David Ban - © Monsieur Roni
David Ban - © Monsieur Roni

David Bán en interview : “Ce choix d’auto-production fait que je suis directeur artistique de mon projet et que j’ai une totale liberté, c’est un luxe”

Exclusivité aficia

David Bán est de retour ce vendredi 30 avril avec son deuxième album 3,2,1…, une nouvelle fois auto-produit. L’occasion pour aficia d’échanger à ce sujet avec l’artiste…

Après L’alpagueur, un premier album sorti en 2017 dont est extrait le titre “Encore”, David Bán a eu l’occasion de partir sillonner les routes de France pour partager son art sur scène et rencontrer son public.

Depuis et entre tous ses autres projets artistiques, l’artiste prépare son deuxième opus, 3,2,1… ! Le jour est enfin venu pour lui de partager ce disque qui se veut à la fois festif et poétique à son fidèle public.

David Bán : l’interview…

Plusieurs années se sont écoulées depuis la sortie de L’alpagueur, ton premier album et c’est finalement aujourd’hui que tu dévoiles ton deuxième projet solo. Son titre 3,2,1… laisse penser à un nouveau départ. En quoi as-tu voulu cette nouvelle aventure différente ?

David Ban - 321

Déjà musicalement. Ce deuxième album est plus produit que le premier qui était fait avec des musiques organiques, avec des vrais instruments. Là, il y a un mélange, il y a plus de production, on est davantage dans des sonorités qui sont plus modernes. J’ai travaillé avec Pierre Baslé qui travaille lui-même avec Guillaume Atlan du groupe Supermen Lovers. Il a une oreille au niveau de la réalisation qui est vraiment très moderne, donc c’est super agréable car j’ai pu pousser au maximum chaque chanson dans les arrangements et dans la proposition musicale. J’espère que ça plaira au public, en tout cas, moi je suis très content.

Par rapport au titre, c’est un décompte, c’est un renouveau si on veut mais c’est surtout un retour vers une nouvelle rencontre parce que j’ai vraiment fait beaucoup de concert avec le premier album et du coup j’ai hâte de repartir pour une nouvelle aventure, avec des nouvelles chansons et faire découvrir tout ça.

D’ailleurs, parmi les pistes qui composent 3,2,1…, on remarque des productions aux styles bien différents, notamment de la variété française en passant par du rock ou même de la pop. Est-ce que tu as fait le choix de l’auto-production pour avoir cette totale liberté ?

Complètement. Je suis un artiste éclectique, c’est-à-dire que je chante, je joue la comédie, je fais de la voix off, des clips… et au même titre que dans ma musique, j’aime plein de styles et je n’ai pas envie de me formater dans un style, parce que c’est vrai que les maisons de disque ont tendance à vouloir dire “c’est ça ton style”. Moi, je ne me prends pas la tête avec ça, je trace avec la musique que j’aime. Je sais aussi que j’emmènerai cette musique sur scène donc à chaque fois que je fais une chanson, je l’imagine sur scène et en clip.

Ce choix d’auto-production fait que je suis directeur artistique de mon projet et que j’ai une totale liberté, c’est un luxe. Pendant toutes ces années, j’ai réussi à fidéliser un public assez large, qui vient à mes concerts et qui sait que, lorsqu’il va venir à mon concert, attention je ne suis pas en train de critiquer les autres artistes, il va se retrouver avec un artiste qui va partager un vrai moment d’interaction, où chacune des chansons va le faire naviguer dans différents styles, c’est ça qui est top. Passer d’un morceau hyper rock à une ballade piano-voix, d’une sonorité pop à reggae, c’est génial.

J’avais envie de cette chanson pour rappeler aux hommes que les femmes sont belles et qu’elles sont des reines.

David Bán

On retrouve dans ce disque des textes forts comme “Messieurs les présidents” ou encore “Elle”, un texte à travers lequel tu évoques les violences faites aux femmes. C’est important pour toi de retranscrire d’une certaine manière les actualités en musique ?

Je pense que c’est intéressant pour un artiste et j’ai même envie de dire que c’est une bonne chose, j’espère, d’avoir cette possibilité d’exprimer, de pouvoir proposer pas uniquement des chansons légères, essayer d’aborder des sujets qui sont un peu plus profonds. Et notamment la chanson “Elle”, je trouvais ça intéressant d’aborder ce sujet avec la voix d’un homme, pour dénoncer évidemment, parce que c’est vrai que l’on voit beaucoup de femmes les dénoncer, notamment Camille Lellouche ou je pense aussi à une rappeuse, Chilla. Moi j’avais envie de dénoncer ces violences conjugales avec des mots d’homme.

Évidemment, ça peut être délicat parce que c’est une condition que je ne connais pas, mais justement, j’ai rencontré une association avec des femmes qui sont passées par ce calvaire et ce qui m’a marqué, c’est que l’estime de soi est complètement perdue quand un homme fait subir à la femme psychologiquement mais aussi physiquement des violences, la femme peut en oublier qu’elle est belle. J’avais envie de cette chanson pour rappeler aux hommes que les femmes sont belles et qu’elles sont des reines.

“Messieurs les présidents” c’est une chanson qui est très up-tempo, très festive quelque part. J’avais envie de m’adresser, non pas à notre président, mais à tous les dirigeants du monde en disant “Eh ! Il y a les générations futures qui arrivent derrière, ça serait bien de faire attention”. C’est une chanson un peu révolutionnaire, il y a des voix d’enfants qui chantent avec moi, c’est comme si chacun levait le point pour dire “on en a marre”.

Pour le financement de ce projet, tu as fait appel à ton public. La somme minimale a d’ailleurs très vite été atteinte. T’attendais-tu à un tel engouement, notamment en cette période difficile ?

Pas du tout. Pour être honnête j’ai financé la plus grosse partie de mon album. Mais j’avais envie, comme pour le premier, de faire participer les gens à la phase de création. Ce site participatif était aussi un prétexte pour tenir informer les gens que, voilà, un deuxième album va arriver et que l’on peut partager cette aventure ensemble.

J’ai demandé la somme de 5.000 euros et c’est assez fou de voir que j’ai atteint l’objectif. Ça prouve que les gens sont en attente de cet album et sont toujours fidèles à mes propositions et ça, c’est génial ! Je suis aussi très actif sur les réseaux, du coup ça me permet de partager l’évolution du projet, les enregistrements studio, l’écriture des chansons, le choix des instruments… Je les tiens informés pour qu’ils sachent que c’est un vrai projet et qu’ils en font entièrement partie. Je ne les remercierai jamais assez.

C’est probablement aussi pour cette proximité que tu instaures qu’il y a un tel enthousiasme…

Oui ! Et dans un premier temps, avant de le rendre disponible sur les plateformes, je rends disponible 3,2,1… sur mon site internet en physique pour pouvoir leur dédicacer. Je trouve ça dommage que l’on perde aujourd’hui l’objet, mais l’album physique c’est quand même quelque chose qui est la marque de l’artiste. C’est intéressant d’avoir cet objet avec un livret, des photos, les paroles des chansons…

Les rencontres ne cessent de m’apprendre des choses, ce qui fait que je peux les mettre à bon escient sur plein de projets.

David Bán

On te connait donc chanteur mais tu performes également en tant qu’acteur. Ces deux arts sont-ils indissociables pour toi ?

Je suis un passionné et artiste avant tout. C’est ça qui me permet d’avancer et non pas le fait d’être connu. Évidemment, lorsque l’on a une visibilité sur soi, ça permet de faire évoluer les projets, d’avoir une plus grande audience, c’est ce qui m’intéresse. Ce qui me plait aussi, c’est les rencontres, que ce soit avec le public, les réalisateurs, les metteurs en scène, les artistes… Ça me permet de m’épanouir aussi bien dans la musique que dans le travail d’acteur. Les rencontres ne cessent de m’apprendre des choses, ce qui fait que je peux les mettre à bon escient sur plein de projets.

Au final, j’imagine que c’est cette multitude de projets qui permet de maintenir cette passion ?

Complètement car à aucun moment je me lève pour aller travailler à reculons, c’est un plaisir constant. Après, c’est un vrai travail : quand je ne suis pas en train de tourner ou en concert, j’écris, je continue de me former… J’ajoute des cordes à mon arc, c’est ce que fait qu’aujourd’hui on peut travailler la pluridisciplinarité.

Par les temps qui courent, on a besoin de quelque chose de festif avec des bons sentiments et de la joie de vivre.

David Bán

Pour en revenir à la comédie, nous avons pu te voir à l’écran notamment dans le film ‘Le lion’, ‘Épouse-moi mon pote’ et actuellement, on te retrouve à Marseille dans la série ‘Plus belle la vie’. Est-ce que tous ces rôles et histoires t’inspirent pour l’écriture de tes textes musicaux ?

Oui totalement. L’exemple même c’est avec une chanson qui n’était pas du tout prévue dans l’album, c’est le duo sur “On se dit vous, on se dit tu” que je partage avec Caroline Riou, avec qui j’ai joué dans ‘Plus belle la vie’. À un moment dans la série, le milliardaire que j’interprète dit au personnage de Laëtitia (joué par Caroline Riou), avec un langage très châtié “on ne va pas se tutoyer mais se vouvoyer”. La réaction du public a été incroyable par rapport à ce duo formé avec Caroline, qui est quelqu’un de vraiment top dans le travail et humainement très sympa, mais on ne savait pas si il allait y avoir une suite pour ces personnages.

Mais cette réplique du tutoiement – vouvoiement m’a ramené à une chanson écrite il y a quasiment 15 ans, qui était une chanson un peu comme une narration donc je me disais que jamais je ne pourrais la sortir, parce qu’il fallait que je la fasse avec quelqu’un qui soit comédien, il y a des parties parlées, c’est vraiment comme une espèce de court-métrage. Alors c’est tout naturellement que je lui ai proposé d’enregistrer cette chanson et comme elle se débrouille bien, je l’ai un peu coaché et ça s’est super bien passé, j’ai fait le clip et je l’ai sorti. Encore une fois, c’est l’exemple même de la liberté que j’ai, je ne me pose pas de question, j’avance avec le cœur. Si j’ai envie de travailler avec quelqu’un, j’y vais.

Sur l’album, il y a deux autres duos également : Sarah Caillibot avec qui j’ai travaillé sur le spectacle ‘Bernadette de Lourdes’ et EMJI avec qui j’ai travaillé sur ‘Les 3 Mousquetaires’. C’est pour tous ces partages que je prends d’autant plus de plaisir à faire de la musique.

Et pour finir, que dirais-tu aux gens pour les inviter à écouter 3,2,1… ?

Je dirais que c’est encore un rendez-vous qui va être festif, poétique avec en effet des chansons qui ont du fond et certaines qui sont simplement légères pour se détendre. Par les temps qui courent, on a besoin de quelque chose de festif avec des bons sentiments et de la joie de vivre.

De plus, cet album s’adresse à tout le monde, j’ai un public qui est hyper large : il y a des enfants jusqu’à des mamies et ce sont à chaque fois des retrouvailles conviviales sur scènes où les gens ont le sentiment d’avoir partagé un moment avec un ami, faire la fête ensemble plutôt que d’être simplement allés voir un concert.

Découvrez 3,2,1…, le nouvel album de David Ban :