing Art College à Londres et prend un appartement dans le quartier de Kensington, dont il se retrouve plongé au cœur de l’activité artistique bouillonnante, et où résident nombres de musiciens plus prolifiques les uns que les autres. C’est à cette époque que Freddie fera les rencontres qui changeront définitivement sa vie et traceront les pas de son avenir proche. A Ealing, où il fait ses études d’illustration graphique, il fait la connaissance puis devient ami avec Tim Staffell alors chanteur et bassiste au sein du groupe Smile, comprenant notamment le guitariste Brian May et le batteur Roger Taylor. Freddie, devenu le premier fan et ami des membres du groupe, tente de convaincre ceux-ci de le prendre comme second chanteur, mais sans succès. C’est ainsi qu’il continue sa route en solo, sans pour autant perdre espoir de pouvoir un jour rejoindre la formation.

Des débuts difficiles pour Freddie Mercury

N’ayant pu intégrer le groupe Smile, Freddie croise alors la route de Ibex, groupe originaire de Liverpool, composé du trio Mike Bersin à la guitare et au chant, John « Tupp » Taylor à la basse et Mick « Miffer » Smith à la batterie. Peu de temps après leur rencontre Freddie, qui connait déjà tout leur répertoire par cœur, décide de les rejoindre lors d’un concert à Bolton et devient officiellement le chanteur d’Ibex. Revenus à Londres pour composer et ayant fait se rencontrer les membres des deux formations grâce à Stafell, les artistes ne se quittent plus et vivotent ensemble de maigres prestations et de petits boulots. Freddie et Roger Taylor mettent notamment leurs économies en commun pour acheter des stocks de vêtements d’occasion qu’ils revendent au marché de Kensington.

Malheureusement Ibex, rebaptisé Wreckage par Freddie, ne perce pas et voit en 1969 le départ du batteur Smith vers de nouveaux horizons. Le groupe se produit peu et devant le manque de réussite, décide de se séparer. Ce serait à l’occasion du dernier concert du groupe que Freddie, énervé par un micro qui ne voulait pas tenir, décida de le dévisser et d’en garder la partie supérieure dans les mains tout le long de la prestation, habitude que prendra plus tard le chanteur et qui, dès lors, deviendra sa marque de fabrique lors des lives.

Freddie répond en ce temps-là, à une annonce de la revue musicale Melody Maker dans le but d’être auditionné par le groupe Sour Milk Sea qui cherche à élargir son répertoire. Passage réussi pour Freddie qui intègre le groupe composé de Chris Dummett au chant, Jeremy Gallop à la guitare, Paul Milne à la basse et Robert Tyrell à la batterie. Malheureusement, la personnalité trop affirmée et dominatrice de Freddie engendre des failles et des conflits au sein du groupe de Sour Milk Sea qui mèneront ce dernier à la séparation, laissant à nouveau le chanteur seul.

Les espoirs enfin récompensés

En 1969, le groupe Smile, dont Freddie est toujours très proche, signe avec le label Mercury Records pour l’enregistrement de trois morceaux : « Earth » (Staffell), « Step on me » (May) et « Doin’ All Right » qui ne seront finalement pas exploités, puis trois autres dans le courant de la même année : « April Lady », «Blag » et « Polar Bear » sans plus de réussite que les précédents. Dépité et ne se voyant plus d’avenir au sein du groupe Smile, Stafell décide de quitter la formation et propose à ses partenaires que Freddie, qui n’attendait que ça, le remplace au poste de chanteur. Après validation des autres membres du groupe, Freddie décide de renommer le quatuor pour lui donner le nom de Queen et prend pour l’occasion le nom de Mercury suite à la composition de la chanson«My Fairy King» qui parle d’une « Mother Mercury ». Mais alors qu’il arrive à peine dans le groupe, Freddie doit faire face au départ du bassiste Jeremy Gallop, obligeant le trio à se mettre en quête d’un nouveau musicien. Après plusieurs auditions infructueuses, c’est finalement John Deacon qui est retenu au poste de bassiste, Queen est enfin né.

Des débuts de Queen à la consécration

L’équipe au complet, Freddy Mercury décide de s’installer avec sa compagne de l’époque Mary Austin. Mais son attirance de plus en plus grandissante pour les hommes l’emporte et Freddie Mercury met fin à sa relation avec Mary qui restera malgré tout une amie fidèle du chanteur jusqu’à sa disparition vingt ans plus tard.

En 1972, le groupe Queen et son leader Freddy Mercury entrent aux studios Trident, situés dans le quartier londonien de Soho, et leur premier album éponyme « Queen » sort en 1973 suivi d’un « Queen II » en 1974. Les albums recevant de bonnes critiques auprès des médias spécialisés et des diffuseurs leur offrent un succès commercial prometteur. Mais Freddie Mercury n’est pas satisfait et décide de faire évoluer le groupe afin de lui apporter un style plus novateur et inédit. Ce sera chose faite avec l’album « A Night At The Opera » en 1975 et son titre phare « Bohemian Rhapsody », mélange entre ballade romantique, air d’opéra et morceau hard rock, qui consacre le groupe au plan national et international devenant, au cours des années, un des hymnes de la discographie de Queen. À retenir à ce sujet, l’utilisation de ce titre dans le film Wayne’s World avec Mike Myers qui le rendra encore plus mythique en 1992.

