Interview : 5 questions à Amadou & Mariam…

À l’occasion de sa venue au festival Woodstower, Amadou & Mariam a, malgré la fatigue, pris le temps de répondre à nos questions. Confidences d’un couple à la ville et à la scène qui n’a pas fini de nous faire danser !

Amadou & Mariam se produit sur scène depuis les années 80. La rencontre a eu quelques années plus tôt à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako (Mali). Depuis, le duo amoureux et musical s’est produit aux quatre coins du monde et a fait des rencontres artistiques qui se sont rapidement transformées en amitiés.

Dans son dernier album, La confusion, le tandem partage toujours une musique joyeuse tout en chantant l’exil, la séparation et les difficultés que connaissent les pays africains… Le festival Woodstower a été l’occasion de revenir sur cet ultime effort, de parler des rencontres marquantes et de bonheur.

5 questions à Amadou & Mariam…

Pour le dernier album, La confusion, vous vous êtes inspirés du coup d’état qui a eu lieu au Mali… Pouvez-vous nous raconter l’histoire de cet album ?

Mariam : Ce coup d’état a commencé dans notre région au Mali avant de se généraliser à tout le pays. Il y avait de la violence de partout et c’est ce qui a donné le nom à notre album.

Amadou : Les gens étaient complètement déboussolés et comme nous avons senti cet effet au quotidien, nous avons eu envie de donner du courage aux gens. Il y a cette confusion et il y a aussi des morceaux qui sont là pour dire aux gens de ne pas baisser les bras.

La musique africaine est connue pour être festive mais cela ne vous empêche pas d’aborder des sujets difficiles sur ces mélodies joyeuses. Quelle est votre recette pour faire danser les gens malgré la gravité de certains textes ?

Amadou : Il vaut mieux faire la fête et envoyer des messages. Chacun peut profiter de nos concerts pour danser et s’interroger sur les paroles à la fin. Nous préférons faire la fête avec des mots un peu durs. La musique existe pour soulager les personnes.

Depuis vos débuts, vous avez rencontré beaucoup d’autres artistes qui viennent d’univers très variés… Allez-vous chercher des inspirations dans leurs musiques ?

Amadou : Nous ne cherchons pas forcément d’inspirations chez eux, ce sont eux qui les apportent. Notre musique est ouverte et elle permet aux autres de s’insérer. Quand nous étions au Mali, nous écoutions beaucoup les groupes de rock et de blues. Ça nous a beaucoup intéressé comme styles de musique.

Vous avez eu la chance de chanter pour l’ancien président des États-Unis, Barack Obama, lors de la remise de son prix Nobel de la paix en 2009. Racontez-nous cette rencontre qui devait être incroyable pour vous…

Mariam : C’était un moment incroyable qui s’est très bien déroulé ! Nous nous sommes rendus à la cérémonie et nous avons pu chanter devant d’autres artistes comme Will Smith, Wyclef Jean ou encore Donna Summer. Ça nous a fait vraiment plaisir quand Barack Obama est venu nous saluer et nous encourager. Il nous a dit qu’il connaissait le Mali.

Amadou : Il nous a aussi dit qu’il connaissait notre musique et qu’il l’écoutait. Tout le monde était content et c’était un moment réussi !

Pour terminer cette interview, nous aimerions connaître votre succès de longévité…

Amadou : Je pense que notre carrière dure depuis tout ce temps car nous aimons les mêmes genres de musique tous les deux. Ça crée une grande complicité ! Quand nous travaillons ensemble, nous nous écoutons beaucoup. Chacun peut partager ses idées et nous essayons de trouver un juste milieu qui nous convient. Nous avons aussi des valeurs communes à défendre, nous en avons conscience. Sans oublier une bonne dose de patience, de tolérance et d’amour !