À l’occasion de la sortie de Demain, Amel Bent a bien voulu répondre à nos questions sur ses collaborations, ce nouvel album et son évolution… Confidences !
C’est un retour qui a mis du temps à se faire et que l’on espérait ! En effet, avant Demain, le dernier album en date d’Amel Bent remonte à 2014. C’était Instinct… Depuis la chanteuse a eu l’occasion d’être maman, de prendre un peu de distance avec l’univers de la musique et de se focaliser sur l’essentiel.
Puis, il y a eu le retour en studio, des rencontres avec des compositeurs, des auteurs et des producteurs qui lui ont donné l’envie de travailler sur des nouvelles chansons. Des pistes rassemblées sur Demain, un album dont on a discuté avec elle… Mais pas que !
Amel Bent…
Durant ta pause, tu as changé de maison de disques. Ce changement a-t-il été un besoin ?
Je crois sincèrement que j’avais besoin de travailler avec des personnes qui me voyaient avec un certain recul. J’ai adoré travailler avec Sony. Ça a été une très belle aventure de 12 ans. Je ne suis pas partie parce que ça se passait mal. Je suis vraiment parce partie parce qu’à un moment donné dans la vie, quand nous n’arrivons plus à nous sonder, il faut savoir se retrouver avec des nouvelles personnes qui ont un autre regard sur nous. Il faut à nouveau se ressentir et se retrouver.
Mon choix s’est porté sur Natacha Krantz (Directrice générale de Mercury Music) car c’est un rendez-vous qui m’a beaucoup marquée. Elle a écouté les 2-3 chansons que j’avais déjà un peu maquettées à l’époque. Elle a été très, très émue et c’est justement cette émotion que j’ai aimée. J’ai trouvé ça très humain comme réaction. Je me suis dit qu’il fallait tenter l’aventure avec elle. Le fait que ce soit une femme patronne qui travaille avec énormément de femmes au sein du label m’a aussi décidée dans ma démarche. Je retrouvais un peu les marques de mes deux premiers albums chez Sony où à l’époque il y avait beaucoup de femmes qui étaient à la tête des équipes de promo comme Lorianne Dimosi. Entre temps, ces personnes sont parties de chez Jive et je ne travaillais plus avec elles chez Sony. Les équipes avaient complètement changé. Donc changer pour changer, je me suis dit que j’allais aller avec Mercury… Et je ne regrette pas !
Y a-t-il des évènements précis qui ont été décisifs dans ton envie de revenir à la musique ?
Je crois que le premier événement qui m’a un peu bousculée, ça a été l’invitation de Johnny Hallyday à chanter « Que je t’aime » pour l’enregistrement de l’album On a tous quelque chose de Johnny. J’étais enceinte de ma fille et je n’avais pas du tout envie d’être visible à ce moment-là. Je m’étais jurée de vivre mes grossesses loin de tout ça, ni en studio, ni en clip, ni en télé et ni en radio. Je voulais faire cette coupure ‘coupante’ ! (Rires) Et puis, c’est vrai qu’une invitation du taulier Johnny Hallyday ça ne se refuse pas. Il y a eu vraiment quelque chose de très fort en enregistrant cette chanson. Je l’ai complètement vécue en tant que chanteuse-maman et c’était vraiment étrange car je n’avais rien fait depuis la grossesse de ma première fille. J’ai trouvé que c’était bon, agréable et j’étais tout émue.
Découvrez « Que je t’aime » par Amel Bent :
Le second événement, c’est ma participation comme jurée à ‘The Voice Kids’. Je venais d’accoucher de ma seconde fille seulement cinq jours avant de prendre mon rôle de coach. Et puis, j’y ai retrouvé des amis avec Jenifer et Soprano qui sont des personnes que j’affectionne tout particulièrement. Intégrer la ‘The Voice Family’, qui sont des personnes bienveillantes… Nikos, que la France connaît comme l’animateur le plus bienveillant qui va toucher en plein cœur juste en parlant parce que, malgré sa position, il est très humain. Rencontrer tous ces enfants qui viennent avec cette passion pure et débordante, pas polluée par le métier d’artiste qui n’est pas forcément tout beau non plus… Tous ces détails ont fait que cette expérience a été plus que déterminante pour moi. Ça a tout réveillé en moi.
Ce nouvel album marque aussi, je trouve, un tournant dans ta carrière. Il y a encore quelques titres d’Amel Bent avant et puis il y a ceux de la chanteuse qui ose enfin regarder vers Demain...
Il y a bien deux phases dans cet album et c’est pour ça que nous le ressentons ainsi. D’un côté, il y a la Amel Bent d’avant… Pendant longtemps, il s’est appelé L’Autre. Si je n’avais pas pris personnellement le risque de travailler sur la seconde partie, il porterait toujours ce nom et ne contiendrait que des chansons de l’ancienne Amel Bent. J’ai pris le risque de replacer l’album avec l’envoi du premier single, « Si on te demande », pour que justement je puisse laisser mon cœur d’artiste aller dans le sens où il voulait aller aussi. C’est pour ça qu’il y a toute cette nouveauté, cette modernité dans l’album. On sent bien qu’il y a deux cœurs différents qui battent dans cet album.
Si tu ne devais choisir qu’un titre de Demain lequel serait-ce et pourquoi ?
Ah c’est difficile comme question ! Allez, je vais dire « À mes filles ». Je trouve toutes les chansons merveilleuses et je suis très fière de mon disque. Quoi qu’il arrive tout est daté et tout passera. Toutes les émotions que je transmets dans cet album sont reliées à ce que je vis dans ma vie et il va encore se passer des choses. Tout ce que je raconte maintenant, ça fera partie du passé. Mais s’il y a bien quelque chose qui ne changera pas, c’est mon rapport à mes filles, ce que j’ai pu ressentir quand elles sont nées… Je choisis la chanson qui ne sera jamais influencée par le temps qui passe.
Découvrez « À mes filles » d’Amel Bent :
Sur l’album, on trouve trois feats avec des rappeurs. Y-a-t-il un point commun qui te relie à Soprano, Lacrim et Alonzo à part le fait qu’ils soient des amis ?
J’aime bien ces trois garçons car ils sont cash, honnêtes et sincères dans leur vision de ce métier et de ce qu’ils en font, dans leurs textes et le parti-pris. Ils ne sont pas dans l’excessif. Ils se livrent et c’est ce qui me plaît chez ces trois rappeurs. Ce n’est pas seulement de la punch line en série. Nous avons vraiment l’impression de les connaître quand nous écoutons leurs albums. J’aime bien parce que ça me ressemble.
La tournée débute dans quelques jours. À quoi doit s’attendre le public au niveau de la setlist ? As-tu réussi à trouver l’équilibre entre anciens et nouveaux morceaux ?
Je suis partie du principe que la tournée doit avant tout faire plaisir au public. Il y aura de quoi leur faire plaisir. Il y aura les chansons qu’ils ont aimées…