Freddie Mercury prend alors en charge l’imagerie du groupe, s’appuyant sur son expérience de graphiste, et s’appuie notamment sur l’utilisation des vidéos clips comme véritable moyen d’expression et plus seulement comme simple support des titres du groupe. Cependant l’arrivée du mouvement punk à la fin des années 1970 séduit de plus en plus les médias et jette une première ombre sur la notoriété du groupe Queen. Les premières critiques apparaissent dans la presse avec laquelle Freddie Mercury avait déjà maille à partir lorsqu’il avait révélé son homosexualité dès 1974. Loin de se laisser abattre, Freddie Mercury répondra par la provocation en faisant de son orientation sexuelle une partie intégrante de son image publique, adoptant dès le début des années 80 avec cheveux courts et moustache, le style nouveau clone lancé par certains homosexuels de l’époque. L’imagerie gay affichée par son chanteur n’entame en rien la notoriété du groupe qui se voit de plus en plus grandissante et s’impose comme groupe phare de la scène anglaise et internationale.

En 1982, Freddie Mercury annonce que la tournée du groupe est reportée d’un an, car il voudrait composer un album solo, projet qui lui tient à cœur depuis des années. Parti pour Munich dans ce but, il y rencontre le compositeur Giorgio Moroder, qui le persuade de collaborer à son projet de modernisation du film Metropolis de Fritz Lang sorti en 1926. Feddie Mercury invite d’ailleurs les membres de Queen à venir participer au projet qui, pour lui, débouchera sur son premier single solo « Love Kills » en 1984. Nouvelle révélation pour Freddie Mercury en 1983, lorsqu’il assiste à une prestation de la soprano Montserrat Caballé dont il ressort très impressionné puis collaborera avec elle quelques années plus tard pour le titre « Barcelona » qui deviendra l’hymne officiel des jeux olympiques espagnols.

En attendant il participe en 1985, avec le groupe Queen, au concert « Live Aid » de Bob Geldof en faveur de l’Ethiopie au Stade de Wembley où leur prestation est tellement remarquable qu’elle en éclipse presque celle des autres artistes. 1986 voit notamment la sortie de l’album « A Kind of Magic » servant de BO au film Hihglander, avec notamment le titre « Princes Of The Universe », qui se révèle un énorme succès commercial, l’année se poursuivra avec leur tournée européenne. Véritable triomphe de celle-ci, couronnée par l’album « Live Magic », s’avèrera être la dernière du groupe Queen en raison de l’état de santé Freddie Mercury. Les rumeurs courent dès lors sur l’origine de sa maladie, mais le groupe démentira toujours, par communiqué officiel, les annonces de la presse clamant le chanteur atteint par le virus du sida.

Fin de vie et décès de Freddie Mercury

Pourtant, malgré les démentis de son entourage, le mythique concert au stade de Wembley, bondé, sera la dernière grande prestation de Freddie Mercury qui se sait atteint par le VIH, d’ailleurs les clips réalisés pour l’album « Innuendo » le montrent amaigri et très fatigué. Malgré les ravages causés par la maladie, Freddie Mercury dément toujours les rumeurs afin de protéger la vie privée de ses proches et enregistrera encore plusieurs titres dont « The Show Must Go On » qui apparaîtra comme l’œuvre testament de l’artiste. Atteint depuis plusieurs semaines d’une pneumonie aggravée par l’avancée du sida, Freddie Mercury publie un communiqué le 23 novembre 1991, où il révèle publiquement sa maladie se sachant condamné. Vingt-quatre heures plus tard, il s’éteignait à l’âge de quarante-cinq ans et sera incinéré, conformément aux rites de sa religion, au Kensal Green Cemetery. Le monde perdait alors un chanteur exceptionnel au formidable charisme qui réside désormais à jamais au panthéon de nos mémoires et de nos cœurs.

Preuve de la générosité de l’artiste et de l’homme, Mercury lèguera 500 000 £ à Jim Hutton, son compagnon, la même somme à son assistant personnel et à son chef cuisinier, ainsi que 100 000 £ à son chauffeur. Il n’oubliera pas non plus son amie de toujours Mary Austin, qui recevra, quant à elle, la moitié de sa fortune (soit plusieurs millions de Livres sterling), sa demeure géorgienne de Kensington, ainsi qu’un pourcentage sur les futures ventes de disques de l’artiste.

On vous laisse en compagnie de « Show Must Go On », le dernier grand titre du regretté Freddie Mercury: