Dajak - (DR)
Dajak - (DR)

Dajak en interview : “Je me suis dit que je pouvais créer pleins de choses avec les styles que j’aime…”

Exclusivité aficia

Premier rendez-vous de la semaine avec Dajak. L’occasion pour nous de découvrir les diverses influences ainsi que les passions qui rythment la musique de l’artiste de 22 ans. C’est à découvrir sur aficia.

Depuis février 2020, Dajak se constitue une place dans le paysage musical français. Après avoir sorti trois titres : ”Ciel Rose”, ”PLP” et ”Phonecall”, l’interprète et beatmaker parisien a su produire une musique qui fait écho à toutes ses influences et qui lui est propre. Ainsi, à l’occasion de la sortie de son EP Flash le 26 juin, aficia s’est entretenu avec un artiste qui nous réserve de belles surprises. ​​

Des sounds system à son premier EP Flash

​​Après nous avoir confié sa playlist du moment, ensemble, nous avons abordé le sujet des passions et notamment celle du reggae et des influences qui bercent sa musique aujourd’hui. Des angles importants pour comprendre le cheminement de son EP Flash entre hip-hop, reggae dancehall et folk-rock.​​

Dajak : l’interview…​​

Pour nos lecteurs qui ne te connaissent pas forcément, peux-tu te présenter en quelques mots ?​​

Dajak - DR

Je m’appelle Dajak, jeune chanteur et beatmaker parisien de 22 ans. À la base, je viens du reggae et maintenant j’ai plusieurs influences (hip-hop, soul, reggae, lo-fi…). Je ne me définis pas seulement en tant que rappeur, je fais plusieurs choses. ​​

Le reggae est donc le premier style musical que tu as découvert ?

​​Oui ! C’est le premier style musical dans lequel je me suis lancé. Le reggae a toujours été présent autour de moi. Mon père écoutait tout type de musique mais particulièrement du reggae et du dancehall. C’est vraiment à l’âge de 14 ans que j’ai accroché avec le reggae lorsque des amis m’ont emmené à un sounds system. Je ne connaissais vraiment rien, ni personnes. Je suis sorti de là et je savais que c’était ça que je voulais faire. Sur l’affiche, c’était des artistes comme Raggasonic qui est une référence dans le reggae-dancehall français. Du coup, je me suis lancé dans le reggae-dancehall en tant que chanteur quand j’étais au lycée. ​​

Qu’est-ce qui t’a plu dans l’univers reggae ?

​​J’avais vers 15 ans, mes amis écoutaient que du rap et moi aussi. Avec le reggae, j’ai trouvé quelques choses de différent. Quand tu as cet âge-là, tu as besoin de te sentir faire parti de quelque chose et le reggae était à l’époque, comme aujourd’hui encore, un style très underground. Le fait de découvrir une culture, une niche, un microcosme… cela m’a beaucoup plu. Je me suis senti faire partie de quelque chose.

Au-delà de ça, la musique m’a touché parce que c’était différent. Il y avait ce côté un peu brut que l’on retrouve dans le rap mais avec quelque chose de plus mélodieux, avec beaucoup d’instruments. Tout ce côté musical n’était pas forcement présent dans le rap à ce moment. Les dimensions de live, de performance sound system. C’était énorme. L’artiste se présentait juste avec son micro et il devait faire ses preuves. Cet aspect musical et underground du reggae-dancehall m’a touché et directement plu. ​​

Je n’ai qu’une hâte, c’est de monter sur scène pour pouvoir interpréter mes nouveaux morceaux.
La scène c’est la fête.

Dajak

Comme tu en parlais tout à l’heure, dès 16 ans, tu as fait tes premiers pas dans le milieu underground des sounds systèms reggae-dance hall. Pourrais-tu nous parler de cette période ? En quoi cela consistait ?

​​J’ai très vite rencontré, fin 2014, un DJ du nom de Newik, qui est encore à l’heure d’aujourd’hui mon DJ et ami. On était en première, c’est là où j’ai commencé à faire des sounds system. J’étais juste chanteur et il fallait que je trouve un DJ pour pouvoir me produire sur scène. Il avait le même âge que moi et le feeling est directement passé. Parfois, il mixait en début de soirée, ensuite il m’annonçait, moi je venais, je faisais mes sons et puis après il mixait et moi j’intervenais entre les morceaux… J’ai également fait des dates sans lui pour cause d’imprévus. J’ai alors découvert un sound system qui s’appelle le Blue Party Sound System qui est, on va dire, un sound vétéran des années 90, la grande époque du reggae dancehall en France. C’est un sound system qui nous a très vite contactés pour qu’on tourne avec. ​​

Tu as donc fait de nombreuses scènes durant cette période. Préfères-tu la scène ou le studio ? ​​

C’est marrant parce qu’on a complètement commencé par la scène. Pendant longtemps, on avait plus de scènes que de titres. C’est la manière la plus simple au départ quand tu n’as pas trop de moyens de te faire connaître. Du coup, on a fait de la scène pendant très longtemps et il y a peut-être deux ans je me suis dit qu’il fallait que je fasse des titres. J’ai installé mon home studio et j’ai commencé à faire des prods, à m’enregistrer. On va dire que là, j’ai trouvé un truc que je n’avais pas quand j’étais sur scène. Il s’agit de ce côté des champs des possibles, qui est incroyable. Tu peux tout faire. Je dirai que tout le travail de studio m’a beaucoup plu et je me suis peut-être plus épanoui que sur scène. Sur scène, c’était très cool mais on était plus jeune donc c’était vraiment pour s’amuser. Alors qu’en studio, c’était vraiment du travail avec de la recherche et bien sûr de l’amusement.

Cependant, je n’ai qu’une hâte, c’est de monter sur scène pour pouvoir interpréter mes nouveaux morceaux. La scène c’est la fête. Puis il y a beaucoup de gens aujourd’hui qui me suivent qui m’ont connu sur scène. Donc on est pressé de les revoir et de revenir sur scène avec une plus grosse formation. Actuellement, on essaye de bien préparer cela.  ​​

Tu étais principalement orienté vers un univers reggae, qu’est ce qui a fait que tu as voulu insérer dans ta musique des touches hip-hop, rn’b, folk, rock… ?

​​C’est arrivé du fait que j’ai pris à un moment mes distances avec le reggae. J’avais un peu la sensation d’avoir fait le tour même si en réalité on ne le fait jamais. J’avais l’impression de faire ce que j’écoutais. Ce n’était pas quelque chose de super personnel. Je voulais quelque chose qui soit propre à moi. Jusqu’à là, je n’avais jamais vraiment osé. Une fois que j’ai eu du matériel et ma guitare que je n’avais d’ailleurs jamais pensé à utiliser pour mes titres, c’était le moment ou jamais. À ce moment, j’ai vraiment composé pour moi, c’est là que le déclic est venu et que je me suis dit que je pouvais créer pleins de choses avec les styles que j’aime.

J’écoutais beaucoup de rap mais je n’en faisais pas donc c’était l’occasion. Pareil pour la pop, le rock… qui m’ont aussi influencé. Il y a des moments où j’ai juste tenté des choses avec ma voix, ma guitare et mes petits instruments. Le but était de rassembler toutes mes influences pour faire des titres qui me ressemblent le plus possible et qui soit le plus unique. Je voulais également essayer de préserver cette vibe reggae surtout dans la manière de poser la voix. C’était assez naturel puisque c’est par là que j’ai commencé.

J’ai la chance d’avoir des talents qui sont autour de moi et qui me permettent d’explorer
plusieurs univers au-delà de celui de la musique.

Dajak

​​A l’heure d’aujourd’hui, si tu as un, voir des styles à ”coller” sur ta musique, le(s)quel(s) ce serai(ent) ? ​

C’est là que ça devient compliqué (rire). Ma musique est une synthèse de rap, de reggae dance hall et de musique un peu rock-folk que l’on reconnaît avec les jeux de guitares. C’est la synthèse de ces trois univers-là. ​​

D’ailleurs, quand tu ne chantes pas, ne produit pas, tu aimes faire quoi ? Tu as d’autres passions ?​​

Je suis très attaché à l’image, à la vidéo. J’ai eu la chance de travailler avec Maxime Ellies qui a travaillé sur toute la direction artistique du projet. Je suis hyper impliqué là-dedans parce que ça me passionne. Pouvoir retranscrire la musique grâce à l’image. Sinon, j’ai d’autres passions qui sont toujours reliés à l’art. J’aime beaucoup la mode. C’est pour cela que j’ai d’ailleurs collaboré avec une créatrice qui s’appelle Clémence Theil. Quand je sors de la musique, mes autres passions sont liées à mon projet. C’est un travail d’équipe. J’ai la chance d’avoir des talents qui sont autour de moi et qui me permettent d’explorer plusieurs univers au-delà de celui de la musique. ​